Opinion : Le temps presse pour la révision de l’ACEUM de 2026

Quel que soit le président des États-Unis en 2026, la révision et le renouvellement nécessaires de l’accord commercial Canada-États-Unis-Mexique seront confrontés à de forts vents contraires

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La performance décevante de Joe Biden lors du débat présidentiel du 27 juin, ainsi que la survie de Donald Trump après la tentative d’assassinat de samedi dernier, ont conduit de nombreux experts américains à affirmer que l’élection de novembre est désormais à perdre pour Trump. S’il revient à la Maison Blanche, les relations commerciales des États-Unis avec ses amis comme avec ses ennemis seront confrontées à de graves difficultés. Et rien ne sera plus exposé que l’Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). En fait, la survie de l’ACEUM pourrait être menacée même sans une présidence républicaine, étant donné le parti pris protectionniste du parti démocrate.

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Le CUSMA expire le 30 juin 2036, mais personne n’en est conscient. Il ne sera en vigueur au-delà de cette date que si les trois gouvernements conviennent de le prolonger de 16 ans. La question de savoir si cela se produira dépendra d’une révision complète de l’accord qui débutera dans quelques années. Cette révision serait confrontée à des obstacles plus sérieux sous une administration Trump que sous un second mandat Biden. L’ancien représentant commercial de Trump, Robert Lighthizer, qui devrait jouer un rôle majeur dans une seconde administration Trump, est un fervent défenseur de la politique commerciale « America First » et très critique à l’égard des accords commerciaux en général.

En fait, lors des négociations de 2017-2018 qui ont abouti à l’ACEUM, Lighthizer souhaitait que l’accord ne dure que cinq ou six ans. Le Canada et le Mexique ont refusé, ce qui a donné lieu à un étrange examen par trois pays qui débutera en 2026. En raison de la forte dépendance du Canada et du Mexique à l’égard de l’accès continu au vaste marché américain, l’examen donne un avantage maximal à la partie américaine.

En théorie, l’examen doit être effectué par la Commission du libre-échange de l’ACEUM. Mais la Commission est composée des ministres du Commerce des trois pays. En réalité, ce sont donc les trois gouvernements qui échangent leurs positions. Ces échanges aboutiront presque certainement à une renégociation de l’accord dans des domaines clés.

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Les rumeurs en provenance de Washington, même à ce stade précoce, indiquent que les Américains voudront des changements majeurs dans l’accord, en revenant sur les compromis qu’ils ont faits précédemment ou en ajoutant de nouvelles dispositions qui fonctionnent dans l’intérêt des États-Unis.

La première question à régler sera cependant celle du déroulement de la révision. L’accord ne le prévoit que de façon générale. Il faudra établir un protocole au préalable pour éviter que la révision ne déraille, avec toute l’incertitude commerciale que cela pourrait engendrer. Par exemple, combien de temps durera la révision? L’accord prévoit qu’elle débutera le 30 juin 2026, mais ne précise pas d’échéancier. Comment la Commission traitera-t-elle les mémoires que les gouvernements doivent lui soumettre? Et s’il n’y a pas d’accord au sein de la Commission? Si le processus ne prolonge pas l’ACEUM, il faudra procéder à des révisions annuelles jusqu’à la fin de l’accord en 2036. Comment se dérouleront ces révisions annuelles? Ces points peuvent paraître techniques, mais il est important d’établir les procédures avant le début de la révision pour s’assurer qu’elle soit bien orchestrée. Laisser les choses au hasard en espérant qu’elles s’arrangent une fois la révision commencée n’est pas une bonne idée.

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Les questions administratives sont importantes. Mais ce qui est crucial, ce sont les parties substantielles de l’accord qui sont sur la table. La possibilité de changements de gouvernement aux États-Unis et au Canada brouille les cartes, mais quelle que soit la situation politique en 2026, la position américaine sera le facteur dominant. Nous le saurons bien assez tôt. La loi américaine exige que le représentant américain au commerce fasse rapport au Congrès d’ici la fin de l’année prochaine sur le fonctionnement de l’ACEUM et sur les domaines qui doivent être mis à jour.

Les détails de ce rapport seront importants, mais il n’est pas difficile d’anticiper quatre principaux domaines de préoccupation pour les États-Unis : le secteur énergétique protégé du Mexique et les transbordements de marchandises chinoises aux États-Unis, ainsi que la taxe sur les services numériques et les restrictions à l’importation de produits laitiers au Canada, qui sont une source d’irritation de longue date pour les États-Unis. Le Canada doit se doter de sa propre « liste offensive », comme les politiques protectionnistes américaines sur les infrastructures et les marchés publics, ainsi que les refus américains de se conformer aux décisions du groupe spécial de l’ACEUM. Mais nous devons également commencer à réfléchir à la manière de répondre aux préoccupations des États-Unis sur ces questions difficiles. Les votes parlementaires unanimes selon lesquels la gestion de l’offre ne doit jamais être sur la table des futurs accords commerciaux sont une bonne chose pour la politique intérieure, mais si les États-Unis décident qu’il n’y a pas d’accord sans progrès sur le dossier des produits laitiers, toute notre relation commerciale doit-elle être sacrifiée dans l’intérêt d’un seul secteur, aussi important soit-il politiquement ?

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Dans d’autres domaines, les choses ne devraient pas être aussi conflictuelles. Les trois pays ont clairement intérêt à moderniser et à améliorer l’accord dans les domaines suivants : services, technologies de l’information, biens environnementaux, questions de décarbonation, facilitation de la chaîne d’approvisionnement, politiques de délocalisation, minéraux critiques, amélioration des procédures de dédouanement et de dédouanement, droits de l’homme et travail forcé, et même questions de sécurité nationale.

Aborder l’examen avec ce genre de menu positif n’empêcherait pas de négocier durement sur les irritants, mais au moins il y aurait un ensemble de domaines moins controversés qui pourraient porter leurs fruits à mesure que les événements se dérouleront après 2026. Un ensemble d’initiatives tripartites visant à moderniser les règles commerciales dans des secteurs individuels pourrait constituer la base d’un ACEUM actualisé à l’avenir.

En fin de compte, quel que soit le résultat de l’examen, un traité stable et approprié est nécessaire pour régir les relations commerciales entre les trois pays. Tel devrait être l’objectif ultime des trois gouvernements dans la préparation de l’examen. Quel que soit le président qui sera investi le 20 janvier prochain, convaincre nos partenaires américains de cette nécessité doit être une priorité absolue pour nous.

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En attendant, les entreprises canadiennes doivent se préparer à des renégociations qui pourraient être tumultueuses. La bonne nouvelle est que, grâce au travail de groupes d’affaires clés comme la Chambre de commerce du Canada, le Conseil canadien des affaires et les associations de l’automobile, le secteur privé sort de sa complaisance relative et commence à planifier des stratégies. Il reste cependant beaucoup de travail à faire.

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Lawrence Herman est avocat international chez Herman & Associates et chercheur principal à l’Institut CD Howe de Toronto.

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