Les petites entreprises se sont vu promettre des réductions de la taxe carbone. Mais ils n’ont rien reçu jusqu’à présent et leur part est désormais réduite de moitié.
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Par Dan Kelly
Lorsque le gouvernement fédéral a introduit la taxe sur le carbone en 2019, on a dit aux petites et moyennes entreprises (PME) qu’elle serait totalement neutre en termes de revenus et qu’elles se joindraient aux consommateurs pour récupérer une partie de leurs coûts de taxe sur le carbone au moyen de programmes ou de remises. Après tout, surtout dans une économie tendue, de nombreuses petites entreprises ne peuvent pas répercuter tous leurs nouveaux coûts sur leurs clients.
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Mais les promesses de neutralité des revenus et de rabais aux petites entreprises n’ont pas encore été tenues. En conséquence, le soutien à la taxe sur le carbone a disparu beaucoup plus rapidement que les émissions de carbone du Canada. Aujourd’hui, 82 pour cent des petites entreprises s’opposent à une taxe carbone. Comment est-ce arrivé?
Au cours des cinq premières années d’application de la taxe carbone, de plus en plus de propriétaires de petites entreprises ont découvert les sales secrets, mais pas si petits, de la taxe.
Secret n°1 : La taxe carbone n’a jamais été neutre en termes de revenus. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral doit aux PME de huit provinces plus de 2,5 milliards de dollars en remises promises. Et il doit 282 millions de dollars aux organisations autochtones. Tant qu’il s’appuiera sur cet argent, ses affirmations sur la neutralité des revenus seront fausses.
Secret n°2 : Le gouvernement ne dispose d’aucun mécanisme pour restituer aux PME l’argent passé ou actuel de la taxe carbone. Après avoir lancé et abandonné une poignée de programmes, le gouvernement n’a mis en place aucun mécanisme permettant de restituer un centime des recettes de la taxe carbone aux PME, ce qui explique pourquoi le compte de rendement théorique des petites entreprises continue de croître. À la fin de cet exercice financier, il devra aux PME plus de 3,1 milliards de dollars.
Secret n°3 : La plupart des PME seraient exclues des rabais selon les critères de conception actuels. Les critères de conception d’Ottawa pour restituer les recettes de la taxe carbone aux PME, proposés en 2022 mais pas encore mis en œuvre, n’accorderont des rabais qu’aux entreprises « à forte intensité d’émissions et exposées au commerce » (EITE). Seule une infime fraction d’entreprises sera éligible à des réductions, la majeure partie de l’argent étant reversée aux entreprises comptant des centaines d’employés. Si Ottawa poursuit cette approche, le programme devrait être rebaptisé Big Business Giant Check (BBGC), car il aura très peu à voir avec les PME.
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Secret n°4 : Ottawa a réduit les futurs rabais aux PME pour aider à résoudre ses problèmes politiques. Lorsqu’Ottawa a ajouté les quatre provinces de l’Atlantique à la taxe sur le carbone l’été dernier, il a été confronté à des pressions politiques croissantes, ce qui a entraîné un doublement des rabais spéciaux pour les Canadiens des régions rurales. À peu près à la même époque, le Chefs de l’Ontario a lancé une poursuite concernant l’impact des taxes sur le carbone sur les organisations autochtones. Comment Ottawa a-t-il réagi? À partir de 2024, 93 pour cent des réductions de la taxe carbone seront réservées aux consommateurs (contre 90 pour cent en 2023), 2 pour cent aux organisations autochtones (contre 1 pour cent) et seulement 5 pour cent aux PME (contre neuf pour cent). pour cent). Les futurs rabais accordés aux PME seront réduits de près de moitié, ce qui réduira leur part de 3,4 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Secret n°5 : Les PME devraient recevoir 40 pour cent, et non cinq pour cent, des recettes de la taxe carbone. S’il considère réellement les petites entreprises comme des partenaires dans la lutte contre le changement climatique, le gouvernement devrait leur accorder des réductions proportionnelles aux impôts qu’elles paient. En supposant que les PME puissent répercuter plus de la moitié de la taxe qu’elles paient, la FCEI estime qu’elles paient environ 40 pour cent des recettes de la taxe carbone.
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La principale raison pour laquelle le gouvernement peut prétendre que la plupart des Canadiens reçoivent plus de rabais qu’ils ne paient en taxes sur le carbone est que les autres reçoivent beaucoup moins que ce qu’ils paient. Une fois de plus, les PME sont considérées comme des oies qui pondent des œufs d’or – la taxe sur le carbone servant de jeu de coquille coûteux et de redistribution des revenus.
La bonne nouvelle est que ces secrets commencent à être dévoilés. Plusieurs journalistes ont pris connaissance des 2,5 milliards de dollars qui figurent dans les livres d’Ottawa. Les députés conservateurs Marty Morantz et Brad Vis ont posé des questions difficiles à la Chambre sur le non-paiement des rabais. Et, ces derniers jours, la ministre des Finances Chrystia Freeland et le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault ont tous deux déclaré que les petites entreprises recevraient « bientôt » de bonnes nouvelles concernant le programme de déclaration de la taxe sur le carbone.
Mais dans le langage particulier d’Ottawa, « bientôt » signifie souvent des années, et non des semaines ou des mois. On peut pardonner aux petites entreprises d’être sceptiques, à qui l’on promet d’agir depuis maintenant plus de cinq ans.
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Les prochaines élections pourraient bien porter sur la question de savoir si les taxes sur le carbone seront maintenues ou supprimées. Mais nous devons agir maintenant sur un simple programme de remise pour débloquer les milliards dus aux petites entreprises et leur reverser l’argent dans les mois à venir. Le budget fédéral de la semaine prochaine serait un bon point de départ.
Dan Kelly est président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.
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