Trois années de travail acharné de lobbying ont porté leurs fruits avec le meilleur choix économique et climatique
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Par Chris Keefer
Ce matin, le gouvernement de l’Ontario a annoncé qu’il allait de l’avant avec la remise à neuf de la centrale nucléaire de Pickering, permettant ainsi pendant 30 ans supplémentaires un approvisionnement en énergie électrique sans carbone supérieur à la production totale de l’Ontario à Niagara Falls.
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Pendant trois ans, la seule voix en faveur de la rénovation a été celle de Canadiens pour l’énergie nucléaire, un petit groupe bénévole de militants pour le climat, le travail, la santé et l’environnement que j’ai l’honneur de diriger. De nombreuses personnes ont convenu qu’il serait insensé de mettre hors service une installation qui produit 15 pour cent de l’électricité de la province sans carbone. Mais la plupart pensaient que nos efforts pour influencer un changement de cap étaient sans espoir : on nous a dit qu’Ontario Power Generation avait pris sa décision et que sa décision était définitive. En fait, la planification du déclassement était déjà en cours.
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Mais quatre préoccupations primordiales nous ont poussés à tenter l’impossible : le changement climatique, la qualité de l’air, les isotopes médicaux et des emplois de haute qualité. Notre principale source d’inspiration ? Élimination progressive du charbon en Ontario entre 2005 et 2014. La province dépendait autrefois du charbon pour 25 pour cent de ses besoins en électricité. Cela a entraîné des émissions élevées de CO2 et une pollution atmosphérique qui ont contribué aux jours de smog et, selon l’Association médicale de l’Ontario, à des décès prématurés. Mais l’énergie nucléaire a apporté le remède. Le redémarrage de six réacteurs CANDU au début des années 2000, qui avaient été mis en veilleuse au cours des années 1990 à Bruce et Pickering, a fourni 90 pour cent de l’électricité nécessaire pour retirer définitivement le charbon du réseau provincial. Cela a permis à l’Ontario de se joindre à un petit groupe de régions qui ont mis en place un réseau électrique de classe mondiale à très faible teneur en carbone.
Les réacteurs CANDU sont en fait conçus pour une remise à neuf à mi-vie, semblable à un remplacement de moteur, afin de prolonger leur durée de vie de 30 à 40 ans supplémentaires. L’Ontario a remis à neuf les 12 réacteurs CANDU des centrales nucléaires de Bruce et de Darlington au cours de la dernière décennie, mais a abandonné un plan similaire pour Pickering. Non pas parce que les réacteurs étaient trop vieux — quatre des réacteurs de Pickering ont le même âge que les réacteurs frères de Bruce actuellement en rénovation — mais parce que les experts avaient jugé que nous n’avions tout simplement pas besoin de plus d’électricité : on s’attendait à une faible croissance du réseau ontarien et en de toute façon, un parc de centrales électriques au gaz naturel était sous-utilisé et disponible.
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Le cobalt-60 fabriqué à Pickering stérilise 20 % des dispositifs médicaux à usage unique dans le monde
Nous avons rejeté cette justification. Le gaz naturel brûle plus proprement que le charbon, mais reste une source importante de CO2 et de précurseurs chimiques du smog. Et compte tenu des engagements en matière de changement climatique, des préoccupations liées à la qualité de l’air et de la nécessité de « tout électrifier » au XXIe siècle, il est clair que notre réseau devra croître de 200 à 300 % au cours des deux ou trois prochaines décennies. Fermer Pickering n’a donc aucun sens.
Les professionnels de la santé de notre groupe n’étaient pas non plus satisfaits de la perspective de perdre la part de Pickering dans la production mondiale d’isotopes médicaux. Le cobalt-60 fabriqué à Pickering stérilise 20 pour cent des dispositifs médicaux à usage unique dans le monde.
Notre groupe n’a jamais abandonné. Nous nous sommes rassemblés à Queen’s Park, avons consulté des experts en énergie et en climat et avons produit une politique de 32 pages. rapport détaillant les faits tels que nous les avons vus. En établissant des alliances avec d’autres organisations de la société civile dans les secteurs du climat, du travail et des soins de santé, nous avons pu rencontrer des hauts responsables des gouvernements provincial et fédéral pour remettre notre rapport entre les mains des décideurs clés.
En fin de compte, ils semblent convenir que nous aurons besoin de la moindre parcelle d’électricité propre, non seulement pour atteindre nos objectifs climatiques, mais aussi pour fournir de l’électricité à une économie en croissance. Ces faits changeants sur le terrain, combinés (nous devons le croire !) à notre plaidoyer, ont conduit à l’annonce historique d’aujourd’hui.
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La rénovation de Pickering sera-t-elle trop coûteuse ? Ce ne sera pas bon marché et tout le monde sait à quel point les estimations des coûts du gouvernement sont généralement peu fiables. Mais, à contre-courant de cette tendance, les mégaprojets de remise à neuf des CANDU ont été réalisés plus tôt que prévu et sous budget. En effet, OPG et Bruce Power gagnent rapidement réputation d’être parmi les chefs de projet les plus compétents du monde occidental. Et malgré les rénovations à Darlington et Bruce, l’énergie nucléaire reste la deuxième source d’énergie la moins chère en Ontario, après les anciens barrages hydroélectriques.
La remise à neuf de Pickering est un investissement en Ontario qui devrait rapporter des rendements élevés sous forme d’assainissement du climat, de qualité de l’air, d’isotopes médicaux, de bons emplois et d’énergie électrique fiable et abordable. Cette décision confirme que nos trois longues années de défense de l’intérêt public n’ont pas été vaines.
Chris Keefer, médecin, est président de Canadiens pour l’énergie nucléaire et directeur de Doctors for Nuclear Energy.
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