Opinion: La faiblesse des investissements des entreprises montre que Morneau a raison sur la stagnation économique

Le Canada a besoin d’une croissance économique plus rapide, ce qui nécessite des investissements commerciaux plus élevés

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Par Mawakina Bafale et William Robson

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Un message central du livre de 2022 de l’ancien ministre fédéral des Finances Bill Morneau, Où aller d’ici?, est que le Canada a besoin d’une croissance économique plus rapide, ce qui nécessite des investissements commerciaux plus importants. Si le niveau de vie au Canada ne suit pas celui de l’étranger, de moins en moins de personnes talentueuses choisiront le Canada comme lieu de vie et de travail. Les derniers chiffres rendent la prise en compte de son avertissement encore plus urgente.

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Dans son livre, Morneau cite des chiffres de l’Institut CD Howe montrant que l’investissement des entreprises par travailleur disponible – les dépenses en nouveau capital divisées par la population active – a été plus faible au Canada que dans d’autres pays de l’OCDE, en particulier aux États-Unis. Il déplore que l’augmentation des investissements pour stimuler une croissance plus rapide ne soit pas une priorité pour le gouvernement fédéral.

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La reprise post-pandémique des investissements des entreprises a été beaucoup plus vigoureuse aux États-Unis et dans les autres pays de l’OCDE qu’au Canada. Celui de notre institut coupe la plus récente au niveau des données internationales, c’était en juillet dernier. Ces chiffres, fondés en partie sur des prévisions de l’OCDE, estimaient que le nouveau capital par travailleur potentiel au Canada serait inférieur à 15 000 $ en 2022, comparativement à 20 000 $ dans les autres pays de l’OCDE et à près de 28 000 $ aux États-Unis (tous en dollars canadiens).

Cela signifie que, pour chaque dollar de nouveau capital par travailleur dans les autres pays de l’OCDE, un travailleur au Canada toucherait environ 73 cents, et pour chaque dollar de nouveau capital par travailleur américain, un Canadien n’obtiendrait que 53 cents – une différence qui condamne travailleurs canadiens à une croissance plus lente des salaires réels que leurs homologues à l’étranger.

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Pire encore, l’investissement des entreprises au Canada est si faible que les ajouts à la action du capital — le total des structures non résidentielles, des machines et du matériel, et des produits de propriété intellectuelle — sont en deçà de ce qui s’use et devient obsolète. Le stock de capital par travailleur du Canada est donc en fait chute — ce qui implique que les travailleurs canadiens pourraient ne voir aucune croissance des salaires réels et du niveau de vie et pourraient en fait connaître un renversement.

Les dernières nouvelles sur les investissements des entreprises et le stock de capital de Statistique Canada mettent un point d’exclamation inquiétant sur les chiffres qui donnent à réfléchir. Les dépenses en immobilisations ont diminué au quatrième trimestre de 2022, entraînées par une forte baisse des dépenses en machines et matériel. Par travailleur, l’investissement réel des entreprises au Canada est toujours inférieur à son niveau d’avant la pandémie. Et le stock réel de capital par travailleur suit une tendance à la baisse depuis 2015 – une détérioration sans précédent depuis le début de ces mesures.

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L’industrie des combustibles fossiles est confrontée à des prix volatils et à un environnement réglementaire hostile depuis 2015, nous pouvons donc nous attendre à ce que la construction d’ingénierie – le type de capital le plus étroitement associé à la production et au transport de combustibles fossiles – soit la plus en retrait. C’est pourtant le domaine qui a le mieux résisté : le stock de travaux de génie civil par ouvrier fin 2022 était quasiment le même que fin 2015.

Les plus gros problèmes sont ailleurs. Le parc de bâtiments non résidentiels a diminué d’environ 5 %. Les produits de propriété intellectuelle et les machines et équipements — les types de capital les plus étroitement associés à l’innovation et à la productivité — sont encore plus faibles. Les produits de propriété intellectuelle – c’est-à-dire les logiciels, les bases de données et autres actifs incorporels – ont baissé de près de 8 % par travailleur depuis 2015. Les machines et équipements par travailleur sont les pires, en baisse de plus de 14 %.

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Un rebond de l’immigration depuis la pandémie stimule la population active du Canada. Toutes choses égales par ailleurs, plus de travailleurs signifie moins de nombres par travailleur. Mais les baisses récentes de l’investissement et du capital par travailleur ne sont pas des erreurs statistiques. À moins que les investissements n’augmentent fortement, ils sont le signe de choses à venir. Le gouvernement fédéral a annoncé des objectifs beaucoup plus élevés en matière d’immigration. L’investissement des entreprises est déjà trop faible pour maintenir le stock de capital par travailleur avec notre population actuelle. Si l’investissement n’augmente pas plus que proportionnellement à la croissance de la population active, tant les nouveaux arrivants que les Canadiens déjà ici n’auront pas les outils dont ils ont besoin pour soutenir la concurrence, gagner plus et améliorer leur niveau de vie.

Les avertissements de l’ancien ministre des Finances Morneau pourraient ne pas être entendus à Ottawa aujourd’hui. Mais même si ses mots ne s’enregistrent pas, les chiffres d’investissement le devraient. Le gouvernement fédéral doit changer de cap. La consommation financée par la dette, les politiques fiscales populistes et les subventions de la politique industrielle ne favorisent pas un accroissement de l’investissement. Il en va de même pour les réglementations en constante évolution et expansion dans des secteurs allant de l’énergie aux télécommunications en passant par les services financiers. Dépenser et réglementer moins, et plus intelligemment, est la voie vers des investissements commerciaux plus importants – des investissements dont les Canadiens ont besoin s’ils veulent échapper au piège du faible revenu contre lequel Bill Morneau met en garde.

Mawakina Bafale est assistante de recherche à l’Institut CD Howe, dont William Robson est le PDG.

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