Opinion : Les ventes pharmaceutiques transfrontalières devraient inquiéter les Canadiens

Alors que les Américains réclament des médicaments moins chers en provenance du Canada, les Canadiens sont confrontés à d’éventuelles pénuries de médicaments et à des hausses de prix.

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Par Aaron Wudrick

Alors que la Floride a récemment reçu l’autorisation de la Food and Drug Administration des États-Unis d’importer des médicaments, le Canada est de nouveau confronté au défi de garantir que ses citoyens ne seront pas confrontés à des interruptions d’approvisionnement en médicaments.

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Et la Floride n’est qu’un début. En cette année d’élection présidentielle, les politiciens américains des deux principaux partis ressentent la pression des électeurs qui souhaitent profiter des médicaments canadiens moins chers. Huit autres États ont des lois autorisant l’importation de drogues, selon le New York Times. Chacun d’entre eux a encore besoin de l’approbation de la FDA pour commencer à acheter des médicaments d’origine étrangère, mais la pression en ce sens ne fera que s’intensifier.

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La Floride et tout autre État approuvé négocieront avec les grossistes canadiens pour leurs médicaments. Certains grossistes et sociétés pharmaceutiques se sont déjà imposés des restrictions sur les exportations, tandis qu’Ottawa affirme avoir mis en place des mesures pour prévenir les pénuries. Mais il y a lieu de s’inquiéter.

Comme le disent Nigel Rawson et John Adams, experts en politiques de santé expliquer: « Les fabricants de médicaments répartissent la production entre les pays en évaluant le nombre de patients qui prendront le médicament chaque année. Il est très peu probable qu’ils allouent davantage de médicaments au Canada… lorsqu’ils savent que les médicaments seront redistribués aux États-Unis à des prix qui sous-coteront leurs ventes américaines.

Si les États commencent à importer des médicaments du Canada, cela suscitera probablement également un regain d’intérêt pour les exportations directes des pharmacies vers les patients vers les États-Unis, un autre canal par lequel les médicaments peuvent quitter ce pays.

Les ventes transfrontalières de pharmacies vers les États-Unis constituent un problème depuis des décennies. Au début des années 2000, l’adoption généralisée des pharmacies de vente par correspondance accessibles sur Internet a conduit environ un million de patients américains à commander pour 1 milliard de dollars de médicaments d’ordonnance auprès de pharmacies canadiennes.

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Cette poussée a soulevé des inquiétudes quant à d’éventuelles pénuries de médicaments et à des augmentations de prix au Canada, suscitant des discussions au sein du gouvernement sur des mesures réglementaires. Rien de concret n’a cependant été fait. Les pharmacies dites Internet continuent de délivrer des ordonnances par la poste à des clients à l’extérieur du Canada. Bien qu’ils affirment que leurs activités sont conformes aux lois et aux normes professionnelles fédérales et provinciales, leur confiance dans les médecins canadiens pour cosigner les ordonnances des patients américains qu’ils n’ont pas vus viole les normes de soins des médecins qui, dans chaque province, exigent une relation directe prescripteur-patient. .

La réglementation fédérale canadienne a tenté de lutter contre les ventes transfrontalières de pharmacies en mettant l’accent sur l’arrêt des exportations en vrac de médicaments, principalement par le biais de lois régissant les licences d’exportation et les licences d’établissement pharmaceutique. Mais ces réglementations n’ont pas directement abordé le fonctionnement des pharmacies transfrontalières, qui relèvent de la compétence provinciale, laissant ainsi une lacune réglementaire qui doit encore être comblée.

Bien entendu, toutes ces complexités entourant les ventes pharmaceutiques transfrontalières ont une seule cause principale : l’énorme différence de prix des médicaments entre le Canada et les États-Unis.

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Même si l’accent mis par le Canada sur la maîtrise des coûts des produits pharmaceutiques a rendu certains médicaments plus accessibles et plus abordables, cela a également créé des obstacles pour les Canadiens qui ont besoin d’accéder à certains médicaments vitaux et a entraîné des retards dans la disponibilité de nouveaux médicaments par rapport à d’autres pays. . Avoir des médicaments moins chers peut sembler formidable, mais le compromis est d’obtenir certains médicaments en retard, voire pas du tout.

Notre politique n’est pas non plus particulièrement favorable au bon voisinage. Plutôt que de partager équitablement le fardeau du développement des médicaments avec nos voisins du sud en payant le même prix qu’eux pour les médicaments, notre politique nationale en matière de drogues fonctionne comme un mécanisme de discrimination par les prix. Cela permet aux Canadiens de bénéficier de cette mesure aux dépens des consommateurs américains, qui doivent alors payer des prix plus élevés. Pourquoi? Parce que les sociétés pharmaceutiques doivent récupérer quelque part les coûts énormes du développement et de la recherche de médicaments.

Les investissements publics et privés dans la découverte de médicaments sont nettement plus élevés aux États-Unis qu’au Canada. Le fait est que développer des médicaments coûte cher. Les politiques du Canada faussent les coûts réels associés aux médicaments que nous tenons pour acquis.

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Les Américains ont raison de se demander pourquoi ils ne peuvent pas obtenir les mêmes bas prix que les Canadiens et les citoyens de nombreux autres pays. La réponse la plus simple est que si d’autres pays peuvent profiter des Américains, les Américains ne peuvent pas se servir d’eux-mêmes.

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Il est nécessaire de s’attaquer aux ventes transfrontalières de pharmacies à court terme. À moyen terme, cependant, les décideurs politiques canadiens devraient reconsidérer les politiques de prix pharmaceutiques clandestines du Canada. Qui sait, les réformer pourrait inciter les sociétés pharmaceutiques à… haleter ! — accroître leur empreinte au Canada et investir de l’argent dans la recherche et le développement ici. En supposant qu’il y ait un quelconque intérêt pour la création d’emplois et la croissance de l’économie, bien sûr.

Aaron Wudrick est directeur du programme de politique intérieure à l’Institut Macdonald-Laurier.

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