mercredi, décembre 25, 2024

Opinion: L’économie canadienne se décapitalise

Les perspectives de croissance réelle du niveau de vie dans les mois, années et décennies à venir sont sombres

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Un autre chiffre alarmant sur l’inflation de Statistique Canada – 7,7% de mai à mai – a souligné que quelque chose ne va vraiment pas avec l’économie canadienne. Les prix augmentent rapidement parce que les dépenses augmentent rapidement alors que la production ne l’est pas. La capacité de production de notre économie stagne parce que les investissements des entreprises ont été si faibles que le stock de capital productif par travailleur diminue. Si nous ne renversons pas la vapeur, les perspectives de croissance réelle du niveau de vie dans les mois, années et décennies à venir sont sombres.

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Le problème fondamental est le faible niveau chronique des investissements des entreprises, qui est le point culminant — ou le point faible — des rapports trimestriels sur le PIB de Statistique Canada depuis plusieurs années maintenant. L’effet cumulé des faibles taux d’investissement apparaît dans les comptes du bilan national, qui ne comptabilisent pas les flux mais les stocks : les actifs et les passifs des ménages, des entreprises et des gouvernements. Les comptes du bilan font moins la une que les rapports sur l’inflation et le PIB, ce qui est dommage car ils nous en disent long sur nos perspectives économiques. Ces derniers temps, ils nous disent que, grâce aux investissements des entreprises qui ne suivent même pas la dépréciation, le stock net de capital du Canada stagne.

La croissance économique repose sur trois moteurs principaux : la croissance de la population active, la croissance du stock de capital et la croissance de la productivité. La croissance du stock de capital et la croissance de la productivité ont tendance à aller de pair. Lorsque les entreprises investissent dans de nouveaux bâtiments, structures d’ingénierie, machines et équipements, et dans la propriété intellectuelle comme les logiciels, les travailleurs obtiennent de meilleurs outils de travail, ce qui leur permet de produire plus de rendement et de revenus par heure de travail. Les données montrent que notre main-d’œuvre continue de croître, mais pas aussi rapidement qu’au cours des décennies précédentes. Mais notre stock de structures non résidentielles, de machines, de logiciels et d’autres outils par travailleur diminue.

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Par rapport à avant la pandémie, le stock réel de capital des entreprises par travailleur est vers le bas trois pour cent (voir figure ci-contre). Le seul type de capital des entreprises qui a augmenté plus rapidement que la population active depuis le quatrième trimestre de 2019 est celui des bâtiments non résidentiels. Le capital par travailleur dans les autres grandes catégories est en baisse : la construction mécanique de 2 %, la machinerie et l’équipement de 7 %, et les produits de propriété intellectuelle – la catégorie d’investissement que les gens pensaient que COVID stimulerait, au point même de déclencher éventuellement une nouvelle période de prospérité — de cinq pour cent.

Prolongez la comparaison plus loin et les chiffres sont carrément alarmants. Le stock de capital d’entreprise par travailleur au Canada diminuait même avant la pandémie. Le capital total des entreprises par travailleur a culminé au quatrième trimestre de 2015. Depuis, il a diminué de 5 %. Chaque type de capital est également en baisse par travailleur par rapport à son propre sommet à cette époque : les bâtiments non résidentiels de 1 %, les travaux de génie civil par travailleur de 3 %, les produits de propriété intellectuelle de 12 % et les machines et équipements de 17 %. .

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Ces chiffres augmentent normalement avec le temps. Un tel déclin pluriannuel des outils à la disposition du membre moyen de la main-d’œuvre canadienne est très probablement sans précédent. La seule période historique où des données cohérentes (si elles existaient) pourraient montrer quelque chose de similaire est la dépression des années 1930. Du point de vue des travailleurs canadiens, notre économie se décapitalise.

Une autre sortie de Statistique Canada qui aurait dû faire les manchettes, mais qui ne l’a surtout pas été, c’est le rapport de juin selon lequel la productivité du travail a chuté de 0,5 % au premier trimestre de cette année — sa septième baisse consécutive. Pas étonnant que la croissance de la production accuse un retard par rapport à la croissance des dépenses.

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Le budget fédéral de 2022 a noté les conséquences désastreuses du faible investissement des entreprises, citant des projections selon lesquelles la croissance du niveau de vie au Canada se classerait au dernier rang parmi les pays de l’OCDE au cours des 40 prochaines années. Cependant, les initiatives fédérales prises depuis lors – des taxes plus élevées sur les entreprises et les produits politiquement vulnérables, des limites plus basses sur la déductibilité des intérêts sur les prêts aux entreprises et des propositions sapant la confiance pour une nouvelle réglementation liée aux gaz à effet de serre, aux plastiques et à la politique de la concurrence – décourageront davantage les investissements. . Des investissements plus élevés et une croissance économique robuste semblent être de faibles priorités à Ottawa ces jours-ci.

Nous avons besoin de changements de ton et de politique. Sans eux, la décapitalisation inquiétante de l’économie canadienne semble devoir se poursuivre. Les travailleurs canadiens ont besoin de plus de capital — de meilleurs outils — pour augmenter leur productivité et leurs revenus. Sinon, l’expansion actuelle et notre niveau de vie à long terme sont en difficulté.

Mawakina Bafale est assistante de recherche à l’Institut CD Howe, dont William Robson est le PDG.

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