Opinion : Les libéraux font de la politique avec la proposition d’impôt sur les gains en capital

Par souci d’équité, tous les Canadiens ayant un revenu de gains en capital auraient été confrontés au même taux d’inclusion. Les libéraux préfèrent exclure les « riches »

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Par Allan Lanthier

Comme les lecteurs le savent, le gouvernement fédéral a annoncé une augmentation de l’impôt sur les gains en capital pour les sociétés, les fiducies et les riches Canadiens afin d’aider à financer des milliards de dollars de nouvelles dépenses. Le gouvernement présente la proposition comme une initiative d’équité.

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Même s’il n’a pas grand-chose à voir avec l’équité, il est astucieux : soigneusement conçu pour qu’Ottawa puisse affirmer qu’il respectera ses « objectifs fiscaux » en 2024-2025. Mais cela aurait pour coût de forcer les contribuables à prendre des décisions hâtives quant à la vente ou non des actifs immobilisés dans les prochaines semaines.

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À l’heure actuelle, la moitié des gains en capital est incluse dans le revenu et imposée en conséquence. Selon la proposition budgétaire, le taux d’inclusion passera aux deux tiers à compter du 25 juin, mais dans le cas des particuliers uniquement pour les gains en capital annuels supérieurs à 250 000 $.

Nous en saurons plus sur l’exemption de 250 000 $ dans un instant, mais pourquoi ce retard de dix semaines jusqu’au 25 juin ? Le gouvernement prétend que c’est pour donner aux gens le temps de réfléchir à leurs investissements et de faire ce qui est le mieux pour eux. Absurdité. La vraie raison est de permettre au gouvernement d’utiliser des chicanes comptables et de maintenir son déficit prévu pour 2024-2025 un peu en dessous de 40 milliards de dollars.

Le budget prévoit des revenus de 19,4 milliards de dollars grâce à cette mesure au cours des cinq prochaines années, dont 6,9 milliards de dollars pour l’exercice en cours. La raison pour laquelle le montant est si élevé en 2024-2025 est que de nombreux contribuables profiteront de la fenêtre de dix semaines pour réaliser des gains en capital et payer de l’impôt au taux d’inclusion actuel, plus bas. Pour beaucoup, la réponse sensée à l’offre du gouvernement « payer maintenant ou payer plus tard » sera de payer maintenant.

Attention, le gouvernement ne percevra pas réellement près de 6,9 ​​milliards de dollars. Il est impossible de prédire combien de Canadiens décideront de déclencher une taxation immédiate, et cette incertitude a donné aux responsables du ministère des Finances une large marge de manœuvre dans leurs projections budgétaires.

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« Je veux juste trouver 11 780 voix », a déclaré Donald Trump aux responsables électoraux en Géorgie en janvier 2021. Ici, chez elle, Chrystia Freeland voulait juste trouver des recettes fiscales projetées de 6,9 ​​milliards de dollars pour l’année en cours et elle l’a trouvé. Aucune autre mesure fiscale – qu’il s’agisse d’un impôt sur la fortune ou d’un impôt sur les bénéfices excédentaires – n’aurait pu produire un tel résultat comptable.

Mais la proposition signifie que les contribuables doivent décider s’ils souhaitent ou non réaliser des gains en capital avant le 25 juin et, dans les faits, payer d’avance leurs impôts au taux d’inclusion de moitié existant. Ceux qui le font doivent prendre un risque calculé. Le projet de loi n’a pas été publié avec le budget, et personne ne sait quelles seront les règles définitives. Le budget dit simplement : « des détails de conception supplémentaires seront publiés dans les mois à venir ».

Le gouvernement pourrait conclure que l’exonération annuelle de 250 000 $ devrait également s’appliquer aux sociétés et aux fiducies. Après tout, de nombreuses sociétés familiales disposent de portefeuilles de placement pour aider à financer la retraite de leurs propriétaires. Ou peut-être que l’opposition croissante à cette mesure obligera le gouvernement à introduire des exceptions supplémentaires, voire à abandonner complètement la proposition. Alternativement, des stratégies de planification peuvent être élaborées pour permettre aux familles de multiplier l’exemption annuelle et de la réclamer année après année.

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Bref, il est possible d’imaginer de nombreuses situations dans lesquelles de nombreuses personnes auront inutilement payé des impôts d’avance.

La proposition est-elle vraiment une question d’équité, ou le gouvernement profite-t-il simplement de cette occasion pour laisser entendre que les riches sont des fraudeurs fiscaux ? L’exemption de 250 000 $ est un indice. Plus de 31 millions de Canadiens produisent chaque année des déclarations de revenus des particuliers. Le gouvernement affirme que seulement 40 000 d’entre nous ont des gains en capital annuels supérieurs à 250 000 $, et que ce sont ces 40 000 qui paieront la totalité de la facture fiscale. (En fait, ce n’est pas exact : environ 300 000 sociétés réalisent des gains en capital chaque année, et bon nombre d’entre elles sont de petites entreprises.)

Une véritable équité aurait signifié une augmentation du taux d’inclusion des gains en capital pour tout le monde, et pas seulement pour 40 000 d’entre nous. Ceux qui ont des revenus plus faibles paieraient des montants modestes d’impôt sur ces gains, tandis que ceux qui se situent dans les tranches d’imposition les plus élevées paieraient beaucoup plus. Une telle mesure aurait généré encore plus de revenus que la proposition du gouvernement, les riches payant toujours la part du lion.

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Au lieu de cela, nous avons une proposition qui permet au gouvernement de poursuivre son discours politique selon lequel il existe deux catégories de Canadiens : plus de 99 pour cent d’entre nous qui paient leur « juste part » d’impôts et 40 000 qui ne le font pas. Cela vient d’un gouvernement qui se targue de « l’inclusion » et accuse ses opposants de « diviser les Canadiens ».

Poste financier

Allan Lanthier, associé retraité d’un cabinet comptable international, a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

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