Opinion: La politique anti-inflation est une question d’argent

La lutte contre l’inflation nécessite des ajustements de la masse monétaire, et non des modifications des taux d’intérêt

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Lorsque l’inflation actuelle a commencé, la Banque du Canada a assuré au public qu’elle était causée par la perturbation temporaire des chaînes d’approvisionnement causée par la pandémie et qu’elle ne durerait pas. Mais les hausses de prix ont persisté et les La banque a changé d’avis et a commencé à augmenter les taux d’intérêt pour réduire la demande de biens, de services et d’actifs et tenter d’empêcher une redoutable spirale salaires-prix. Que la guerre en Ukraine ait perturbé des marchés clés n’a pas aidé.

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En revanche, les économistes universitaires connus sous le nom de monétaristes ont insisté dès le départ sur le fait que l’inflation était due non pas à des perturbations temporaires de l’offre ou à des tensions internationales, mais plutôt à une offre excédentaire de monnaie créée par la Banque du Canada elle-même. Ce point de vue est basé sur la conclusion de Milton Friedman, après avoir étudié les inflations passées dans le monde, que « la politique monétaire n’est pas une question de taux d’intérêt ; il s’agit de la croissance de la (grande) quantité de monnaie. La lutte contre l’inflation nécessite des ajustements de la masse monétaire, et non des modifications des taux d’intérêt.

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du Canada rentrée d’argenttel que mesuré par « M3 », a augmenté de 32 % (passant de 2 500 milliards de dollars à 3 300 milliards de dollars) entre les deuxièmes trimestres de 2019 et 2022. Au cours de la même période, la PIB augmenté de 22 %. Si la Banque avait maintenu le ratio de la monnaie au PIB constant, la masse monétaire aurait augmenté de 22 % ou 0,6 billion de dollars, et non de 32 % ou 0,8 billion de dollars, ce qui implique que la masse monétaire excédentaire détenue par le public canadien en 2022 était d’environ 200 $. milliard.

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Étant donné que ces 200 milliards de dollars supplémentaires dépassaient ce dont les Canadiens avaient besoin pour mener à bien leurs affaires financières, ils en ont disposé en les dépensant en biens, en services et en actifs. Mais toute cette nouvelle demande ne s’est pas accompagnée d’une augmentation équivalente de la production, ce qui se serait produit dans des conditions normales lorsque les Canadiens gagnaient de l’argent en échange de la production de biens et de services. En fait, la Banque du Canada a créé cette masse monétaire excédentaire d’un trait de plume. Le résultat – « plus d’argent pour la même quantité de biens » – a conduit à l’inflation.

C’est probablement contre-intuitif et il est certainement ironique que les dépenses de certains Canadiens pour plus bas leurs avoirs monétaires ne diminuent pas la masse monétaire globale. La raison en est que l’argent que les vendeurs de biens, de services et d’actifs reçoivent devient leur propre avoir excédentaire. Lorsqu’ils le dépensent à leur tour, l’argent excédentaire est transféré à un autre groupe de vendeurs – et ainsi de suite dans un cercle vicieux. C’est comme une patate chaude que personne ne veut tenir et qui passe dans la pièce de personne à personne. En fin de compte, la masse monétaire excédentaire n’est éliminée que lorsque l’inflation réduit sa valeur réelle ou que les opérations de la banque centrale l’absorbent directement.

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La Banque du Canada a créé l’offre excédentaire principalement au deuxième trimestre de 2020, lorsque M3 a augmenté de 8 %, soit quatre fois sa croissance normale d’environ 2 %. Pourquoi a-t-il fait cela ? Fournir au gouvernement fédéral l’argent dont il avait besoin pour apporter une aide financière aux Canadiens dans le besoin touchés par la pandémie. Cette explosion des dépenses publiques était justifiable pour des raisons morales. Ce qui n’était pas justifiable était l’incapacité de la Banque à réduire la masse monétaire à des niveaux non inflationnistes après que les paiements de secours d’urgence n’étaient plus nécessaires.

Alors que certains Canadiens ont dépensé l’argent excédentaire, d’autres l’ont utilisé pour financer une période de loisirs. Leur retrait de la population active contribue à expliquer la pénurie de main-d’œuvre qui a entraîné une hausse des salaires, l’inflation et l’amorce d’une spirale salaires-prix.

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Les monétaristes croient qu’un autre problème important se pose à la Banque du Canada. Il ne peut définir nominal taux d’intérêt. Mais les emprunts et les dépenses sont déterminés par réel les taux. Si l’inflation anticipée est de 8 %, un taux d’intérêt nominal apparemment élevé de 6 % devient en fait un taux réel de moins 2 %. Vous pourriez emprunter 100 $ à 6 %, acheter un actif, le revendre un an plus tard pour 108 $, rembourser le prêt de 100 $, payer les 6 $ d’intérêts dus et profiter d’un bénéfice net de 2 $. Lorsque les taux d’intérêt réels sont négatifs, l’emprunt est toujours payant et le prêt devient un jeu d’enfant.

Mais les anticipations inflationnistes ne sont pas observables. La Banque ne sait donc pas quel taux réel implique le taux nominal qu’elle fixe. Opérer dans l’obscurité de cette manière peut l’amener à fixer des taux nominaux trop bas, ce qui crée involontairement des augmentations inflationnistes de la demande, ou trop élevés, ce qui risque de réduire inutilement la demande et une récession.

Les Canadiens ne peuvent qu’espérer que les politiques de taux d’intérêt de la Banque du Canada permettront de maîtriser rapidement l’inflation, malgré les problèmes identifiés par les monétaristes. Sinon, nous nous attendons à une récession plus profonde, à un chômage plus élevé et à une croissance économique plus faible que nécessaire.

Herbert Grubel est professeur émérite d’économie à l’Université Simon Fraser et chercheur principal au Fraser Institute.

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