Tammy Nemeth : Les nouvelles normes de reporting sur l’impact carbone changeront le fonctionnement de notre économie – ou non
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Sans grande fanfare et encore moins de sensibilisation du public, des normes de divulgation obligatoires qui augmenteront les coûts des entreprises, nuiront à leur compétitivité et les rendront vulnérables à une « guerre juridique » climatique potentiellement paralysante sont proposées pour le Canada. Ces normes concernent la « durabilité », qui n’a pas de définition opérationnelle, et le climat, pour lequel les données scientifiques sont loin d’être « certaines » et les impacts spécifiques sont inconnaissables. Ils sont conçus pour faire rien de moins que changer l’ensemble de notre système économique.
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Le Conseil canadien des normes de durabilité (CSSB) a été créé en 2022 « élaborer et soutenir l’adoption des normes IFRS en matière de développement durable ». IFRS signifie International Financial Standards Reporting. Sa branche de développement durable a publié des propositions de normes Juin dernier. Après neuf mois d’examen, le CSSB a publié en mars le projet du Canada durabilité et lié au climat normes de divulgation financière pour commentaire public. La date limite pour soumettre vos commentaires est le 10 juin.
Les normes CSSB, qui sont presque une copie textuelle des normes internationales proposées, s’appliqueront aux sociétés cotées en bourse. Mais d’autres entreprises peuvent devoir se conformer à certains aspects des normes si, par exemple, elles font partie de la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise plus grande. Même si les normes seront volontaires au début avec les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) a dit elle envisagera de les intégrer dans une règle impérative.
Les partisans affirment que les divulgations obligatoires sur le climat permettront aux investisseurs de financer la transition vers zéro émission nette d’ici 2050. Mais la nature étendue de ces divulgations présente des risques importants pour les entreprises canadiennes, notamment le fardeau financier de la conformité, la responsabilité juridique potentielle et le désavantage concurrentiel par rapport aux concurrents. dans d’autres pays.
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Étonnamment, le CSSB n’a pas effectué d’analyse coûts-avantages de la mise en œuvre des normes. Au lieu de cela, les membres du conseil d’administration ont souligné le gouvernement australien analyse de mettre en œuvre quelque chose de similaire. Converti en dollars canadiens, pour les sociétés cotées en bourse comptant au moins 100 employés et un chiffre d’affaires annuel de 50 millions de dollars, le coût initial moyen de conformité est d’environ 1,1 million de dollars, avec des coûts récurrents annuels de 641 000 $.
Les quatre coûts les plus importants concernent les modifications des systèmes opérationnels, l’analyse des scénarios climatiques, les frais juridiques et la collecte et l’analyse des données sur les émissions du « Scope 3 ». Portée 3 couvre toutes les émissions indirectes au sein d’une chaîne d’approvisionnement – en amont et en aval – classées en 15 catégories, y compris le transport, la distribution, la transformation, l’utilisation, l’élimination, etc. L’argent que les entreprises consacrent à cette analyse pourrait être utilisé pour améliorer leurs produits et services ou distribuer des bénéfices aux investisseurs. Au lieu de cela, c’est une perte pour l’entreprise. Plutôt que d’être réinvestie dans l’entreprise, une grande partie des fonds sera dirigée vers divers cabinets de conseil en climat et d’avocats, qui, pour des raisons évidentes, soutiennent tous avec enthousiasme les normes.
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Les entreprises canadiennes pourraient être désavantagées sur le plan concurrentiel parce que les normes du CSSB ont tendance à aligner le Canada sur l’Union européenne (UE) plutôt que sur nos partenaires commerciaux continentaux, qui représentent plus de 80 pour cent de nos exportations (contre seulement 8 pour cent). pour l’UE). La Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis a introduit sa propre règle de divulgation climatique, mais celle-ci a été est resté indéfiniment jusqu’à ce que les contestations judiciaires soient résolues. Même si les tribunaux finissent par respecter les règles de la SEC, leur comptabilisation des émissions de portée 3, leur analyse des scénarios climatiques et leurs plans de transition sont tous volontaires et sont couverts par des dispositions de sphère de sécurité qui réduiront les coûts juridiques et de responsabilité pour les entreprises. Si nos règles finissent par devenir obligatoires, les entreprises canadiennes pourraient être confrontées à des fardeaux financiers, juridiques et réglementaires que les entreprises américaines ne subissent pas.
Contrairement à l’information financière traditionnelle, qui repose sur des principes comptables standardisés, l’information sur le développement durable et le climat implique un mélange de données qualitatives et quantitatives, souvent sujettes à interprétation et manipulation. Il y a des implications juridiques car les normes de divulgation du CSSB feront partie des états financiers des entreprises. Les responsabilités potentielles pourraient être atténuées grâce à dispositions de sphère de sécurité, c’est-à-dire « une protection contre toute responsabilité si certaines conditions sont remplies… pour donner la tranquillité d’esprit aux acteurs de bonne foi qui pourraient autrement violer la loi sur des détails techniques échappant à leur contrôle raisonnable ». Mais les normes proposées du CSSB n’offrent pas de telles protections, laissant ainsi les entreprises canadiennes légalement vulnérables aux incertitudes dans leurs déclarations, données et projections.
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Les défenseurs des normes affirment qu’un suivi méticuleux des performances des entreprises, centré sur le climat plutôt que sur la rentabilité, bénéficiera à la société. Reste à savoir si cela est vrai ou non. Mais une chose est sûre : l’imposition de normes de durabilité et de divulgation financière liées au climat remodèlera fondamentalement notre système économique. Compte tenu des implications profondes que ces normes auront sur notre économie et notre société, nous devons engager un débat public approfondi et large à leur sujet, plutôt que de laisser le processus décisionnel à des organismes de normalisation non élus.
Poste financier
Tammy Nemeth est une analyste énergétique basée au Royaume-Uni
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