mercredi, novembre 20, 2024

Opinion : Les Canadiens devraient remercier le ciel pour la Loi sur les banques

Le système bancaire canadien est généralement considéré comme l’un des plus sûrs au monde

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Par Joe Martin

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Avec les récentes faillites bancaires en Californie, à New York et en Suisse, de nombreux Canadiens s’inquiètent de la sécurité des banques. Ils doivent savoir que le système bancaire canadien est généralement considéré comme l’un des plus sûrs au monde. Que cela en surprenne beaucoup n’est pas en soi surprenant : nous apprenons peu ou rien à l’école sur l’histoire de la banque, probablement parce que c’est trop difficile à enseigner, contrairement aux tarifs protecteurs et à la construction d’un chemin de fer transnational.

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Pour croître, les pays ont besoin d’un système financier efficace pour déplacer les fonds là où ils peuvent être excédentaires là où ils sont nécessaires, et pour fournir des liquidités et un effet de levier aux investisseurs. Les systèmes financiers du Canada et des États-Unis le font tous les deux, mais à d’autres égards, ils sont très différents.

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La Constitution américaine approuvée à Philadelphie en 1787 ne contenait aucune référence à la banque ou à la monnaie. En revanche, lorsque les Pères de la Confédération se sont rencontrés en 1864, il ne faisait aucun doute dans leur esprit que, d’après l’expérience américaine, la monnaie et les opérations bancaires devaient être des responsabilités fédérales.

La première banque nationale des États-Unis, préconisée par Alexander Hamilton, a été créée par le Congrès en 1790 – avec une charte de 20 ans qui, en raison des inquiétudes politiques concernant la concentration du contrôle financier, a finalement expiré. Entre-temps, 100 banques avaient reçu des chartes d’État. Bien que très fragmentés, ils étaient également très réglementés. La première banque du Canada, la Banque de Montréal, n’a été créée qu’en 1817. Sa charte était une réplique de la charte de la First Bank of the United States de Hamilton.

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Une deuxième banque des États-Unis a succédé à la première – jusqu’à ce que le président populiste Andrew Jackson réussisse à la dissoudre. Lorsque Jackson a quitté ses fonctions en 1837, il y avait 729 banques à charte d’État. Quatre ans plus tard, la province du Canada ne comptait que 11 banques, qui étaient en moyenne beaucoup plus grandes que les banques d’État américaines.

La décennie clé pour les banques des deux pays a été les années 1860, qui ont vu à la fois la guerre civile américaine et, ce n’est pas une coïncidence, la création de ce pays. Pour payer la guerre, le secrétaire au Trésor Salmon Chase a réussi à faire passer à la fois une loi sur les banques nationales et une loi sur la monnaie nationale par le biais du Congrès. Avec le rétablissement du contrôle monétaire fédéral, le Nord a pu financer et gagner la guerre.

Même si, dans notre propre constitution de 1867, la banque et la monnaie étaient des responsabilités fédérales, les Montréalais ont poussé à copier le modèle américain plus décentralisé, qui a été fermement rejeté en Ontario et dans les Maritimes. La législation bancaire que nous nous sommes donnée en 1871 était parmi les meilleures du monde. Les actionnaires des banques étaient confrontés à une « double responsabilité », ce qui signifie que si une banque faisait faillite, non seulement la valeur de leurs actions disparaissait, mais ils devaient racheter les soldes des déposants. La législation exigeait également des niveaux de capital minimum importants, des limites sur les engagements bancaires et l’interdiction de prêter sur des biens immobiliers. Plus important encore, la loi a introduit la disposition canadienne unique d’examens décennaux (qui ont maintenant lieu tous les cinq ans). Cela prévoyait des changements futurs et gardait l’attention des banquiers car l’examen était nécessaire pour continuer l’existence des banques. Alors que le gouvernement assumait la responsabilité du papier-monnaie d’une valeur inférieure à 4 $, les banques du secteur privé ont continué à émettre leur propre monnaie jusqu’aux années 1930, lorsque la Banque du Canada a été créée.

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Les faillites bancaires ont eu une influence majeure sur les législateurs qui ont adopté la Loi sur les banques de 1871, en particulier les faillites successives des deux plus grandes banques de l’Ontario en 1866 et 1867. De la Confédération à 1923, il y a eu 26 faillites bancaires au Canada, la plupart au XIXe siècle et aucune comme significatif que les échecs de 1866-67.

Puis vint l’échec de la Home Bank en 1923. Le plus grand échec depuis 1867, il aboutit à la création du Bureau du surintendant des banques. Les propositions d’assurance des dépôts ont toutefois été rejetées par souci d’aléa moral. (En fin de compte, il n’a été introduit qu’en 1967.)

En 1985, deux banques albertaines – Northland et Canadian Commercial – ont fait faillite, les premières banques à le faire en plus de 60 ans. Pour enquêter, le gouvernement a nommé le juge de la Cour suprême Willard Estey, qui a recommandé la création du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), qui a tenu le Canada en bonne place depuis lors.

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Alors qu’il y avait des problèmes majeurs avec les prêts hypothécaires à risque aux États-Unis en 2008, des problèmes similaires dans ce pays étaient mineurs. À l’époque, le Fonds monétaire international avait conclu que le système financier canadien était « mature, sophistiqué et bien géré » et que les tests de résistance révélaient que les banques pouvaient « résister à des chocs importants ». Les politiques macroéconomiques du Canada ne sont peut-être pas aussi judicieuses qu’elles l’étaient il y a 15 ans, mais le système bancaire canadien demeure mature, sophistiqué et bien géré, malgré la relation d’amour-haine que de nombreux Canadiens entretiennent avec lui.

Joe Martin est président de l’Association canadienne d’histoire des affaires.

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