La croissance de la productivité est essentielle pour briser la dynamique
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Par Ted Carmichael
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Ce qui a déclenché la forte hausse de l’inflation canadienne au printemps 2021 fait encore débat. Et c’est un débat qui compte : l’importance relative de la perturbation des chaînes d’approvisionnement par la pandémie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la « cupidité » ou le financement par les banques centrales d’une augmentation des dépenses publiques affecteront notre réponse aux événements futurs. Mais une fois que l’inflation a commencé, les causes initiales sont moins importantes que le processus qui la soutient, qui est une combinaison, d’une part, d’anticipations et de coûts d’inflation croissants et, d’autre part, d’une production inadéquate.
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Lorsque l’inflation a été faible et stable – disons 2 % – pendant un certain temps, tout le monde sait que tout le monde sait que l’inflation sera d’environ 2 % et se comporte en conséquence. C’est de notoriété publique. Mais lorsque quelque chose perturbe ce comportement stable – une pandémie, une guerre, une forte augmentation des dépenses publiques avec des déficits financés par des achats d’obligations de la banque centrale – le comportement des gens change.
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Vient d’abord la réaction des marchés aux prix flexibles : pétrole, cuivre, bois, blé et autres matières premières en forte demande. À mesure que les prix des matières premières augmentent, les transformateurs et les fabricants qui les utilisent augmentent leurs prix pour couvrir leurs coûts accrus. Si le choc inflationniste survient à un moment où la demande globale dépasse l’offre globale, comme ce fut le cas au Canada en 2020-2021, le choc initial se répercute sur les prix des autres biens et services. (S’il y a une offre excédentaire dans l’économie, l’augmentation des prix est atténuée ou prend la forme d’une réduction des prix plus lente que celle qui aurait autrement eu lieu.)
Lorsqu’il y a cet excès de demande, les travailleurs qui voient leur revenu réel et leur niveau de vie réduits par la hausse des prix réagissent, sans surprise, en exigeant des salaires plus élevés pour rattraper leur retard.
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Si la hausse des prix persiste, les connaissances et les attentes communes commencent à changer. Chaque entreprise sait que d’autres entreprises augmentent leurs prix pour maintenir leur rentabilité. Chaque travailleur sait que d’autres travailleurs demandent un rythme plus rapide de gains salariaux et changent d’emploi, si nécessaire, pour les obtenir. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. La notoriété publique a changé et les anticipations d’inflation semblent avoir augmenté bien au-dessus de l’objectif stable de 2 % auquel nous nous sommes habitués entre 1995 et 2020.
L’inflation s’accélère lorsque la rémunération totale par travailleur dépasse la croissance de la production par travailleur ou de la productivité. Une mesure utile pour saisir cette relation est la croissance des coûts salariaux unitaires. Lorsque l’inflation s’est accélérée dans les années 1980, la rémunération horaire a dépassé la productivité et les coûts unitaires de main-d’œuvre ont augmenté de 6 % par an. La récession de 1990-91 a fait grimper le chômage et ralenti la croissance des salaires, et la productivité a augmenté à mesure que l’économie se redressait, entraînant une baisse des coûts salariaux unitaires. De 1992 à 2019, la croissance des coûts unitaires de main-d’œuvre a été en moyenne d’environ 1,5 % par an, tandis que l’inflation est restée proche de la cible de 2 % de la Banque du Canada – un processus stable soutenu par des attentes d’inflation de 2 % et une inflation modeste, mais positive, gains de productivité.
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Le récent choc inflationniste a replongé le Canada dans une situation plus proche des années 1980. La rémunération augmente, mais pas la productivité. Les coûts unitaires de main-d’œuvre ont augmenté en moyenne de 4,8 % par an depuis la fin de 2019. À la fin de l’année dernière, selon les dernières données, la rémunération horaire augmentait à un rythme de 5,2 % tandis que la productivité chute à un rythme de 1,5 %, ce qui a entraîné une chute du coût unitaire de la main-d’œuvre à 6,7 %. Pas étonnant que l’IPC de base soit en hausse !
Pour briser l’élan de l’inflation au Canada, il faudra combiner une croissance plus lente de la rémunération et une croissance plus rapide de la productivité. Ni l’un ni l’autre ne sera facile, et la fin inflationniste des années 1980 et la récession du début des années 1990 sont deux épisodes que nous aimerions éviter. Une restriction de la demande plus modérée que celle qui s’est produite à la fin des années Mulroney, combinée à des politiques qui stimulent l’investissement et la productivité, pourrait atteindre le point économique idéal de relancer les attentes sans récession.
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La Banque du Canada a restreint la demande avec des taux d’intérêt plus élevés. Mais les récents budgets fédéraux et provinciaux ont fait plus pour alimenter la demande avec des dépenses et des emprunts plus élevés que pour stimuler la productivité avec des allégements fiscaux et réglementaires favorables à l’investissement. Pour que l’inflation revienne à 2 %, les politiques budgétaires et réglementaires doivent redoubler d’efforts pour assurer une croissance plus rapide de la productivité qui contribuera à briser la dynamique de l’inflation.
Ted Carmichael est membre du Conseil de politique monétaire de l’Institut CD Howe.
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