mercredi, novembre 13, 2024

Opinion : La hausse de l’inflation a été une surprise. Des taux d’intérêt plus élevés ne devraient pas être

Les Canadiens feraient bien de se préparer à un taux du financement à un jour de 3 % ou plus

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Le rapport sur l’inflation de Statistique Canada la semaine dernière a montré que l’indice des prix à la consommation avait augmenté de 5,1 % d’une année sur l’autre en janvier – plus que les prévisionnistes et les marchés ne l’avaient prévu et plus que les dernières projections de la Banque du Canada ne l’impliquaient. Ce n’est pas nouveau : l’IPC a augmenté plus que prévu pendant la majeure partie de l’année écoulée.

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Les attentes quant à la façon dont la Banque du Canada augmentera son taux cible du financement à un jour en réponse ont également augmenté – quelque peu. Peu de prévisionnistes et d’investisseurs semblent s’attendre à un taux du financement à un jour supérieur à 2 %, du moins pas avant 2023. Mais les Canadiens seraient avisés de se préparer à un taux du financement à un jour de 3 % ou plus bien avant cela.

La perspective de taux d’intérêt plus élevés que prévu découle directement du fait que l’inflation est plus élevée que prévu. Que la politique monétaire soit stricte ou souple dépend de la façon dont les taux d’intérêt se comparent aux attentes des gens, en particulier leurs attentes en matière d’inflation.

Les taux d’intérêt supérieurs à l’inflation anticipée sont positifs en termes réels. Un taux d’intérêt réel positif signifie qu’un emprunteur potentiel aura besoin d’une croissance positive du revenu réel pour rembourser le prêt, et un prêteur potentiel pensera de la même manière. Jusqu’à quel point le taux d’intérêt réel doit être au-dessus de zéro pour ralentir la croissance du crédit et de la monnaie et ainsi limiter la hausse de l’inflation dépend de bien d’autres choses, mais dans une économie en croissance, maintenir l’inflation stable nécessite normalement des taux réels au-dessus de zéro.

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En revanche, les taux d’intérêt plus bas que l’inflation anticipée sont négatives en termes réels. La barre de croissance réelle que les emprunteurs et les prêteurs potentiels doivent franchir est négligeable. Cela stimule la croissance du crédit et de la monnaie et favorise une inflation plus élevée.

À quoi ressemblaient ces chiffres au Canada avant que COVID ne fasse tout basculer? Au cours de la période de 12 mois se terminant en février 2020, l’IPC a augmenté de 2,2 %, ce qui est très proche de la cible de 2 % de la Banque du Canada. Au cours de la même période, l’augmentation moyenne des trois mesures « de base » que la banque préfère comme indicateurs de l’inflation tendancielle – ce qui les rend utiles comme indicateurs des anticipations d’inflation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la banque – était d’un peu moins de 1,9 %, également très proche de l’objectif de la banque. (Les trois, « IPC-trim », « IPC-median » et « IPC-common », décrit sur le site Web de la banque, réduisez le poids des valeurs aberrantes.)

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En ce qui concerne les taux d’intérêt, au cours de la période de 12 mois se terminant en février 2020, le taux du financement à un jour a atteint en moyenne un peu plus de 1,7 %. En soustrayant 1,9 % d’inflation, la moyenne des mesures de base de la banque, en tant qu’indice des anticipations d’inflation, on obtient un taux réel au jour le jour si proche de zéro (-0,1 après arrondi) qu’il apparaît à peine dans le graphique voisin. Un taux positif aurait été plus normal avec l’économie fonctionnant autour de la capacité, comme c’était le cas à l’époque, mais l’inflation était légèrement inférieure à l’objectif pendant la majeure partie de la décennie précédente et la banque s’est relâchée pour la ramener à 2 %.

Et dernièrement ? Au cours des 12 mois précédant janvier 2022, l’IPC a surpris avec son bond de 5,1 %. Les mesures de base de la banque ont également augmenté plus que prévu : 3,2 % en moyenne. En ce qui concerne les taux d’intérêt, l’objectif au jour le jour est de 0,25 % depuis 2020, mais grâce en partie aux énormes achats d’obligations de la banque, le taux au jour le jour réel sur les 12 mois jusqu’en janvier était en moyenne inférieur à cela : 0,2 %. Soustrayez les mesures de base des anticipations d’inflation, et le taux réel du financement à un jour était bien négatif – moins 3,0 %. Très lâche.

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Faire reculer l’inflation, comme la banque s’est engagée à le faire, et comme les Canadiens mécontents de la hausse des prix l’exigeront, signifie faire remonter le taux réel du financement à un jour, au moins à zéro, et finalement au-dessus. Si les mesures de base de la banque sont de bons indicateurs des anticipations d’inflation, un taux réel nul nécessite un taux au jour le jour de 3 %, soit plus que ce à quoi s’attendent la plupart des observateurs. Si l’IPC dépasse à nouveau les prévisions en février, mars et au-delà, le taux au jour le jour pourrait être encore plus élevé.

La hausse de l’inflation a été une surprise. Les taux d’intérêt plus élevés de la Banque du Canada en réponse ne devraient pas l’être.

William Robson est PDG de l’Institut CD Howe.

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