Le nucléaire fournit une énergie de base fiable, tandis que le GNL pourrait aider à gérer la transition mondiale vers l’abandon du charbon.
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Par Duncan T. Munn
Le débat national sur la carboneutralité a eu tendance à se concentrer sur les formes d’énergie renouvelables, telles que l’énergie éolienne et solaire, qui ont toutes deux un rôle important à jouer à l’avenir. Mais l’énergie nucléaire et le gaz naturel liquéfié (GNL) sont également apparus comme des moteurs pragmatiques sur la voie d’un avenir à faibles émissions de carbone. Chacun a ses propres avantages.
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Le nucléaire se distingue comme une source fiable d’électricité de base. Contrairement aux installations éoliennes et solaires, qui produisent beaucoup moins d’énergie que leur capacité nominale lorsque, respectivement, le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas, les réacteurs nucléaires peuvent fonctionner plus ou moins indéfiniment à une puissance proche de leur capacité. Cela garantit un approvisionnement énergétique stable, compensant l’intermittence associée à l’éolien et au solaire. Dans la construction d’un réseau énergétique robuste, capable de répondre aux exigences d’une économie moderne, la fiabilité est un atout crucial.
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Les faibles émissions du nucléaire — du moins une fois les installations construites — en font une option intéressante pour réduire l’empreinte carbone du Canada. Les progrès technologiques, notamment les petits réacteurs et les réacteurs dits de nouvelle génération, promettent de répondre aux préoccupations concernant les déchets nucléaires et la manière de les éliminer en toute sécurité. Une énergie nucléaire plus propre ouvrira la voie à un approvisionnement énergétique plus durable et plus fiable.
La haute densité énergétique de l’énergie nucléaire est particulièrement avantageuse dans un pays de notre taille. Construites à grande échelle, les installations éoliennes et solaires dévorent les terres. Les besoins spatiaux du nucléaire sont beaucoup plus modestes, ce qui permet de trouver un équilibre entre efficacité et responsabilité environnementale.
Le nucléaire est un secteur dans lequel le Canada présente certains avantages. Nous possédons les plus grands gisements d’uranium au monde, une source de combustible essentielle. Et nous avons une histoire en tant que leader de la recherche et exportateur de technologie des réacteurs et de radio-isotopes. À l’heure actuelle, même si de nombreux Canadiens ne s’en rendent peut-être pas compte, 15 pour cent de l’électricité du Canada provient déjà de l’énergie nucléaire. Et le programme de 26 milliards de dollars sur 15 ans visant à remettre à neuf les centrales nucléaires de Darlington et de Bruce en Ontario est l’un des plus grands projets de ce type en Amérique du Nord. Le secteur peut se développer, offrant non seulement de l’énergie propre, mais aussi des emplois de haute qualité et bien rémunérés à l’avenir.
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Le GNL, quant à lui, est un carburant de transition aux avantages considérables. C’est une combustion plus propre que le charbon et le pétrole, ce qui peut contribuer à réduire les émissions pendant la transition vers un système énergétique entièrement renouvelable. Le gaz sous forme liquide est également plus polyvalent et peut être transporté et stocké plus facilement que sous sa forme gazeuse, ce qui permet une plus grande flexibilité pour répondre à la demande énergétique. Compte tenu des immenses réserves de gaz du Canada, le GNL devrait réellement être un moteur économique important à moyen terme, pour autant que la politique le permette.
La construction d’infrastructures de GNL et d’installations d’exportation génère effectivement une demande d’emplois dans la construction, qui sont toujours attractifs pour les gouvernements. Mais il est plus important de considérer que le GNL constitue une bonne alternative à la consommation de charbon, qui a augmenté de 3,3 % dans le monde en 2022, selon l’Agence internationale de l’énergie. Fournir du GNL qui peut remplacer le charbon offensera les puristes qui voudraient que le monde élimine immédiatement tous les combustibles fossiles, mais dans le monde tel qu’il est plutôt que tel qu’ils préféreraient qu’il soit, les pays passant du charbon au GNL canadien constitueraient une amélioration environnementale. . Un monde avide d’énergie pourrait consommer des carburants produisant moins d’émissions totales. Comme dans de nombreux domaines de la politique (et de la vie), nous ne devrions pas laisser le parfait être l’ennemi du bien.
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Mais il ne reste plus beaucoup de temps pour agir. Même si les approvisionnements restent serrés et les prix robustes, de nombreux projets mondiaux de GNL seront mis en service au cours de la prochaine décennie, au fur et à mesure que les politiques mondiales de décarbonisation progresseront. Cela pourrait conduire à de futurs déséquilibres. Les arguments du marché pour répondre à la demande existent aujourd’hui, mais ils ne dureront pas éternellement.
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Duncan T. Munn est président de l’Institut CD Howe.
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