mardi, novembre 19, 2024

Opinion : Le gouvernement Trudeau doit rester dans sa voie

Il néglige sa propre responsabilité clé – la défense – et se concentre plutôt sur des domaines provinciaux comme la garde d’enfants, les soins dentaires et les médicaments.

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Par Jason Clemens et Jake Fuss

Cette année, on a beaucoup parlé de la nécessité pour les gouvernements, et particulièrement Ottawa, de «rester dans sa propre voie. » Mais qu’est-ce que cela signifie réellement en ce qui concerne la fiscalité, les dépenses et la réglementation appliquées par les gouvernements provinciaux et fédéral ?

Les règles de la route, pour ainsi dire, sont énoncées dans articles 91 et 92 de la Constitution canadienne. Comme l’expliquait récemment Jack Mintz sur cette page, le gouvernement fédéral s’est vu attribuer des responsabilités dans des domaines de priorité nationale, comme la défense et les relations étrangères, le droit criminel et les industries nationales comme les transports, les communications et les institutions financières. Les provinces, quant à elles, se sont vu attribuer des responsabilités jugées plus proches de la population, comme les soins de santé, l’éducation, les services sociaux et les municipalités.

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Le principe de rester dans sa voie signifie que les gouvernements fédéral et provinciaux respectent les domaines de responsabilité de l’autre, mais travaillent en collaboration lorsqu’il y a des intérêts communs et/ou des responsabilités qui se chevauchent, comme dans le domaine de l’environnement.

L’expérience du milieu des années 1990 jusqu’à environ 2015 montre les avantages tangibles d’une concentration de chaque ordre de gouvernement sur ses domaines de responsabilité. Rappelons que le gouvernement libéral de Jean Chrétien s’est fondamentalement retiré de plusieurs domaines de compétence provinciale, notamment aide sociale et services sociauxdans son budget historique de 1995.

Mais l’élection du gouvernement Trudeau en 2015 a apporté un changement d’approche marqué. Ses politiques fiscales et de dépenses, qui ont brisé un Consensus de 20 ansfavorisé des dépenses en constante augmentationdes impôts plus élevés et bien plus des niveaux d’emprunt plus élevésLes dépenses fédérales (excluant les paiements d’intérêts sur la dette) ont augmenté de 76,7 pour cent — passant de 273,6 milliards de dollars en 2015-2016, lorsque Trudeau est arrivé au pouvoir, à 483,6 milliards de dollars prévus cette année.

Les impôts fédéraux sur la plupart des Canadiens, y compris les classe moyenneont aussi augmenté Malgré les promesses du gouvernement de réduire les impôts, les emprunts ont augmenté. Par conséquent, la dette nationale a presque doublé : elle est passée de 1 100 milliards de dollars lorsque Trudeau est arrivé au pouvoir à environ 2 100 milliards de dollars cette année.

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Malgré ces augmentations massives des dépenses, de graves questions subsistent sur les principaux domaines de responsabilité du gouvernement fédéral. Prenons par exemple les problèmes majeurs liés à Dépenses de défense du Canada.

Le Canada a été interpellé par les deux OTAN fonctionnaires et nos homologues au sein de l’OTAN pour ne pas avoir respecté nos engagements. En tant que pays membre de l’OTAN, le Canada s’est engagé à consacrer chaque année deux pour cent de son PIB à la défense. dernière estimation Nous n’y consacrerons que 1,4 % de nos dépenses. Et nous sommes le seul pays à ne pas avoir de plan pour atteindre cet objectif d’ici 2030. Le directeur parlementaire du budget récemment estimé que pour respecter notre engagement envers l’OTAN, les dépenses de défense devraient augmenter de 21,3 milliards de dollars en 2029-30, ce qui, compte tenu de l’état des finances fédérales, entraînerait des emprunts beaucoup plus élevés et/ou des impôts plus élevés.

Ainsi, même si le gouvernement Trudeau a considérablement augmenté les dépenses fédérales, il n’a pas consacré ces fonds à des domaines de compétence fédérale essentiels. Au contraire, Ottawa s’est de plus en plus impliqué dans des domaines de compétence provinciale. Prenons trois nouvelles initiatives nationales qui relèvent toutes directement de la compétence provinciale : l’assurance-médicaments, les garderies à 10 $ par jour et les soins dentaires.

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Les sommes impliquées dans ces programmes ne sont pas accessoires. Dans le budget 2021, le gouvernement a annoncé 27,2 milliards de dollars sur cinq ans pour le nouveau Garderie à 10 $ par jour initiative. Le budget 2023 a consacré 13,0 milliards de dollars à la prestation dentaire sur cinq ans. Et le budget 2024 comprenait une première étape vers assurance-médicaments nationale avec des dépenses de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour couvrir la plupart des contraceptifs et certains médicaments contre le diabète.

Ainsi, alors que le gouvernement Trudeau a relégué au second plan des domaines fondamentaux de responsabilité fédérale, comme la défense, il s’est de plus en plus immiscé dans des domaines de responsabilité provinciale.

Recommandé par la rédaction

Le Canada fonctionne mieux lorsque les gouvernements provinciaux et fédéral reconnaissent et respectent leurs rôles au sein de la Confédération, comme cela a été la norme pendant plus de deux décennies. L’intrusion du gouvernement Trudeau dans les compétences provinciales a accru les tensions avec les provinces, créé de nouveaux programmes très probablement insoutenables qui finiront par exercer une énorme pression financière sur les provinces et conduit à un gouvernement fédéral moins efficace. Rester dans sa voie est logique tant pour la conduite que pour la gouvernance politique.

Poste Financier

Jason Clemens et Jake Fuss sont économistes à l’Institut Fraser.

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