mercredi, novembre 6, 2024

Opinion: La Banque du Canada a raison de relâcher les freins et de voir ce qui se passe

Nous nous attendons — comme la plupart des Canadiens l’espèrent probablement — à ce que la banque conclue qu’elle en a fait assez

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Steve Ambler et Jeremy Kronick

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La Banque du Canada a répondu aux attentes du marché la semaine dernière en augmentant son taux directeur de 25 points de base, à 4,5 %. La banque a également changé de ton, passant d’une prudence hésitante à un optimisme prudent. Son message : les randonnées sont peut-être terminées.

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En décembre, la banque a précisé que tout nouveau resserrement dépendrait des données. Cette fois, il a souligné que si l’inflation reculait dans les secteurs clés dans la mesure qu’il prévoyait dans sa dernière Rapport sur la politique monétaire, il maintiendra le taux directeur stable et fera une pause pour évaluer l’impact de ses hausses de taux cumulées. Un pic terminal de 4,5 % serait également conforme à la plus récente décision du Conseil de politique monétaire de l’Institut CD Howe annonce.

Nous nous attendons — comme la plupart des Canadiens l’espèrent probablement — à ce que la banque conclue qu’elle en a fait assez.

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Pendant une grande partie de l’année écoulée, il a lutté contre une inflation qui a été bien supérieure à l’objectif, culminant à 8,1 % en juin. Le rythme des hausses de taux a été en conséquence (et à juste titre) remarquable. Le défi dans ce combat est toujours de savoir quand s’arrêter. La politique monétaire fonctionne avec un décalage, à la fois lorsque la banque abaisse son taux directeur et lorsqu’elle le relève. Les gens ne ressentent pas nécessairement les effets des changements de taux tout de suite et il est difficile de prédire exactement quand ils seront touchés.

Qu’est-ce qui nous fait penser que l’inflation reviendra à 2 % sans qu’il soit nécessaire de relever à nouveau le taux directeur ?

D’abord, comme c’est le cas depuis juillet, le mois après le pic d’inflation, la courbe de rendement de la dette du gouvernement du Canada est inversée : le rendement est plus élevé sur les obligations de deux ans que sur les obligations de 10 ans. Les courbes de rendement inversées laissent souvent présager des ralentissements de la croissance économique. Les marchés ne tolèrent de faibles taux d’intérêt à long terme que s’ils pensent que les taux d’inflation à long terme seront également faibles.

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Deuxièmement, les hausses de taux de la banque l’année dernière ont déjà ralenti les dépenses en biens sensibles aux taux d’intérêt, y compris les maisons et les automobiles, et les effets se propagent à d’autres secteurs, tels que les services et les voyages.

Troisièmement, parce que la politique monétaire fonctionne avec un décalage, il est toujours essentiel d’examiner les indicateurs avancés. L’OCDE a un « indice composite des indicateurs avancés », qui combine une série de variables économiques, y compris la confiance des consommateurs et l’embauche des entreprises, qui prédisent le mieux les points de retournement du cycle économique. Depuis mai, l’indice canadien est à la fois sous sa moyenne de long terme et continue de baisser. Cela suggère qu’une crise est à venir.

Quatrièmement, la croissance monétaire est en baisse, la croissance de la masse monétaire au sens large (M2++) étant aussi faible qu’elle l’a été depuis 2003, tandis que la masse monétaire au sens large (M1+) se contracte. Lorsque l’inflation n’est pas ancrée par rapport à sa cible, la croissance monétaire devient un bon prédicteur de l’endroit où les prix se dirigent. Moins d’argent dans l’économie peut tempérer la demande de biens et de services, ce qui contribue à réduire l’inflation.

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Enfin, comme nous l’avons expliqué dans ces pages, le chiffre d’inflation globale ou d’une année sur l’autre est pour la plupart une vieille nouvelle. Le dernier, 6,3 % en décembre, comprend l’inflation mensuelle au cours du premier semestre de l’année, qui, comme mentionné, a culminé en juin à 8,1 %. Plus récemment, l’IPC en fait abattre de 0,1 % d’un mois à l’autre entre novembre et décembre.

Le numéro d’un seul mois peut être un coup de chance, bien sûr. Mais le taux d’inflation annualisé sur trois mois de septembre à décembre, bien que toujours élevé à 3,4 %, n’était pas loin au-dessus de la fourchette cible de la banque de 1 à 3 %. La Banque Nationale du Canada calcule un taux d’inflation de base sur trois mois qui exclut non seulement les aliments et l’énergie, mais aussi les frais d’intérêt hypothécaires. Il tournait à 2,4 % en décembre et, plus important encore, il chutait rapidement.

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Toutes les grandes banques à charte canadiennes prévoient maintenant que le PIB réel diminuera pendant au moins un trimestre cette année. La Banque du Canada prévoit plutôt que la croissance du PIB « stagnera » jusqu’au milieu de 2023, ce qui pourrait signifier qu’un trimestre de croissance négative sera compensé par une croissance positive au cours de l’autre trimestre. Quoi qu’il en soit, de nouvelles hausses de taux pourraient nous plonger – ou plus profondément – dans une récession, ce que tout le monde, y compris la banque, aimerait éviter, à moins que la croissance au point mort ne suffise à calmer l’inflation.

À notre avis, le fait que la banque souligne qu’il y a des signes d’affaiblissement de l’inflation est une évolution bienvenue, tout comme son approche attentiste. Il navigue dans le délicat équilibre entre montrer qu’il est déterminé à ramener l’inflation à son objectif et évaluer si ses hausses sont désormais suffisantes pour atteindre cet objectif. Nous pensons qu’il a ce juste équilibre.

Steve Ambler est professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la chaire David Dodge en politique monétaire à l’Institut CD Howe, où Jeremy Kronick est directeur, recherche sur les services monétaires et financiers.

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