Opinion : La façon dont nous mesurons les coûts du logement contribue à expliquer l’entêtement de l’inflation

À la sortie du COVID, la hausse des taux d’intérêt a fait augmenter les coûts hypothécaires, mais les prix de l’immobilier n’ont pas baissé et n’ont pas fourni la compensation partielle qu’ils font habituellement.

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Par Gherardo Caracciolo, Jeremy Kronick et William Robson

La nouvelle selon laquelle le taux d’inflation au Canada a diminué en janvier a suscité un nouveau débat sur la réduction du taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada, qui est à 5 pour cent depuis juillet dernier. Même si l’augmentation d’une année à l’autre de l’IPC n’était que de 2,9 pour cent en janvier, ce qui se rapproche de l’objectif de 2 pour cent, de nombreux observateurs s’attendent à ce que la Banque maintienne les taux d’intérêt là où ils sont lors de sa prochaine annonce en avril. Pourquoi cette prudence ?

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En partie parce que nous sommes déjà venus ici : l’IPC est tombé sous la barre des 3 pour cent au printemps dernier, puis il est remonté. Et aussi parce que, malgré les chiffres encourageants de janvier, les mesures de l’inflation sous-jacente restent bien supérieures à 3 pour cent.

Il y a une raison simple à l’entêtement apparent de l’inflation : la façon dont l’IPC mesure le coût de possession d’une maison. La bonne façon de procéder n’est pas vraiment évidente. Le coût principal d’une maison est-il ce que vous payez pour celle-ci ? Ou combien payez-vous pour votre hypothèque ? Les deux ont un effet. L’approche de Statistique Canada consiste à construire un indice du « coût d’intérêt hypothécaire » (CMI) qui tient compte à la fois des prix des logements et des taux d’intérêt hypothécaires.

En moyenne, les gens refinancent leur prêt hypothécaire plus souvent qu’ils n’achètent une nouvelle maison – en effet, les personnes bénéficiant d’un prêt hypothécaire à taux variable se refinancent efficacement à chaque fois que les taux hypothécaires changent. Cela signifie que la composante taux d’intérêt de la CMI réagit plus rapidement aux variations des taux d’intérêt que la composante logement aux variations des prix de l’immobilier.

Le timing est important car les changements dans les taux d’intérêt affectent différemment les deux composantes du PRI. La baisse des taux d’intérêt fait évidemment baisser la composante intérêts du PRI. Mais des taux plus bas font aussi généralement augmenter les prix de l’immobilier, ce qui fait grimper la composante immobilière du PRI. Les effets sont-ils exactement compensés ? Non. Étant donné que la composante intérêts évolue plus rapidement que la composante maison, sa baisse affecte davantage la CMI que la hausse de la composante maison, de sorte que la CMI globale diminue. Et lorsque les taux d’intérêt augmentent, le mouvement plus rapide de la composante hausse des intérêts domine le mouvement plus lent de la composante baisse du logement, de sorte que le CMI global augmente.

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Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada a chuté pendant la COVID, l’effet a été celui auquel nous nous attendions. La baisse des taux d’intérêt a réduit la composante intérêts du MIC et augmenté la composante prix de l’immobilier. Mais la composante des intérêts, qui évolue plus rapidement, a dominé, de sorte que le CMI a chuté.

Lorsque la Banque a augmenté le taux du financement à un jour pour lutter contre l’inflation provoquée par la COVID, la situation était un peu différente. La composante des intérêts, qui évolue plus rapidement, du MIC a beaucoup augmenté. Mais une immigration plus forte et une économie surstimulée ont empêché les prix de l’immobilier de baisser. Rien n’a donc compensé l’influence des taux d’intérêt plus élevés : ils ont complètement dominé. Depuis le printemps dernier, le MIC tourne à environ 30 pour cent d’une année sur l’autre. Le chiffre de janvier était de 27,4 pour cent.

Le poids du PRI dans l’IPC n’est que de 3,8 pour cent, mais même un montant relativement faible fait une différence lorsqu’il augmente aussi rapidement. Le reste de l’IPC a augmenté de 2,0 pour cent en janvier – c’est le MIC qui a fait grimper l’indice global de 2,9 pour cent.

Rien de tout cela ne veut dire que nous devrions ignorer le MIC. Il s’agit d’une façon raisonnable d’estimer les coûts liés à l’hypothèque liés à la possession d’une maison. Mais le fonctionnement de l’indice aide à expliquer pourquoi l’inflation semble bloquée – et, par conséquent, pourquoi la Banque du Canada, dont la crédibilité est mise à rude épreuve par sa lente réaction à la hausse de l’inflation résultant de la COVID, pourrait être réticente à réduire son taux directeur simplement. encore.

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Cette tension durera aussi longtemps, mais seulement aussi longtemps, que le PRI continuera d’exercer une pression à la hausse démesurée sur l’IPC. L’influence de la composante intérêts du MIC s’estompe. Les augmentations d’une année à l’autre de l’IPC total pourraient demeurer près de 3 % jusqu’au printemps, mais devraient diminuer après le milieu de l’année. Cela donnerait aux Canadiens l’assurance que la Banque contrôle à nouveau l’inflation – ce qui, en retour, la rendrait plus à l’aise avec le taux directeur plus bas que nous attendons.

Poste financier

Gherardo Caracciolo est analyste politique principal à l’Institut CD Howe, où Jeremy Kronick est vice-président associé et directeur du Centre sur la politique financière et monétaire et William Robson en est le PDG.

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