Des vents contraires géopolitiques, économiques et sociaux complexes attendent le prochain gouvernement fédéral
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Par Raheel Raza et Rizwan Mohammad
Le sentiment de lassitude envers les titulaires, comme celui qui a été observé par les électeurs lors des élections parlementaires britanniques, puis françaises, est manifestement présent au Canada. Les gens sont en colère et prêts à changer les choses.
Si les résultats des élections partielles dans Toronto-St. Paul’s et une série de prévisions de sondeurs sont une bonne indication, un changement de garde semble presque certain à Ottawa en octobre 2025.
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Que signifie le changement pour les Canadiens et dans quelle mesure le chef conservateur Pierre Poilievre sera-t-il en mesure de le mettre en œuvre ?
Si Poilievre prend les rênes du pouvoir, il découvrira un monde différent de celui qu’a connu son impopulaire prédécesseur. Le président américain Joe Biden ne sera plus dans le Bureau ovale et si le candidat démocrate présumé à la présidence reste tel qu’il est (l’automne s’annonce long et mouvementé sur le paysage politique américain), alors un affrontement Kamala Harris-Donald Trump créera encore plus de divisions aux États-Unis, car aucun des deux candidats n’est un rassembleur.
Une victoire de Trump serait une victoire pour l’alliance mondiale informelle et invisible qui s’efforce de remplacer un ordre international dirigé par les États-Unis par une vague notion de multipolarité, tandis qu’une victoire de Harris signifierait que les tensions raciales et les divisions dans la politique américaine s’accentueraient. Dans les deux cas, le Canada ressentirait certainement des secousses parcourant ses frontières sud. Un gouvernement conservateur pourrait bien être mieux équipé que les libéraux pour affronter ces vents contraires géopolitiques complexes, mais il ne sera pas facile de les surmonter.
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Comme toute démocratie populaire, le Canada compte une série de caucus politiques aux programmes souvent concurrents. Depuis neuf ans, les libéraux de Trudeau dirigent un contingent dont la vision du monde est très différente de celle des conservateurs. L’économie, l’immigration et les valeurs canadiennes sont les points de discorde.
Sur le plan économique, la situation est beaucoup plus difficile pour le Canadien moyen qu’il y a neuf ans. Comme la plupart des pays du monde, le Canada a été confronté à des turbulences économiques en raison de la COVID-19, mais le type de reprise dont ont bénéficié les États-Unis et d’autres économies n’est jamais arrivé pour les Canadiens. De plus, le pays accuse un énorme déficit et il faudra des années pour équilibrer les comptes. Pour Poilievre, financer le déficit en augmentant les impôts n’est pas une option. L’élargissement de la base économique l’est. La réduction des dépenses est certainement une voie qu’il pourrait emprunter, mais cela ralentirait la croissance. Les conservateurs ont du pain sur la planche, car les Canadiens aimeraient voir une reprise économique rapide, comme celle de leurs voisins du Sud.
En matière d’immigration, les conservateurs devraient faire mieux et le faire rapidement. Le système d’immigration canadien, qui faisait autrefois l’envie du monde entier, n’a pas tenu ses promesses sous les libéraux, qui ont fait chuter l’économie. Il est possible de remédier rapidement à ce problème. La politique d’immigration a déraillé lorsque le gouvernement, pour répondre aux demandes des grandes entreprises, a abandonné en grande partie l’immigration fondée sur les besoins et les compétences et a choisi d’embaucher une main-d’œuvre bon marché. Dans un État providence comme le Canada, c’est la recette du désastre. La plupart de cette main-d’œuvre bon marché – les étudiants et autres personnes titulaires de visas temporaires – ont multiplié par 2 la facture des dépenses sociales sans contribuer beaucoup à l’économie. Les conservateurs peuvent marquer des points rapidement sur ce point en revenant à l’immigration fondée sur les besoins et en se débarrassant de ceux qui sont en cours de recrutement.
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La tâche la plus difficile pour un éventuel gouvernement Poilievre serait de restaurer les valeurs canadiennes et de réparer les dommages sociaux et politiques que l’ingérence étrangère et la politique identitaire ont causés à notre société.
Les récentes manifestations anti-israéliennes, la montée de l’antisémitisme, les opérations d’agences étrangères sur le sol canadien et les programmes politiques régressifs de certaines communautés ethniques constitueront un énorme défi pour tout nouveau gouvernement. La ghettoïsation de la société canadienne au nom de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) met également à rude épreuve le pacte social entre les différentes communautés.
Poilievre et ses collègues sauront-ils tenir leurs promesses? Nous n’en sommes pas certains. Si les conservateurs prennent le pouvoir, ils se rendront vite compte de la valeur des votes des immigrants. S’ils ne remportent pas la région du Grand Toronto et Vancouver, ils ne pourront pas conserver le pouvoir, surtout quand le Bloc québécois est prêt à donner du fil à retordre aux conservateurs. Croiser les doigts et garder les attentes basses est une bonne idée.
National Post
Raheel Raza et Mohammad Rizwan sont directeurs du Conseil des musulmans contre l’antisémitisme.
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