Trois sujets méritent d’être approfondis : une bonne gestion budgétaire, une croissance économique plus forte et de meilleures relations avec les Américains
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Par Paul Deegan et Kevin Lynch
La loi fédérale stipule qu’il doit y avoir des élections avant le 20 octobre de l’année prochaine. Le niveau actuel de rancœur à la Chambre des communes suggère que cela pourrait survenir le plus tôt possible. Nous pensons, à l’instar du stratège démocrate James Carville, que chaque fois que cela se produit, il faut que ce soit « une question d’économie, stupide ». Trois enjeux devraient figurer en tête de liste : une gestion budgétaire saine, une croissance économique plus forte et des relations plus étroites avec les Américains.
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• Saine gestion budgétaire : Ceux qui pensaient que les taux d’intérêt ultra-bas dureraient éternellement étaient naïfs. L’argent facile, les dépenses et déficits publics libres et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont créé une tempête parfaite pour l’inflation et ont finalement forcé les banquiers centraux à freiner et à augmenter les taux d’intérêt. Même si l’inflation semble enfin maîtrisée, la hausse des prix qu’elle a entraînée est là pour durer et il n’y aura pas de retour à l’argent ultra bon marché de 2009-2022. Le financement de la dette publique, qui a plus que doublé au cours de la dernière décennie, coûtera cher aux contribuables.
Le Canada a besoin d’un plan clair et crédible pour éliminer le déficit fédéral afin de pouvoir commencer à réduire la dette nationale. C’est un défi de taille, mais nous l’avons déjà fait. Notre ratio dette/PIB est passé de près de 70 pour cent en 1995-96 à moins de 30 pour cent à peine 12 ans plus tard. Nous sommes passés du statut de « membre honoraire du tiers monde » décrit par le Wall Street Journal à l’envie fiscale du G7.
Ottawa doit adopter un régime Slim-Fast, en commençant par une révision sérieuse du programme. Parce que nous sommes en retard par rapport à nos engagements envers l’OTAN, les dépenses de défense sont exclues. Mais la multiplication des subventions, des transferts et des dépenses fiscales nécessite un examen rigoureux. Il en va de même pour la fonction publique fédérale, qui a connu une croissance de plus de 40 pour cent au cours de la dernière décennie, même si la prestation des services de base s’est détériorée. En ce qui concerne les revenus, les Canadiens se sentent surtaxés sur le revenu personnel, tandis que les impôts des entreprises doivent rester compétitifs par rapport à ceux des Américains, de sorte qu’il y a très peu de marge de manœuvre en matière de politique fiscale. La TPS/TVH n’est pas élevée par rapport aux normes européennes, mais l’augmenter serait politiquement toxique.
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L’amour dur administré par les gouvernements Mulroney et Chrétien nous a donné la capacité d’investir dans la croissance et la résilience nécessaire pour faire face à des chocs comme la crise financière de 2008-2009 et la pandémie de COVID. Mais cette assurance fiscale a été dépensée. Si nous ne le rétablissons pas, nous serons dangereusement vulnérables lors du prochain choc, quel qu’il soit.
• Croissance économique plus forte : La croissance du Canada est, au mieux, moyenne depuis près de deux décennies. Notre niveau de vie a complètement stagné ces dernières années. Nous avons désespérément besoin d’être plus compétitifs et productifs et de stimuler notre croissance à long terme.
Des mesures peu coûteuses et à haut rendement sont disponibles. Le système d’immigration doit revenir à l’essentiel : attirer des immigrants talentueux de la classe économique, accueillir les étudiants les plus brillants du monde entier – pour étudier et non travailler – et réprimer les usines à diplômes.
Nous sommes une puissance de ressources naturelles qui n’agit pas comme telle. Il est naïf de penser que la transition vers une économie à faibles émissions de carbone sera rapide ou certaine. Nous devrions investir dans l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique, mais également soutenir l’exploration, la production et la distribution du pétrole et du gaz. Pour permettre la transition, nous devons extraire plus rapidement du sol les minéraux essentiels dont nous disposons en abondance.
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Dans tout ce que nous essayons de construire, des infrastructures minières, énergétiques et commerciales jusqu’au logement, nous avons besoin de réformes réglementaires pour éliminer les processus sans fin, les chevauchements de juridictions et les formalités administratives qui persuadent si souvent les investisseurs étrangers. Le Canada n’est pas vraiment ouvert aux affaires. . Comme preuve de notre détermination et des gains économiques que cela procure, nous devrions enfin éliminer les barrières au commerce interprovincial.
Nous devons réorienter les incitatifs fiscaux et les marchés publics pour mieux soutenir les innovateurs canadiens afin qu’ils puissent se développer plus rapidement, créer des emplois au Canada et créer davantage de champions technologiques canadiens comme Shopify Inc. La technologie a stimulé la productivité et la croissance aux États-Unis. Nous devrions tirer les leçons de l’expérience américaine.
• Relation avec les Américains : Que Donald Trump ou Kamala Harris deviennent le 47e président, le protectionnisme monte à Washington. L’ACEUM/AEUMC sera renégocié en 2026, et nous devons être prêts aux changements qu’exigera la prochaine administration. Nous ne pouvons pas nous fier à la nostalgie des bonnes relations du passé. Nous devons montrer aux Américains, comme l’ont récemment fait cinq anciens ambassadeurs du Canada aux États-Unis : argumentéà quel point nous comptons pour eux en matière d’énergie et de ressources naturelles, de minéraux critiques, d’environnement, de technologie et de défense. Atteindre l’objectif de dépenses de défense de l’OTAN de 2 pour cent du PIB constituera une ligne rouge pour la prochaine administration américaine, quelles que soient les priorités canadiennes. Dans un monde où les alliances se fracturent, la réalité est que notre avenir dépend de nos partenaires nord-américains – qu’on le veuille ou non.
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Il y a des décennies où presque rien ne change et des décennies où presque tout change. Cela ressemble à une décennie de changement. Les prochaines élections fédérales au Canada doivent être davantage axées sur la politique que sur la personnalité, davantage sur l’avenir que sur le passé. Les élections politiques sont plus rares que ne le souhaiteraient les amateurs de politique. À bien des égards, les élections de 1988 sur le libre-échange ont été l’exception qui confirme cette règle. Mais nous avons des décisions économiques importantes à prendre. Et les partis fédéraux nous doivent leur point de vue sur ces questions.
Kevin Lynch était greffier du Conseil privé et vice-président de BMO Groupe financier. Paul Deegan, ancien cadre de BMO et du CN, est PDG de Deegan Public Strategies.
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