jeudi, décembre 19, 2024

Opinion : La prise de pouvoir en matière de nicotine par Ottawa pourrait se retourner contre elle si les conservateurs prennent le relais

Donner au ministre de la Santé le pouvoir d’annuler les décisions de Santé Canada concernant la sécurité des médicaments pourrait donner du pouvoir à de futures mesures que les libéraux n’apprécieraient pas.

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Enfouie profondément dans le projet de loi C-69, la loi mettant en œuvre la budget fédéral, est un amendement — l’article 326 sur 467 — qui donne au ministre fédéral de la Santé le pouvoir d’annuler les approbations de Santé Canada pour les médicaments en vente libre (OTC), les produits de santé naturels (PSN) et les instruments médicaux. Selon Santé Canada, le changement signifie que le ministre peut « prendre des mesures pour se protéger contre les risques potentiels pour la santé résultant de l’utilisation involontaire d’un produit ou d’effets néfastes sur la santé ou l’environnement » s’il « croit que l’utilisation d’un produit thérapeutique peut présenter un risque de atteinte à la santé. »

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Et par arrêté ministériel, le ministre de la Santé pourrait « établir des règles en matière d’importation, de vente, de conditions de vente, de publicité, de fabrication, de préparation, de conservation, de conditionnement, d’étiquetage, de stockage ou d’essai du produit thérapeutique aux fins de prévenir, gérer » ou contrôler le risque d’atteinte à la santé.

Pourquoi Ottawa intègre-t-il une augmentation importante du pouvoir de son ministre de la Santé dans un budget fédéral ? Une grande partie du répondre est : pour poursuivre la croisade de l’actuel ministre de la Santé, Mark Holland, contre les sachets de nicotine. Sans ce changement dans ses pouvoirs, il n’était pas en mesure d’annuler l’approbation par Santé Canada des sachets de nicotine comme outil d’abandon du tabac. Les libéraux lui donnent ce pouvoir avec l’article 326.

Donner à un ministre le pouvoir d’annuler les approbations de Santé Canada sur la base de sa « conviction » que quelque chose « peut » présenter un risque crée un scénario propice aux abus ministériels, un ministre de la Santé contournant Santé Canada pour réglementer à partir d’une position de parti pris ou en réponse à mauvais titres.

Les libéraux ne semblent apparemment pas comprendre que, même si la justification immédiate du changement concerne la nicotine, tout pouvoir accordé aujourd’hui à un ministre de la Santé est un pouvoir qu’un futur ministre de la Santé, éventuellement d’un parti politique différent, pourra également utiliser.

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Inclure les produits de santé naturels dans cette nouvelle règle moyens les vitamines, les plantes médicinales, les médicaments homéopathiques, les médicaments traditionnels, les probiotiques et les acides aminés et gras pourraient tous être restreints à la discrétion du ministre. Ce sont des produits que 71 pour cent des Canadiens utilisent, selon le propre gouvernement. estimations. En fait, parce que d’innombrables produits de consommation courante sont techniquement considérés comme des PSN – certains dentifrices, antisudorifiques, shampoings, produits pour le visage et bains de bouche, par exemple – nous les utilisons tous.

Quant aux dispositifs médicaux, ils comprennent, sans toutefois s’y limiter : les implants de hanche, les stimulateurs cardiaques, la peau synthétique, les valvules cardiaques artificielles, les kits de test de diagnostic, les dispositifs contraceptifs, les instruments de diagnostic de laboratoire médical. Cette liste de choses sur lesquelles le ministre de la Santé aura désormais effectivement un droit de veto s’allonge encore et encore.

Accorder ce veto au ministre érode la division traditionnelle entre le gouvernement et Santé Canada. Malgré ses nombreux défauts, Santé Canada est un bien meilleur juge que n’importe quel politicien professionnel de ce que devraient être les médicaments et les produits sur le marché canadien.

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L’augmentation du pouvoir ministériel augmente également considérablement le risque de lancement de nouveaux dispositifs médicaux ou OTC au Canada. Une entreprise pourrait commercialiser un nouveau médicament uniquement pour que le ministre de la Santé, « convaincu qu’il pourrait y avoir un préjudice », l’exclue du marché. Même s’il a passé avec succès tous les contrôles et examens de Santé Canada, un nouveau produit ne ferait jamais qu’un mauvais titre et serait à un coup de plume ministériel d’être interdit. La sécurité juridique soutient l’innovation de produits. Le pouvoir discrétionnaire du ministre réduit la sécurité juridique.

Ce qui rend ce changement encore plus déroutant, c’est qu’il couvre la plupart des formes de contraception. Le même parti politique qui tente de persuader les Canadiens Pierre Poilievre de vouloir restreindre l’accès à la contraception donne exactement cela à son futur ministre de la Santé. La dissonance cognitive requise pour occuper les deux positions est ahurissante.

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Au pouvoir depuis 2015, le gouvernement semble ignorer qu’il ne gouvernera pas éternellement. Ne lisent-ils pas les sondages ? Les pouvoirs qu’ils se donnent sont en fin de compte des pouvoirs qu’ils accordent à ce qui pourrait bientôt devenir l’ancienne opposition de Sa Majesté.

Poste financier

David Clement est directeur des affaires nord-américaines au Consumer Choice Center.

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