Le programme canadien de garderies à 10 $ par jour échoue
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De Peter Jon Mitchell
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Le programme canadien de garderies à 10 $ par jour est un échec. Le gouvernement fédéral et ses partenaires provinciaux font face à un véritable gâchis. Les provinces ont rapidement réduit les frais, mais n’arrivent pas à créer de nouvelles places. Pour régler le problème d’accessibilité, le Québec sacrifie la qualité pour augmenter la quantité. Si les autres provinces ne changent pas de cap maintenant, elles subiront probablement le même sort que le Québec.
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Certaines provinces et territoires ont atteint 10 $ par jour plus tôt que prévu. Mais mécanismes de financement peu clairs et cadres de contrôle des coûts ont accru l’incertitude pour de nombreux fournisseurs de services de garde d’enfants. Sans stabilité à long terme, beaucoup ne créeront pas de nouveaux espaces.
La réduction rapide des frais fait grimper la demande pour les soins agréés fortement subventionnés, y compris par les familles souhaitant abandonner les options non subventionnées. Une estimation récente suggère qu’il y a seulement trois places autorisées pour 10 enfants dont les familles en veulent un. Les accords fédéraux-provinciaux précisent les objectifs annuels de création d’espace, mais les données disponibles suggèrent la plupart des provinces n’ont pas encore atteint leurs objectifs.
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Comme de nombreux secteurs, la petite enfance fait face à une pénurie de main-d’œuvre. Fournisseurs peine à trouver du personnel qualifié. Le Rapports du YMCA que les pénuries de personnel signifient qu’aucune de ses garderies en Ontario ne fonctionne à pleine capacité, donc l’expansion est hors de question pour le moment. Les provinces tentent de régler ce problème en améliorer les salaires et subventionner les frais de scolarité des étudiants des programmes d’éducation préscolaire et de garde d’enfants.
La pénurie de places autorisées est également auto-infligée. Les ententes fédérales-provinciales limitent le financement de la création d’espace ou le refusent complètement aux fournisseurs qui fonctionnent comme des entreprises. Non seulement cela empêche les opérateurs indépendants de se développer, mais cela les affame lentement. En effet, les provinces ont accepté de se lier une main derrière le dos au moment où elles ont besoin de toute l’aide possible.
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Le Québec fait face aux mêmes problèmes malgré deux décennies d’exploitation du système de garde d’enfants qui est devenu un modèle pour le plan national. Comme d’autres ont souligné, le plan d’action 2021 du Québec troque la qualité contre l’accessibilité. Bien qu’il n’y ait pas de définition cohérente de la qualité des services de garde d’enfants, les qualifications du personnel et les ratios enfants/personnel sont généralement considérés comme des indicateurs clés.
Par ces mesures, la qualité continue de souffrir au Québec. La province a certains des ratios soignants-enfants les plus élevés au Canada, y compris un soignant pour cinq nourrissons. Et son plan actuel augmente le nombre d’enfants qu’un établissement peut légalement accueillir, tout en réduisant les exigences pour devenir un éducateur de la petite enfance qualifié. La garde d’enfants est sujette à une réglementation excessive, mais certaines mesures de qualité telles que des ratios plus faibles ont du sens. Les garderies peuvent augmenter leur capacité de 80 à 100 enfants, tandis que les fournisseurs de services de garde en milieu familial sont incités à augmenter le nombre d’enfants dont ils ont la charge de six à neuf. Afin d’augmenter le nombre d’éducateurs de la petite enfance qualifiés, la province offre plusieurs niveaux de qualification. Le plus élevé nécessite près de 2 500 heures de formation tandis que l’option minimale est un mélange d’expérience en classe et de travail totalisant 975 heures.
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Les garderies du Québec peuvent employer du personnel non certifié mais doivent maintenir un ratio de deux employés certifiés pour un employé non certifié. En réponse aux pénuries de personnel pendant la pandémie, la province a temporairement changé le ratio à un membre du personnel certifié pour deux employés non certifiés. Le ratio actuel autorisé est maintenant d’un soignant certifié pour un travailleur non certifié. Les soignants non certifiés restent essentiels au système.
Toute cette flexibilité a permis au Québec d’ajouter plus de 9 000 places en un an environ. D’autres provinces suivront-elles à nouveau son exemple?
Bien que le programme national en soit maintenant à la troisième année de son lancement quinquennal de 30 milliards de dollars, la plupart des familles n’en retirent toujours aucun avantage. Les provinces ressentent la pression d’augmenter les places fortement subventionnées et la voie de moindre résistance est d’abaisser les normes. Pour sa part, le gouvernement fédéral n’a pas saisi la complexité des programmes provinciaux de garde d’enfants et a sérieusement sous-estimé les coûts. Le résultat sera l’enracinement d’un programme de mauvaise qualité que la plupart des familles finissent par ne pas utiliser. Même si sacrifier la qualité augmente la scolarisation, les parents engagés dans un travail posté ou ayant d’autres besoins non satisfaits par le modèle unique seront exclus.
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Le gouvernement fédéral aurait plutôt pu offrir aux familles un ensemble de politiques pour aborder l’abordabilité qui s’adapterait à la variété des modes de garde utilisés par les parents. Les provinces devraient changer de cap pour forcer la main du gouvernement fédéral. Et les parents ne devraient pas exiger moins.
Peter Jon Mitchell est directeur du programme familial du groupe de réflexion Cardus.
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