vendredi, novembre 15, 2024

Opinion: La Banque du Canada manque toujours de transparence

La flambée mondiale de l’inflation a porté atteinte à la crédibilité des banques centrales

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Par Lawrence Schembri et Steven Globerman

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À l’instar des banques centrales du monde entier, la Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt à un rythme effréné en 2022 dans le but de réduire une inflation élevée et persistante. Une grande partie de cette inflation était le résultat de la hausse des prix mondiaux de l’énergie, de la nourriture et d’autres biens causée par des perturbations généralisées de l’approvisionnement liées à la fois à la pandémie et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le reste est l’héritage de politiques budgétaires et monétaires trop stimulantes adoptées au Canada et ailleurs au début de la pandémie pour réduire le risque de dépression économique.

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L’augmentation de l’inflation au cours des deux dernières années a été stupéfiante. Au cours des trois décennies précédant la pandémie, le taux d’inflation annuel moyen se situait à peu près à la cible de 2 % de la Banque du Canada. La flambée mondiale de l’inflation a porté atteinte à la crédibilité des banques centrales et suscité des appels à des révisions des politiques et à des réformes de la gouvernance.

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Le mois prochain, la Banque du Canada prendra deux mesures distinctes pour renforcer sa gouvernance et accroître la transparence de ses politiques. Bien qu’elles ne soient pas directement liées à l’évolution récente de l’inflation au Canada, le moment choisi pour ces réformes est opportun. Ils devraient accroître l’efficacité de la politique monétaire dans ce qui pourrait être une période très volatile pour l’économie canadienne.

Premièrement, un sous-gouverneur non exécutif rejoindre le conseil des gouverneurs de la Banque, l’organe principalement responsable de la politique monétaire. Dans le passé, le conseil n’avait que des membres internes qui assumaient la responsabilité quotidienne des diverses fonctions de la Banque et de l’orientation stratégique globale de la Banque. L’inclusion d’un nouveau membre externe, probablement avec un parcours et une expérience professionnelle différents, devrait apporter une perspective différente, peut-être plus détachée, aux délibérations politiques, aller à l’encontre de la pensée de groupe et aider la Banque à mieux communiquer sa politique à un public plus large.

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Deuxièmement, pour la première fois, la Banque publiera un résumé des délibérations du conseil des gouverneurs deux semaines après sa décision sur les taux de janvier. Il ne publiera pas de procès-verbal officiel, comme le fait le Conseil de la Réserve fédérale américaine, ou une transcription des discussions. De même, puisque les décisions de politique monétaire du conseil des gouverneurs sont normalement prises par consensus, les opinions des membres individuels ne seront pas divulguées. Mais un résumé rapide, qui a été recommandé par le Fonds monétaire international dans son revoir des communications de la Banque l’année dernière, donnera au moins un aperçu des délibérations qui ont conduit à la décision de la Banque.

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Le résumé mettra en évidence les aspects critiques des perspectives économiques du conseil des gouverneurs, les principaux risques entourant les perspectives et éventuellement certaines divergences de vues entre les membres du conseil sur ces considérations et leurs implications pour la politique monétaire. L’information supplémentaire devrait permettre au public de mieux comprendre la pensée du conseil des gouverneurs, augmentant ainsi l’efficacité de la politique monétaire en facilitant au moins quelque peu l’anticipation de l’évolution probable du taux d’intérêt directeur de la Banque.

Mais bien que ces réformes soient utiles, elles laissent tout de même la Banque du Canada derrière ses pairs en termes de gouvernance et de transparence. Par exemple, en vertu de la Loi sur la Banque du Canada, le gouverneur demeure seul responsable de la conduite de la politique monétaire. Dans toutes les autres grandes juridictions, y compris aux États-Unis, cette responsabilité est partagée entre les membres du comité de politique monétaire. Plusieurs autres grandes banques centrales publient également une trajectoire projetée des taux d’intérêt conforme à leurs perspectives économiques et doivent donc expliquer les changements apportés à cette trajectoire à mesure que leurs perspectives économiques évoluent. Ce n’est actuellement pas le cas au Canada.

Lors de sa récente comparution devant la commission des finances de la Chambre des communes, le gouverneur de la Banque, Tiff Macklem, a proposé un examen post-mortem de la politique monétaire pendant la pandémie. Tout examen de ce type devrait s’appuyer sur ces deux réformes.

Lawrence Schembri, ancien sous-gouverneur de la Banque du Canada, est chercheur principal au Fraser Institute, tout comme Steven Globerman.

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