Opinion : Interdire les vapes aromatisées favoriserait les méfaits, pas les réduirait

Une voie par laquelle de nombreux consommateurs de tabac ont pu arrêter de fumer serait bloquée et le marché noir se développerait.

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Par Ian Irvine

La délégation de 15 personnes de Santé Canada est maintenant de retour du récent jamboree sur la lutte antitabac organisé par l’Organisation mondiale de la santé, qui s’est tenu au Panama, un lieu incontournable de la contrebande mondiale du tabac. L’OMS a un problème de vape. Obsédé par le tabac mais farouchement opposé à la réduction des méfaits, il nie en réalité les preuves scientifiques accablantes selon lesquelles les cigarettes électroniques sont le moyen le plus efficace pour arrêter de fumer jamais inventé.

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Plein d’énergie et prêt, le Santé Canada L’équipe se concentre sur la découragement des cigarettes électroniques dans ce pays. Non convaincu que les taxes élevées sur les cigarettes ont conduit à une part illégale de 30 pour cent du marché des vraies cigarettes, il semble vouloir faire de même pour les produits à faible risque à base de nicotine en envisageant d’interdire les produits de cigarettes électroniques aromatisés.

Visitez n’importe quel local qui vend des produits alcoolisés et vous verrez des saveurs en abondance, qu’il s’agisse d’un point de vente LCBO en Ontario ou d’un dépanneur ou d’un supermarché au Québec. Mon dépanneur local à Montréal dispose de plus de 300 pieds d’espace de stockage consacré à la bière, au vin et aux produits alcoolisés aromatisés. Oui, c’est une étagère d’une longueur d’un terrain de football. Si vous visitez votre magasin de cannabis local, vous trouverez une gamme tout aussi variée de produits aromatisés aux concentrations époustouflantes.

Mais l’alcool et le cannabis sont les drogues préférées des classes moyennes et supérieures. Et les élites qui nous gouvernent ne doivent pas se voir refuser leurs drogues aromatisées préférées. Après tout, les mandarins font toujours preuve de maîtrise de soi.

Les pauvres, les irresponsables et les anxieux sont une autre affaire. Ils utilisent de la nicotine ! De tels misérables ont besoin d’être sauvés d’eux-mêmes ! Et qui de mieux que nos gardiens moraux à Ottawa pour les sauver et empêcher l’élargissement de la classe d’utilisateurs ? Même si, il faut le souligner, l’alcool et le cannabis fumé sont cancérigènes alors que la nicotine non fumée ne l’est pas.

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Le discours des lobbys de la santé au Canada est que les cigarettes électroniques sont une porte d’entrée vers le tabagisme. Par conséquent, tout ce qui pourrait inciter les jeunes à expérimenter la nicotine, même sous une forme incombustible, devrait être éliminé. En fait, cette hypothèse de passerelle est fausse. La baisse du tabagisme au Canada a été plus importante chez les jeunes d’une vingtaine d’années, qui étaient adolescents il y a seulement quelques années.

Mais les lobbies de santé sont si forts et la pression pour interdire les arômes dans les cigarettes électroniques est si grande que Santé Canada se lance maintenant dans des audiences. Mais une interdiction nuirait à la fois à la communauté des consommateurs de nicotine et créerait un secteur illégal.

Les adultes utilisent des produits aromatisés dans à peu près la même proportion que les jeunes et les jeunes adultes. Et de nombreuses recherches montrent que la plupart des adultes qui ont arrêté de fumer par la voie de la cigarette électronique ont utilisé des produits aromatisés. Les fumeurs ont besoin de plus, et non de moins, d’incitations pour passer à des produits à moindre risque. Ils ont également besoin de plus d’informations de la part d’un Santé Canada trop réticent sur les risques relatifs et les incitations à modifier leurs habitudes.

Quant au marché : les détaillants feront tout leur possible pour échapper à l’interdiction des arômes en vendant des liquides aromatisés polyvalents qui peuvent être mélangés en toute sécurité avec du jus électronique neutre, l’ingrédient actif des vapes. Le fait que les gens optent ainsi pour des dosettes rechargeables a certainement été l’expérience du Québec à la suite de son attaque peu judicieuse contre les produits à faible risque lancée à la fin de l’année dernière.

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Mais ce n’est que la moitié de l’histoire. Une interdiction des arômes entraînera presque certainement la fermeture d’un nombre important de magasins de vapotage légaux. Trop de vapoteurs voudront continuer avec des produits jetables aromatisés plutôt que de passer aux dosettes. Il y a 1,8 million de vapoteurs au Canada, selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, et 3,8 millions de fumeurs. Cela fait beaucoup de fumeurs cherchant de l’aide pour changer de cigarette et des vapoteurs satisfaits de leur statu quo aromatisé qui seront très en colère contre nos législateurs consommateurs d’alcool et de cannabis. De nombreux utilisateurs de vape se tourneront vers le secteur illégal. Mon gérant de magasin de vapotage local à Montréal me dit que les vapoteurs qui se rendent en voiture à Kahnawake, la communauté mohawk locale, où les produits jetables aromatisés sont toujours disponibles, tandis que ceux qui n’ont pas de voiture ont principalement opté pour des dosettes « aromatisées » rechargeables. D’autres encore commandent simplement ce qu’ils veulent en ligne.

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Ne vous y trompez pas : les Canadiens feront tout leur possible pour échapper à une interdiction des arômes, que ce soit par des moyens légaux ou illégaux. Les entreprises légales seront détruites, comme nous l’avons vu en Nouvelle-Écosse et au Québec. Le secteur illégal prospérera et Santé Canada aura rendu la santé des Canadiens moins bonne en réduisant le nombre d’abandons de cigarettes.

Ian Irvine, professeur d’économie à l’Université Concordia à Montréal, a travaillé pour le gouvernement fédéral en tant que consultant sur l’alcool et le tabac. Certaines de ses recherches récentes ont été financées par la Fondation pour un monde sans fumée.

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