vendredi, décembre 27, 2024

Opinion : Le comité d’examen du prix des médicaments était autrefois une solution. C’est maintenant un problème

Les militants anti-drug company répètent des mythes mal informés sur le contrôle des prix des médicaments au Canada

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Par Nigel Rawson et John Adams

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Les militants anti-entreprises pharmaceutiques sont sortis du bois la semaine dernière en répétant des mythes mal informés sur le contrôle des prix des médicaments au Canada qui sont basés sur de mauvaises données, analyses et conseils juridiques.

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Journaliste Kelly Crowe et d’autres répètent le mensonge que le Canada a certains des prix de liste des médicaments les plus élevés au monde, ignorant les milliards de dollars en remises divers acheteurs canadiens reçoivent. Mme Crowe suggère que le retrait du nouveau règlement proposé pour le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) était dû à la capitulation du ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos face à l’industrie biopharmaceutique.

Démissionnaire du conseil d’administration la semaine dernière, Matthieu Berger a fait la même insinuation, ajoutant que, avec des dépenses de R&D de seulement 3,4% des ventes en 2021, l’industrie n’a pas atteint son objectif de 10%. Mais lui et le CEPMB sont obsédés par une notion de R&D vieille de 35 ans. La mesure modernisée de Statistique Canada montre que le chiffre de 2021 est 8,8 %.

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Soyons clairs. Depuis sa création en 1987, le rôle du CEPMB a été d’empêcher que les monopoles de brevets accordés pour de nouveaux médicaments soient abusés par des prix « excessifs » — et non de décider si les prix des médicaments en général sont raisonnables ou appropriés.

Depuis cinq ans, le CEPMB tente d’étendre ses pouvoirs pour réduire considérablement les prix catalogue des nouveaux médicaments au Canada. Son plan comprend : le remplacement des pays à prix plus élevés dans son groupe international de comparaison des prix par six pays à prix plus bas ; la mise en place de nouveaux tests « pharmacoéconomiques » non testés pour déterminer les prix ; et obliger les développeurs de médicaments à déclarer les détails des remises confidentielles qu’ils négocient avec les assureurs publics et privés.

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Études de cas suggèrent que le changement de pays de comparaison entraînerait une réduction des prix catalogue d’environ 20 pour cent. Les tests pharmacoéconomiques pourraient les réduire de 25 à 55 % supplémentaires. Les fabricants trouveraient très probablement de telles réductions insoutenables et ne lanceraient pas de produits ici.

Les contestations judiciaires ont conduit à des décisions contre l’utilisation de tests pharmacoéconomiques et le signalement de remises confidentielles comme violant des secrets commerciaux. Les tribunaux ont également conclu que sans preuve de prix excessifs, le CEPMB n’est « pas habilité à contrôler ou à baisser les prix ». Des trois axes majeurs de la stratégie du Conseil, seul subsiste l’évolution des pays composant le groupe de comparaison.

Le retrait de deux des trois principaux changements proposés n’était pas un cas d' »acquiescement à la coercition de l’industrie biopharmaceutique ». Ils ont été retirés parce que les tribunaux et l’État de droit l’emportaient sur une bureaucratie incontrôlable encouragée par une tournure académique, journalistique et partisane.

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Au cours des dernières années, le CEPMB a tenté de s’arroger des pouvoirs qu’il n’a pas légalement. Dans une décision unanime en 2021, la Cour d’appel fédérale a annulé une décision du CEPMB contre Alexion Pharmaceuticals, concluant que le Conseil avait enfreint la loi. Les juges ont été francs dans leur critique: « les administrateurs ne peuvent pas se mettre dans une position où ils ne sont pas responsables. »

En tant que tribunal quasi judiciaire indépendant, le CEPMB devrait maintenir l’impartialité de la fonction publique. Mais les résultats des demandes d’accès à l’information de 2021 ont montré que le régulateur méprise l’industrie qu’il réglemente. Un CEPMB plan de communication demande aux partisans du Conseil de dire que l’industrie biopharmaceutique « retient les patients canadiens contre une rançon » et fait passer « les profits d’abord et les patients loin derrière » (aucune accusation n’étant étayée par des preuves). Et un directeur principal du CEPMB a écrit dans un courriel que l’industrie « suce le Canada depuis des décennies ». Ces déclarations contredisent l’éloge de Herder de «l’intégrité et l’expertise du personnel de la Commission.”

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Lorsque le CEPMB a été créé il y a 35 ans, les Canadiens n’avaient aucune autre protection contre les prix excessifs des médicaments. Mais maintenant que nous avons des agences pour évaluer le rapport coût-efficacité des nouveaux médicaments, ainsi que le pouvoir de négociation de tous les régimes d’assurance-médicaments fédéraux, provinciaux et territoriaux dans la négociation des prix, le CEPMB est n’est plus pertinent. Il n’avait qu’à s’occuper d’un quelques plaintes sur les médicaments brevetés au cours de la décennie 2009-19.

Les militants de l’industrie anti-biopharmaceutique et certains NPD croient que le contact entre l’industrie et le gouvernement fédéral est inapproprié. Mais collaboration entre les deux est essentiel pour que les Canadiens ne soient pas privés de l’accès aux nouveaux médicaments. Pendant trop longtemps, les gouvernements canadiens ont été hostiles aux développeurs de médicaments et ont érigé des barrières qui les ont dissuadés d’apporter des produits innovants ici.

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La menace des changements proposés par le CEPMB a fortement réduit le nombre de nouveaux médicaments soumis à Santé Canada au cours des six dernières années, suscitant des inquiétudes chez les Canadiens ayant des besoins de santé non satisfaits qui veulent avoir accès à de nouveaux médicaments. Au lieu d’essayer de faire baisser les prix avec une réglementation arbitraire, le gouvernement fédéral devrait travailler avec les provinces et les territoires pour accélérer l’accès aux médicaments pour les Canadiens qui en ont besoin.

Le CEPMB a perdu son utilité. C’est maintenant un problème, pas une solution.

Nigel Rawson est chercheur affilié à l’Institut canadien des politiques de santé et chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier, tout comme John Adams, cofondateur et PDG de Canadian PKU and Allied Disorders Inc.

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