La recherche suggère que les exigences de divulgation existantes au détail ne favorisent pas de bons résultats pour les consommateurs
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Par Jean-Paul Bureaud et Edward Waitzer
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Pour ce qui est d’informer les investisseurs de ce qui se passe dans une entreprise dont ils détiennent des actions, est-ce que publier un avis sur un site Web auquel ils ont accès aussi bien que de le leur envoyer directement par courriel? En d’autres termes, est-ce que « l’accès » est égal à la « livraison » ? Les modifications proposées par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières, l’organisme de surveillance du secteur des valeurs mobilières, laissent croire qu’elles le sont. En fait, la période de commentaires pour son propre modèle « accès égal livraison » pour les divulgations des fonds d’investissement a récemment pris fin. Le modèle, calqué sur celui proposé antérieurement pour certaines divulgations par les émetteurs corporatifs, est habillé dans le langage de la modernisation, mais semble surtout conçu pour économiser les frais d’impression et d’affranchissement pour les sociétés de fonds.
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Comme le suggère un peu de réflexion, la publication d’un communiqué de presse et l’affichage d’informations sur un site Web ne sont pas synonymes d’une livraison efficace aux investisseurs. Des études de marché menées séparément pour le compte de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario et de Broadridge Canada (une entreprise mondiale de solutions technologiques) et des travaux similaires entrepris par des organismes de réglementation américains et britanniques le montrent clairement. Plus fondamentalement, la recherche suggère que les exigences de divulgation existantes au détail ne favorisent pas de bons résultats pour les consommateurs.
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Un régime de divulgation moderne devrait traiter du contenu, de la présentation et de la communication efficace des informations aux investisseurs de détail. Il devrait également soutenir les principaux objectifs politiques – protection des consommateurs, intégrité du marché, concurrence et croissance, entre autres – en permettant aux gestionnaires de fonds d’investissement et aux distributeurs de différencier leurs offres de produits et de réduire leurs coûts en utilisant davantage la transmission électronique. La proposition actuelle des ACVM ne fait pas cela.
La recherche montre clairement que les investisseurs préfèrent la livraison automatique et électronique des notifications et des documents d’information dans lesquels les informations clés sont mises en évidence. La livraison numérique directe offre des économies de coûts plus importantes et une modernisation plus approfondie que la fiction « accès égale livraison » proposée par le CSA.
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Au-delà des exigences de livraison, les régulateurs du monde entier veillent à ce que les investisseurs reçoivent les informations dont ils ont besoin en temps opportun et dans un format qu’ils peuvent facilement comprendre et utiliser. Les études de marché suggèrent que les investisseurs retiennent les informations si elles sont présentées de manière directe, directe et accessible. Les codes QR et les hyperliens intégrés dans les divulgations existantes leur permettent d’accéder plus rapidement et plus facilement aux informations qu’ils souhaitent. La numérisation des documents d’information permet de superposer les informations, ce qui permet de présenter les informations clés dès le départ, avec des informations plus granulaires ultérieurement. Une transition réfléchie vers la numérisation et la livraison électronique facilite l’innovation, améliore l’expérience des investisseurs et conduit à des économies de coûts plus importantes.
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Le Canadien « Aperçu du fonds” est actuellement un exemple phare de divulgation conviviale. Ce document de point de vente de deux pages pourrait facilement être adapté et numérisé pour répondre aux problèmes qui préoccupent généralement le plus les investisseurs. En effet, il pourrait devenir un « portail » par lequel les investisseurs pourraient facilement accéder à toutes les informations supplémentaires dont ils ont besoin. Prendre des mesures pour faciliter et encourager la livraison électronique permettrait également des communications bidirectionnelles plus efficaces – comme le vote par procuration direct – à un coût supplémentaire minimal.
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Les gouvernements et les régulateurs d’autres marchés de capitaux recherchent de telles opportunités. Par exemple, la Bourse de New York et la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis ont mené avec succès un projet pilote de cinq ans dans lequel les courtiers ont reçu une incitation financière nominale pour encourager l’adoption de la livraison électronique. Broadridge pilote actuellement une expérience de « première numérique » avec plusieurs gestionnaires de fonds américains, tandis qu’au Royaume-Uni, le Trésor et la Financial Conduct Authority ont lancé des consultations plus larges sur l’avenir de la divulgation au détail.
Les ACVM pourraient encourager l’élaboration d’un accord universel de consentement à la livraison électronique à l’usage des courtiers, des gestionnaires de fonds, des banques et des sociétés émettrices. Aller au-delà du cadre de consentement actuellement très fragmenté réduirait considérablement les charges réglementaires et accélérerait la transition vers la distribution numérique.
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En revanche, la fuite en avant des ACVM pour adopter le modèle proposé « accès = livraison » va à l’encontre des préférences clairement affichées des investisseurs. La recherche confirme ce que tout le monde sait : la plupart des investisseurs ne s’engagent pas dans les divulgations actuelles, qu’elles soient sur papier ou publiées sur des sites Web. La proposition du CSA ne fera qu’exacerber ce problème. En mettant l’accent sur les économies sur le coût du déplacement du papier, la proposition des ACVM étouffera les alternatives plus rentables et les solutions technologiques éprouvées qui pourraient apporter des améliorations substantielles aux communications avec les investisseurs (ainsi que des économies de coûts plus importantes).
Alice et la reine de cœur ont dû courir fort juste pour rester en place. Le maintien en place du CSA signifie qu’il prend de plus en plus de retard. Les autorités canadiennes de réglementation des valeurs mobilières devraient prendre le temps de réfléchir plus en profondeur à un cadre d’information plus efficace pour les particuliers qui devance, plutôt qu’il ne retarde, ceux qui sont élaborés dans d’autres grands marchés financiers.
Jean-Paul Bureaud est directeur général de FAIR Canada, un organisme national indépendant à but non lucratif voué à la défense des droits des investisseurs. Edward Waitzer est avocat et ancien président de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. Broadridge est un client. Les opinions exprimées sont les siennes.