vendredi, décembre 20, 2024

Opinion : La taille ne devrait pas avoir d’importance pour les subventions aux entreprises de R&D

Les petites entreprises ne génèrent pas plus de retombées en matière de recherche et développement. Pourquoi reçoivent-elles des subventions plus importantes ?

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Par John Lester

Après deux cycles de consultations, le ministère des Finances du Canada envisage de réformer son programme de recherche scientifique et de développement expérimental (RS&DE). L’examen s’inscrit dans un contexte de résultats de productivité déplorables et d’inquiétudes quant au volume et à l’efficacité de la R&D effectuée au Canada et aux mesures incitatives pour les jeunes entreprises innovantes à commercialiser et à accroître leurs activités.

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Ces préoccupations existent même si le gouvernement fédéral a dépensé près de 11 milliards de dollars l’an dernier pour soutenir l’innovation. Les entreprises innovantes reçoivent de l’aide pour embaucher des travailleurs qualifiés, effectuer de la recherche et développement, commercialiser des inventions et accroître leurs activités.

L’examen des programmes devrait déterminer la place de la RS&DE dans le système de soutien à l’innovation du gouvernement. Son objectif est d’encourager la R&D, qui profite à la société grâce aux retombées du savoir. Les réformes de la RS&DE devraient donc viser à maximiser l’avantage net de ces retombées du savoir.

Un rééquilibrage des aides en faveur des grandes entreprises serait une première étape dans la bonne direction. Le taux de subvention pour les petites entreprises est désormais de 35 %, contre seulement 15 % pour les grandes. Cet écart important serait justifié si les retombées de connaissances par dollar de R&D effectué étaient plus importantes pour les petites entreprises que pour les grandes, mais les quelques données dont nous disposons indiquent le contraire.

Le taux plus élevé pour les petites entreprises est souvent justifié comme une compensation pour les difficultés qu’elles rencontrent pour accéder au capital-risque. Pour remédier à cette défaillance du marché, il faut accorder une subvention aux petites entreprises. tous Les petites entreprises qui effectuent de la R-D gaspillent manifestement de l’argent. De plus, les jeunes entreprises, qui sont souvent « pré-revenues », reçoivent déjà un soutien de la Banque de développement du Canada. Si l’allocation de 4 milliards de dollars de la Banque pour le financement par capital de risque est trop faible après le rééquilibrage de la RS-DE, elle devrait être augmentée.

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Cependant, même avec un rééquilibrage des taux de subvention à la RS&DE, le soutien accordé à la R&D effectuée par les petites entreprises serait excessif. Des 17 000 entreprises qui bénéficient d’incitations fiscales fédérales et provinciales, environ 3 000 reçoivent également une aide du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI). Le taux moyen de subvention pour les projets de R&D entrepris par ces entreprises atteint actuellement le chiffre stupéfiant de 65 %. Si le taux de subvention à la RS&DE était unique, de 21 %, il chuterait, mais seulement à 58 %, un niveau toujours élevé. Un taux de subvention aussi élevé réduit considérablement le « taux de référence » pour les investisseurs privés, ce qui entraîne un trop grand nombre d’investissements de moindre qualité qui, au bout du compte, ne sont pas commercialisés.

Au lieu de subventionner à outrance la R-D effectuée par les petites entreprises, le PARI devrait soutenir la commercialisation des inventions et l’expansion des activités. Étant donné que les retombées de la commercialisation et de l’expansion sont moindres que celles de la R-D, les entreprises qui réussissent devraient être obligées de rembourser l’aide qu’elles reçoivent. L’aide devrait également être remboursée si la propriété intellectuelle (PI) est transférée hors du Canada avant d’être commercialisée.

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Ce nouveau mandat du PARI devrait être complété par un régime fiscal préférentiel pour les revenus de propriété intellectuelle, une « IP Box ». Bien conçue, une IP Box encouragerait la commercialisation tant par les petites entreprises qui anticipent des rendements plus élevés en se développant au Canada que par les grandes entreprises susceptibles d’en tirer un avantage immédiat. Elle encouragerait également la R-D supplémentaire en réduisant son coût après impôt.

La RS&DE serait probablement beaucoup plus efficace si le crédit régulier était remboursable et si l’aide était versée indépendamment du régime fiscal. Le caractère remboursable rendrait la valeur du crédit d’impôt pour les grandes entreprises plus prévisible, ce qui encouragerait une plus forte réaction à l’incitatif. La prévisibilité s’améliorerait principalement parce que la valeur de la subvention ne serait pas affectée par le statut fiscal de l’entreprise au Canada.

Étant donné que les entreprises n’ont pas toujours suffisamment d’impôts à payer pour demander le crédit au fur et à mesure qu’il est acquis, le remboursement augmenterait le coût budgétaire du programme. Le remboursement pour les grandes entreprises devrait donc être mis en place progressivement.

La subvention à la RS&DE pourrait être versée indépendamment du régime fiscal, soit sous forme de subvention pluriannuelle, à l’instar du Fonds stratégique pour l’innovation, soit sous forme de programme statutaire, à l’instar du Programme de financement des petites entreprises. Ce changement réduirait considérablement le délai entre la réalisation de la R&D et la réception de la subvention, ce qui augmenterait la valeur de la subvention pour les entreprises et renforcerait leur réaction à celle-ci.

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L’un des principaux objectifs de la réforme de la RS&DE est de « permettre à la prochaine génération de petites et moyennes entreprises canadiennes innovantes de prendre de l’expansion, de créer des emplois et de faire croître l’économie ». En fait, c’est trop demander à un seul programme. La réforme de la RS&DE est un bon premier pas vers un Canada plus innovant, mais le changement doit s’accompagner d’un PARI remanié et d’une IP Box.

Poste Financier

John Lester, chercheur en résidence à l’Institut CD Howe, était directeur de recherche pour le Examen par un groupe d’experts du soutien fédéral à la recherche et au développement.

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