vendredi, novembre 22, 2024

Opinion: La réduction des risques, et non le risque zéro, est la meilleure politique en matière d’alcool

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Depuis que le Centre for Substance Use and Addiction (CCSA) a publié ses nouvelles lignes directrices sur l’alcool en août, titre après titre a répété son affirmation selon laquelle plus de deux verres par semaine sont gravement mauvais pour la santé.

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Le changement de cap sur la consommation d’alcool change radicalement qui est considéré comme un buveur problématique. Selon les anciennes lignes directrices de plus de 15 verres par semaine pour les hommes et de 10 verres par semaine pour les femmes, environ 85 % des buveurs canadiens étaient considérés comme responsables. Selon les nouvelles lignes directrices, la grande majorité des buveurs canadiens sont maintenant considérés comme buvant « au-delà des seuils de risque acceptables ».

La vie consiste à prendre des risques, bien sûr, et certains risques valent plus que la peine d’être pris. Alors, quels sont les risques réels de consommer dans le cadre des anciennes directives ? Kiffer George Card, épidémiologiste qui enseigne les sciences de la santé à l’Université Simon Fraser, rapports des revues de littérature qui suggèrent que consommer entre sept et 14 verres par semaine peut réduire votre espérance de vie globale de six mois à un an en moyenne par rapport aux personnes qui boivent de zéro à sept verres par semaine.

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Étant donné le plaisir que l’alcool procure ou permet, de nombreuses personnes penseront que le niveau de risque en vaut la peine, surtout si l’on considère les autres risques que nous assumons quotidiennement sans sourciller, qu’il s’agisse de manger les aliments que nous mangeons, de conduire sur les autoroutes ou d’ailleurs simplement traverser la rue.

En fixant sa limite de deux verres, la CCSA n’a tenu compte d’aucun des avantages d’une consommation modérée d’alcool, principalement en raison de son rôle dans la libération d’endorphines et le renforcement du lien social. En fait, selon l’American Journal of Public Health, un nombre limité lien social est aussi dangereux, voire plus, que la plupart des grands problèmes de santé publique auxquels les Canadiens sont confrontés.

Une mauvaise santé sociale, comme le souligne Kiffer George Card, est tout aussi nocive, sinon plus, que fumer, boire, être obèse, vivre sédentairement et respirer un air de mauvaise qualité. Vous pourriez penser qu’après des années de fermetures continues pour freiner la propagation du COVID, les lobbyistes de la santé publique apprécieraient les risques associés à un mode de vie plus isolé et s’adapteraient en conséquence. Malheureusement, l’approche de la néo-tempérance ignore cette vérité très gênante.

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Ce qui rend la discussion renouvelée sur l’alcool encore plus déroutante, c’est qu’elle va directement à l’encontre des autres efforts de réduction des méfaits du Canada, qui visent à sauver des vies en éliminant la stigmatisation de la toxicomanie. Qu’il s’agisse de sites d’injection sécuritaires, d’installations de dépistage de drogues gratuites ou même de la disponibilité d’un approvisionnement sûr, le gouvernement fédéral tente de aider ceux qui souffrent de dépendance, pas les châtier et les stigmatiser.

La Colombie-Britannique est allée encore plus loin dans la réduction des méfaits en décriminalisant la possession et la consommation de petites quantités de drogues dures comme l’héroïne et la cocaïne. Mais alors que certains responsables de la santé publique tentent d’éliminer la stigmatisation liée à la consommation d’héroïne, d’autres qualifient presque tous les buveurs canadiens de personnes à haut risque et leur font honte pour ce qui est en fait un comportement à très faible risque. La dissonance cognitive est commotionnante.

Pour un certain nombre de raisons, vous pourriez aimer prendre un verre de vin ou une bière ou deux, et vous ne devriez pas vous sentir coupable à ce sujet, malgré ce que le CCSA peut dire. Stigmatiser la consommation modérée à faible risque n’est pas une stratégie de santé publique viable. Il est temps de remettre le rapport du CCSA sur l’étagère. Derrière le whisky.

David Clement est directeur des affaires nord-américaines au Consumer Choice Center.

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