Opinion : L’entêtement des gains en capital montre que les libéraux se sont égarés

Ils ont rejeté au moins trois suggestions raisonnables sur la manière de faciliter la hausse du taux d’inclusion des gains en capital pour les contribuables.

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Par Allan Lanthier

Dans son budget du 16 avril, le gouvernement fédéral a proposé d’augmenter l’impôt sur les plus-values, provoquant des hurlements de critiques mais aussi des suggestions raisonnables de la part des milieux fiscaux, économiques et professionnels pour améliorer la mesure. Lundi, la vice-première ministre Chrystia Freeland a donné la réponse du gouvernement : aucune suggestion acceptée. Le gouvernement procédera sans aucun changement significatif.

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La veille, Freeland avait pris la parole à Toronto. « Voulez-vous vivre dans un pays où ceux qui sont au sommet vivent dans le luxe, mais doivent le faire dans des communautés fermées derrière des clôtures toujours plus hautes, utilisant des soins de santé privés et des avions parce que la sphère publique est tellement dégradée et que la colère des la grande majorité de leurs compatriotes les moins privilégiés brûle si fort ? » a-t-elle demandé, pour soutenir sa proposition fiscale. Cette rhétorique déséquilibrée et le refus de Freeland d’envisager des changements sensés à ce qui est très clairement une proposition imparfaite sont la preuve indubitable d’un gouvernement qui s’est égaré.

À l’heure actuelle, la moitié des gains en capital est incluse dans le revenu des particuliers, des sociétés et des fiducies. Le gouvernement propose d’augmenter le taux d’inclusion aux deux tiers à compter du 25 juin, mais pour les particuliers uniquement pour les gains annuels supérieurs à 250 000 $. Les gains inférieurs à 250 000 $ bénéficieront toujours du taux d’inclusion de moitié.

De nombreux économistes estiment qu’une telle augmentation des impôts sur le capital réduira la productivité et la croissance économique et arrive précisément au mauvais moment, étant donné la performance économique atone du Canada au cours des dernières années. Mais le gouvernement semblait déterminé à aller de l’avant, c’est pourquoi les groupes intéressés ont fait trois suggestions constructives.

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Premièrement, la limite annuelle de 250 000 $ pour les particuliers devrait également s’appliquer aux sociétés privées (dont les premiers 250 000 $ seraient donc toujours imposés au taux d’inclusion de moitié existant). Le gouvernement ne cesse de répéter que la hausse des impôts ne touchera que les ultra-riches, mais plus de 300 000 sociétés réalisent des gains en capital chaque année, dont beaucoup sont de petites entreprises.

L’Association médicale canadienne est l’un des critiques les plus virulents en faveur d’un soulagement pour les sociétés privées. Le Canada souffre déjà d’une pénurie de médecins, a déclaré l’AMC dans son soumission au gouvernement, et comme plus de 50 pour cent des médecins canadiens sont constitués en société, il a averti que la hausse des impôts nuirait à « la stabilité de notre système de santé dans son ensemble ». L’AMC a demandé qu’au minimum, le plafond annuel de 250 000 $ s’applique aux corporations professionnelles contrôlées par un médecin. Non, a répondu le gouvernement, aucun soulagement pour les entreprises privées.

Deuxièmement, le taux d’inclusion des deux tiers devrait entrer en vigueur le 31 décembre, et non le 25 juin, afin de donner aux contribuables plus de temps pour examiner pleinement les avantages et les inconvénients de la vente d’actifs et du déclenchement de l’impôt sur les plus-values ​​au taux d’inclusion de moitié. La date du 25 juin semble avoir été choisie au hasard et elle a donné peu de temps aux contribuables pour planifier leurs affaires. Une date limite du 31 décembre aiderait les contribuables tout en permettant au gouvernement d’inclure les recettes fiscales exceptionnelles provenant des gains déclenchés au taux de 50 pour cent dans ses chiffres de déficit pour l’année en cours. Mais non : une fois de plus, le gouvernement refuse de bouger.

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En conséquence, les contribuables se démènent : il n’y a littéralement pas assez de conseillers fiscaux au Canada pour s’occuper des milliers de personnes qui ont besoin de conseils pour déclencher des gains en capital dans les quelques jours restant avant le 25 juin. Bien que retraité, je reçois des SMS et des courriels tous les jours. jour de la part des contribuables qui ont besoin de conseils professionnels et ne peuvent pas les obtenir.

La troisième suggestion sensée que le gouvernement a catégoriquement rejetée était de laisser les contribuables choisir de réaliser un gain en capital sur un actif et de payer des impôts sur celui-ci sans être obligés de le vendre.

Prenons le cas d’Emilia, propriétaire d’un chalet à Muskoka qu’elle a acheté pour 100 000 $ et qui vaut actuellement 1,1 million de dollars. Son gain en capital accumulé est de 1 million de dollars. Elle a l’intention de vendre le chalet dans quelques années, mais si elle vendait avant le 25 juin, elle pourrait éviter le taux d’inclusion des deux tiers sur la partie du gain supérieure à 250 000 $. (Elle est imposée sur les plus-values ​​car la propriété n’est pas sa résidence principale).

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L’Association du Barreau canadien et CPA Canada recommandé au gouvernement que les contribuables dans cette situation et dans des situations similaires puissent générer des gains en capital en produisant un simple choix fiscal. Emilia déposerait un formulaire gouvernemental choisissant de vendre et de racheter sa propriété pour 1,1 million de dollars. Cela entraînerait un montant d’impôt important pour l’année fiscale en cours. En revanche, elle est en mesure de profiter du taux d’inclusion de 50 pour cent avant qu’il ne disparaisse. Et le gouvernement obtient cette année des recettes fiscales sur les plus-values. Mais encore une fois, le gouvernement a dit non.

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Nous pouvons discuter des avantages et des inconvénients d’une augmentation des plus-values, mais deux faits sont hors de débat. Le gouvernement s’est montré hâtif et dédaigneux en préparant sa proposition fiscale, une approche conforme à d’autres fiascos législatifs fiscaux récents. Et sa rhétorique sur la guerre des classes a été imprudente et source de division. Les Canadiens méritent une meilleure gouvernance que celle-là.

Poste financier

Allan Lanthier est un associé retraité d’un cabinet comptable international et a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.
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