Le programme coûterait près de 30 milliards de dollars par an
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Par Aaron Wudrick
Lors de leur récent congrès national à Hamilton, en Ontario, les délégués du NPD adopté une résolution ordonnant au parti de mettre fin à son accord de confiance et d’approvisionnement avec le gouvernement Trudeau s’il ne parvient pas à s’engager envers un « programme d’assurance-médicaments universel, complet et entièrement public ».
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Même si les propos durs du NPD n’ont rien de nouveau – ils haranguent le gouvernement aussi souvent qu’ils votent pour le soutenir – la décision du parti de faire de l’assurance-médicaments sa ligne rouge dans le sable suggère qu’il s’attaque à fond à cette question.
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C’est un choix étrange. Peu de gens s’opposent à l’idée d’universalité et d’intégralité, mais l’insistance du NPD sur un système « entièrement public » devrait sonner l’alarme chez la plupart des Canadiens. Nationaliser entièrement l’assurance-médicaments serait une réponse inefficace, coûteuse et lourde à un défi qui pourrait être relevé de manière plus efficace, plus abordable et plus rapide grâce à une approche ciblée.
Commencez d’abord par le coût. La mise en œuvre d’un programme national d’assurance-médicaments entraînerait, c’est un euphémisme, un trou énorme dans le budget fédéral exactement au mauvais moment. Le directeur parlementaire du budget estime le coût annuel d’un programme universel d’assurance-médicaments à environ 28,5 milliards de dollars. Les gouvernements fédéral et provinciaux, déjà débordés, n’ont tout simplement pas l’argent nécessaire pour entreprendre une initiative aussi coûteuse.
Il faut également considérer que cette approche de « refonte totale » nécessiterait l’élimination du statu quo en matière de couverture des médicaments, une combinaison de régimes publics et privés qui dessert actuellement 70 à 80 pour cent de la population. Une enquête de 2015 a montré que pour ceux qui sont déjà couverts, 79 pour cent sont satisfaits avec leur plan actuel, avec seulement sept pour cent d’insatisfaits. Obliger ces Canadiens à opter pour un régime gouvernemental de qualité inférieure les laisserait objectivement dans une situation pire : la couverture d’un régime gouvernemental national est presque certaine d’être inférieure à la couverture privée existante. Le choix et la concurrence, dont de nombreuses preuves démontrent qu’ils conduisent invariablement à une plus grande satisfaction des clients, ne doivent pas être mis de côté.
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D’un point de vue pratique, il est étrange d’aborder un problème qui est essentiellement résolu à 70 ou 80 pour cent et d’insister sur le fait que la meilleure chose à faire est de recommencer à zéro. Il est beaucoup plus logique de s’efforcer de combler les lacunes des Canadiens qui sont sous-assurés ou non assurés. Cela serait plus rentable et garantirait que les ressources soient affectées là où elles sont le plus nécessaires.
Un risque important dans tout programme d’assurance-médicaments entièrement contrôlé par le gouvernement est le contrôle potentiel des prix, qui pourrait diminuer la disponibilité des médicaments au Canada. De nombreux Canadiens sont déjà confrontés à des pénuries de médicaments. Plafonner les prix des médicaments, comme tenterait presque certainement de le faire un monopole national d’assurance-médicaments, pourrait amener les sociétés pharmaceutiques à réduire leur présence sur le marché canadien, ce qui exacerberait encore davantage ces pénuries et pourrait retarder le déploiement de nouveaux médicaments au Canada. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’abordabilité et le maintien d’un approvisionnement constant en médicaments.
Même si cela serait pénible pour le NPD de l’admettre, les produits pharmaceutiques sont une industrie à but lucratif et les incitatifs du marché joueront inévitablement un rôle important pour assurer un approvisionnement stable en médicaments pour les consommateurs canadiens. L’incitation au profit encourage les sociétés pharmaceutiques à investir dans la recherche et le développement, ce qui conduit à la création de médicaments nouveaux et innovants. Un programme contrôlé par le gouvernement imposant un contrôle strict des prix découragerait les entreprises de s’établir et de fournir des médicaments au Canada, ce qui pourrait nuire aux patients qui dépendent de médicaments plus récents et plus avant-gardistes.
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Vouloir améliorer l’accès aux médicaments essentiels est louable, mais la mise en œuvre d’un programme national d’assurance-médicaments de type néo-démocrate comporte des risques importants et ne constitue pas la meilleure façon de relever les défis existants. Les libéraux feraient bien de rester en dehors du cadre idéologique rigide du NPD et d’examiner attentivement les compromis réels qu’implique une telle approche – quelles que soient les conséquences de cette approche sur l’accord actuel de « confiance et d’approvisionnement ».
Aaron Wudrick est directeur de la politique intérieure à l’Institut Macdonald-Laurier.
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