lundi, décembre 23, 2024

Opinion: Le manque de ports GNL coûte des opportunités d’exportation au Canada

Nous ratons une occasion de profiter aux Canadiens, à nos alliés et à l’environnement : gagnant-gagnant-gagnant

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Par Elmira Aliakbari et Jairo Yunis

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L’Europe subit actuellement sa pire crise énergétique depuis les années 1970. Les prix européens du gaz naturel ont ressuscité plus de 600 % au cours de l’année écoulée, dont 30 % depuis que la Russie a envahi l’Ukraine. Alors que les États-Unis, l’Australie et d’autres pays ont déjà commencé à augmenter les expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe, le Canada reste sur la touche. En dépit d’être le le cinquième plus grand du monde producteur de gaz naturel, nous avons raté l’occasion d’étendre notre approvisionnement en GNL aux marchés étrangers. Notre problème est le manque d’infrastructures d’exportation et la raison en est les barrières réglementaires et l’activisme environnemental.

En janvier, en réaction aux prix élevés de l’énergie, les États-Unis exporté une quantité record de GNL vers l’Europe et est devenu le plus grand exportateur mondial de GNL pendant deux mois consécutifs. Selon le Administration américaine de l’information sur l’énergie, d’ici la fin de cette année, les États-Unis disposeront de la plus grande capacité d’exportation de GNL au monde. Les exportations de GNL sont devenues un moteur de croissance économique et un outil pour aider à atteindre les objectifs de politique étrangère du pays.

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Australie envisage également d’exporter davantage de GNL vers l’Europe. Le ministre des Ressources, Keith Pitt, a récemment mentionné son pays est « un exportateur mondial de premier plan et fiable de GNL » et se tient prêt à aider avec de nouveaux approvisionnements. Et le Qatar et Japon saisissent également l’opportunité, lorgnant sur une augmentation des exportations de GNL vers l’Europe.

Pourtant, malgré les réserves de gaz de classe mondiale du Canada, les producteurs canadiens n’ont pas intensifié leurs efforts pour exporter vers l’Europe le gaz naturel dont ils ont désespérément besoin. Pourquoi?

La réponse est simple mais étonnante : malgré produire 16,1 milliards de pieds cubes de gaz naturel chaque jour — cinq pour cent du total mondial — le Canada ne possède aucune installation d’exportation de GNL. Selon Ressources naturelles Canada, 18 projets d’installations d’exportation de GNL ont été proposés au Canada depuis 2011 (plus précisément, 13 en Colombie-Britannique, deux au Québec et trois en Nouvelle-Écosse). Mais une seule installation d’exportation est en construction (en Colombie-Britannique). À titre de comparaison, entre 2014 et 2020, les États-Unis construit sept installations d’exportation de GNL et approuvé 20 autres, dont cinq sont actuellement en construction).

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Le coupable? Le système de réglementation ardu du Canada et l’opposition féroce des groupes d’intérêt ont conduit à l’annulation de plusieurs projets critiques de GNL. Par exemple, en 2017, la société pétrolière et gazière Petronas annulé son projet Pacific NorthWest LNG de 36 milliards de dollars en raison de «retards et de longs délais réglementaires» associés à de mauvaises conditions de marché. En 2020, Warren Buffet s’est retiré d’un projet de GNL de 9 milliards de dollars au Québec en raison d’inquiétudes concernant les défis réglementaires et les blocages ferroviaires. L’année dernière, les partenaires de coentreprise Chevron et Woodside Energy déclaré leur intention de vendre leurs parts du projet Kitimat LNG dans le nord de la Colombie-Britannique après plus d’une décennie de lents progrès.

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Des protections environnementales fortes sont bien sûr nécessaires. Les Canadiens exigent une gérance responsable de l’environnement. Mais les barrières réglementaires excessives et l’opposition aux infrastructures énergétiques ont nui à notre industrie du GNL et, ce faisant, ont contribué à plus haute émissions mondiales. La Chine – un client potentiel pour le GNL canadien – brûle du charbon pour la production d’électricité à des taux effarants. Le charbon est plus émetteur que le GNL. Si nous avions la capacité d’exporter du GNL canadien vers la Chine, les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient ainsi être moindres.

L’incapacité flagrante du Canada à exporter du gaz naturel à la fois vers ses alliés européens et vers les utilisateurs de charbon asiatiques devrait sonner l’alarme pour que les gouvernements de tout le pays assouplissent la réglementation des projets d’infrastructure énergétique. Nous ratons une occasion de profiter aux Canadiens, à nos alliés et à l’environnement : gagnant-gagnant-gagnant.

Elmira Aliakbari et Jairo Yunis sont analystes au Fraser Institute.

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