vendredi, novembre 22, 2024

Opinion : le régulateur bancaire canadien devrait faire une pause sur Bâle

Mark Zelmer : Les États-Unis ont tardé à imposer des exigences de fonds propres plus élevées à leurs grandes banques. Il faudrait attendre avant de répondre

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Par Mark Zelmer

L’organisme de réglementation financière du Canada se trouve dans une situation délicate. Le 6 mars, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a signalé que les régulateurs américains reconsidéraient leurs projets d’augmenter les exigences de fonds propres pour les grandes banques, conformément à ce que l’on appelle communément « l’accord international de phase finale de Bâle III ».

La question évidente ? L’homologue du Canada, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), devrait-il emboîter le pas ? La réponse évidente ? À mon avis, oui, le BSIF devrait suspendre ses projets visant à mettre en œuvre des changements similaires pour les six grandes banques canadiennes jusqu’à ce qu’il soit clair si les États-Unis et d’autres grands pays vont effectivement de l’avant.

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L’accord final de Bâle III est le dernier chapitre d’une série de changements apportés aux exigences de fonds propres des banques visant à favoriser un système bancaire mondial plus sûr et plus résilient à la suite de la crise financière mondiale de 2007-2008. Ce dernier chapitre limitera la capacité des banques à utiliser leurs propres modèles de gestion des risques pour calculer leurs exigences réglementaires en matière de fonds propres et leur imposera à la place des modèles standardisés qui génèrent généralement des exigences plus strictes.

Rapidement, le BSIF a progressé plus rapidement sur l’accord final que les principaux pays, notamment les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Il a déjà mis en œuvre des changements clés dans la mesure du risque, qu’il soit de crédit, de marché ou opérationnel.

Les derniers changements, et les plus controversés, sont l’introduction d’un plancher de fonds propres et la contrainte imposée aux banques dans l’utilisation de leurs propres modèles de risque. Lorsqu’il sera pleinement mis en œuvre par le BSIF en 2026, le plancher de fonds propres empêchera les exigences de fonds propres des banques de tomber en dessous de 72,5 pour cent de celles calculées à l’aide d’un cadre de fonds propres normalisé qui utilise des paramètres de surveillance convenus à l’échelle internationale. En revanche, avant la dernière annonce de Powell, les États-Unis prévoyaient de mettre en œuvre leurs changements d’ici 2028, tandis que l’UE et le Royaume-Uni visent 2030.

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Une analyse des changements de capital publiée par l’équipe de recherche sur les actions de la Banque Scotia suggère que le principal impact au Canada sera des exigences de capital plus élevées liées aux prêts aux grandes entreprises et aux prêts garantis par l’immobilier, y compris les prêts hypothécaires résidentiels et les biens immobiliers générateurs de revenus. La raison en est que les exigences de fonds propres des banques dérivées du modèle de risque pour ces types de prêts sont bien inférieures à celles qui ressortent du cadre standardisé.

Étant donné que des exigences de capital plus élevées pour les prêts à ces secteurs augmenteraient leurs coûts, certains ont soutenu que le BSIF devrait retarder l’instauration progressive du plancher de capital afin de ne pas décourager les investissements nécessaires pour améliorer la productivité et élargir le parc immobilier.

Cela ne justifie cependant pas à lui seul une pause. Aussi louables que soient les objectifs d’amélioration de la productivité et de développement du logement au Canada, utiliser la réglementation bancaire comme instrument pour promouvoir les prêts à des secteurs économiques spécifiques est une mauvaise idée – cela revient à demander aux déposants et aux créanciers des banques de subventionner les coûts et les risques associés à de tels prêts dans un cadre opaque. manière.

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D’un autre côté, quelques points prudentiels plaident en faveur d’une pause dans la mise en œuvre de la phase finale par le BSIF.

Premièrement, les niveaux actuels de fonds propres des banques sont-ils adéquats ou non ? Si elles sont adéquates, alors les exigences encore plus élevées des mandats de fin de partie sont inutiles. Le BSIF pourrait également poursuivre la phase finale, mais permettre que l’impact des nouvelles exigences soit neutralisé par certaines mesures compensatoires. Les exigences totales de fonds propres réglementaires pourraient demeurer inchangées grâce à une combinaison d’ajustements des volants de fonds propres contenus dans les plans de fonds propres des banques et/ou à une réduction de la taille du « volant de fonds propres pour stabilité intérieure » du BSIF appliqué aux six grandes banques. Le réduire réduit le montant des capitaux que les banques doivent détenir.

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Deuxièmement, l’annonce de Powell suggère que non seulement le calendrier de mise en œuvre aux États-Unis, mais aussi les nouvelles règles américaines pourraient changer. Si tel est le cas, l’UE, le Royaume-Uni et d’autres pourraient suivre l’exemple américain, auquel cas l’accord final s’effondrerait à toutes fins utiles. Le BSIF ne devrait pas imposer à nos banques un nouveau plancher réglementaire auquel, en fin de compte, les principaux marchés bancaires du monde se retireraient tout simplement.

Les événements aux États-Unis ont donné au reste d’entre nous l’occasion de faire une pause et d’attendre de voir si et quand d’autres pays mettront réellement en œuvre l’accord final. Si le BSIF veut poursuivre ses plans de mise en œuvre actuels, il devrait expliquer pourquoi les six grandes banques du Canada devraient se conformer à de nouvelles exigences strictes avant leurs concurrents internationaux.

Poste financier

Mark Zelmer, chercheur principal à l’Institut CD Howe, a été surintendant adjoint des institutions financières au BSIF de 2011 à 2016.

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