Opinion: L’interdiction des manifestants pour l’avortement à l’extérieur des cliniques protégerait les patients et le personnel

Lorsque les patients se rendent dans un établissement de santé pour se faire soigner, ils méritent de se sentir en sécurité et d’avoir leur vie privée protégée de la présence intimidante de manifestants anti-avortement – tout comme les personnes qui y travaillent.

Un projet de loi d’initiative parlementaire, présenté par la députée Jennifer Bowes en mars et qui sera présenté cette semaine, contribuera à garantir que les résidents de la Saskatchewan qui dispensent ou reçoivent des soins d’avortement verront leur sécurité et leur dignité protégées.

Comme Bowes l’a dit : « Il est bien trop courant d’entendre des histoires de patients harcelés de manière agressive tout en essayant simplement de prendre les meilleures décisions médicales pour leur santé reproductive. Aucun patient ou fournisseur de services de santé dans ce pays ne devrait jamais faire l’objet de harcèlement et d’intimidation pour avoir accès ou fournir un service essentiel. »

La loi de la Saskatchewan interdirait les manifestants anti-avortement à moins de 50 mètres d’une installation, et dans certains cas à 150 mètres.

La Colombie-Britannique applique une loi très similaire depuis 1995 et elle a été jugée constitutionnelle. Par conséquent, nous pouvons être sûrs que le projet de loi 608 satisferait également à l’examen de la Charte. En fait, sur la base de la solidité juridique de la loi de la Colombie-Britannique, des lois similaires ont été adoptées dans cinq provinces : Terre-Neuve-et-Labrador, Québec, Ontario, Alberta et Nouvelle-Écosse. La Saskatchewan suivrait simplement leurs traces.

Bien que les lois sur les zones d’accès sécurisé portent atteinte à la liberté d’expression, il ne s’agit pas d’une restriction générale. Les manifestants sont libres de manifester n’importe où, sauf dans une zone étroite autour des installations qui pratiquent l’avortement. Un élément clé de notre Charte des droits et libertés, l’article 1, permet aux droits fondamentaux comme la liberté d’expression d’être limités de manière raisonnable pour protéger d’autres droits. Les manifestants ne devraient pas non plus être autorisés à imposer leur message à un public captif – dans ce cas, des personnes ayant accès à un service médicalement nécessaire qui n’est disponible que dans quelques endroits en Saskatchewan.

La Cour d’appel de la Colombie-Britannique a statué en 2008 (R. v. Spratt, 2008 BCCA 340) que la Loi sur l’accès aux services d’avortement est constitutionnelle parce que le droit des femmes d’accéder à un traitement médical nécessaire dans une atmosphère d’intimité, de sécurité et de dignité a préséance sur la liberté d’expression dans ce contexte spécifique. Lorsque les manifestants ont interjeté appel devant la Cour suprême du Canada, celle-ci a refusé de prendre l’affaire, ce qui signifie que la loi est constitutionnelle.

La loi de la Colombie-Britannique a réussi à dissuader les manifestants et à protéger les personnes dans les cliniques pendant 26 ans. Après l’adoption de la loi en 1995, les manifestants ont cessé de se rendre dans une clinique, tandis que dans une autre clinique, les manifestants devaient se tenir de l’autre côté de la rue et ne pouvaient plus approcher ou identifier les patients entrant dans la clinique. Des cliniques en Colombie-Britannique et à travers le pays ont signalé que leurs lois sur les zones d’accès sécurisé fonctionnent bien. Bien qu’une contestation judiciaire se déroule actuellement en Ontario, lancée par un manifestant d’Ottawa, nous sommes convaincus que le gouvernement l’emportera sur la base des preuves et des précédents.

Les zones d’accès sûres sont importantes car elles garantissent la sécurité et la confidentialité des prestataires, du personnel et des patients lorsqu’ils vont et viennent de l’établissement. Les zones protègent le droit d’accéder aux services de santé et protègent la santé des patients en réduisant le risque de complications liées à la détresse émotionnelle (causée par les manifestants) juste avant de subir une intervention médicale. De plus, les zones favorisent la paix communautaire en réduisant les nuisances, le bruit et les autres dangers du quartier, et en limitant les risques de violence et de vandalisme.

Certains opposés aux zones d’accès sûres prétendent que les lois existantes contre les agressions et le harcèlement devraient être utilisées à la place. Cela ne fonctionnera pas car cela oblige les gens à porter plainte et à témoigner devant le tribunal. Les femmes qui se rendent dans une clinique pour une procédure aussi privée et stigmatisée que l’avortement ne poursuivent pratiquement jamais de poursuites pénales.

Deuxièmement, ce ne sont pas seulement les activités criminelles qui posent problème – la simple présence de manifestants « pacifiques » provoque de l’anxiété et de la peur chez les patients et soulève des problèmes de confidentialité. Compte tenu de la nature intrusive des manifestations anti-choix à l’extérieur des établissements qui pratiquent l’avortement, les personnes méritent la protection et la confidentialité continues que seule une loi sur les zones d’accès sûr peut offrir.

Nous exhortons tous les députés provinciaux de la Saskatchewan à voter en faveur de cet important projet de loi pour protéger la sécurité, la dignité et la vie privée des patientes qui ont besoin d’un avortement.

Joyce Arthur est la directrice exécutive de la Coalition pour les droits à l’avortement du Canada.

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