Les modifications apportées à la Loi sur l’évaluation d’impact d’Ottawa n’éliminent pas clairement les examens fédéraux-provinciaux parallèles, concurrents et inutiles
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Par Charles DeLand et Brad Gilmour
L’une des raisons pour lesquelles le PIB par habitant du Canada stagne et pourrait continuer de stagner, mettant en péril le niveau de vie des Canadiens, est que nous avons du mal à construire de grands projets à moindre coût et rapidement.
Le gouvernement fédéral a finalement reconnu qu’il y avait trop d’incertitude dans l’approbation de grands projets et a promis certaines « solutions », notamment des amendements récemment adoptés à sa loi controversée Loi sur l’évaluation d’impact (LEI), Les opposants ont qualifié ces amendements de « loi anti-pipelines ». Ces amendements sont-ils sur la bonne voie et contribueront-ils à la réalisation des projets ? À notre avis, non. Il nous faut plutôt des solutions sérieuses pour éviter de nouveaux litiges et une incertitude accrue en matière d’investissement.
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Les modifications à la LEI sont une réponse à la décision historique de la Cour suprême du Canada en octobre dernier, qui a jugé que la LEI était en grande partie inconstitutionnelle. En bref, la Cour a statué que la branche du gouvernement qui a le rôle principal dans l’approbation d’une activité dispose également d’une large autorité pour réglementer son impact sur l’environnement et pour décider si le projet est dans l’intérêt public. Dans la plupart des cas, la province est l’autorité responsable. Dans certains cas, cependant, le gouvernement fédéral peut avoir un rôle à jouer dans la réglementation de certains aspects de l’activité, mais pas dans son intégralité.
En avril dernier, le gouvernement fédéral a proposé des amendements à la Loi sur l’évaluation d’impact qui sont entrés en vigueur en juin. Le côté positif est qu’Ottawa semble reconnaître qu’il n’a pas de compétence étendue sur les émissions de GES en abandonnant les évaluations fédérales des projets basées uniquement sur leurs émissions de GES.
En revanche, les modifications présentent plusieurs inconvénients. Par exemple, malgré certaines restrictions nouvelles mais modestes, on ne sait toujours pas ce qui déclenche réellement la loi. Au lieu d’être engagé sur la base de n’importe lequel « effet dans le cadre de la compétence fédérale », l’amendement proposé devient : «négatif « effets relevant de la compétence fédérale » (soulignement ajouté) qui entraînent des changements « non négligeables » dans les domaines sur lesquels le gouvernement fédéral prétend avoir compétence.
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La définition exacte d’un changement « non négligeable » est évidemment ouverte à une interprétation large (même de la taille d’un camion). Une loi modifiée sur l’évaluation d’impact devrait être beaucoup plus claire sur les cas d’application et s’en tenir aux questions qui relèvent sans ambiguïté de la compétence fédérale.
La Loi sur l’évaluation d’impact et les lois provinciales prévoient des structures de prise de décision en matière d’intérêt public qui tentent de déterminer les répercussions des changements proposés sur un large groupe de citoyens. Ces structures concurrentes peuvent être en conflit et donc créer une incertitude encore plus grande. Dans de tels cas, quelle évaluation de l’intérêt public prévaut?
Les critères d’intérêt public devraient être réservés à l’autorité qui réglemente l’activité du projet. Lorsque c’est la province, comme c’est généralement le cas, le gouvernement fédéral ne devrait pas prendre de décisions générales en matière d’intérêt public. Les modifications laissent les choses floues et ambiguës à cet égard. La LEI doit clairement limiter les critères généraux d’intérêt public fédéral aux activités qui relèvent de la compétence fédérale.
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En fin de compte, les modifications proposées doivent apporter plus de clarté, notamment en ce qui concerne les restrictions imposées par le gouvernement fédéral. Les investissements majeurs comme les ports, les aéroports, les pipelines, les routes, les lignes de transport, les projets d’exploitation des ressources naturelles et les projets de fabrication sont complexes. Ils nécessitent un processus réglementaire qui peut atténuer les préjudices graves qu’ils peuvent causer, mais aussi garantir qu’ils peuvent être réalisés en temps opportun. Les modifications apportées à la Loi sur l’évaluation d’impact ne corrigent pas les problèmes fondamentaux et ne permettront probablement pas de produire des examens clairs et efficaces. La bonne décision serait que les gouvernements fédéral et provinciaux respectent les limites de compétence et éliminent les tests parallèles d’intérêt public.
Poste Financier
Charles DeLand est directeur associé de la recherche à l’Institut C.D. Howe. Brad Gilmour est associé chez Osler, Hoskin & Harcourt.
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