Opinion : Il est temps de s’intéresser à la forêt de la réforme fiscale, pas seulement aux arbres

Ottawa doit cesser d’annoncer des changements fiscaux et ensuite reculer parce qu’ils ne fonctionnent pas. Il est temps d’adopter un système sérieusement plus simple

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Alors que le débat postbudgétaire fait rage sur les mérites des modifications apportées au taux d’inclusion des gains en capital, les comptables professionnels agréés (CPA) de tout le pays répondent aux appels de contribuables qui tentent de s’y retrouver dans les règles – qui n’ont pas encore été publiées – avant une Date de mise en œuvre le 25 juin.

Une telle confusion sur les politiques fiscales provient d’un système fiscal devenu de plus en plus alambiqué et difficile à comprendre, même pour les fiscalistes chevronnés. Les conséquences du budget fédéral de 2024 ne font que souligner davantage ce que la profession comptable canadienne affirme depuis des années : le système fiscal canadien a cruellement besoin d’être révisé et réparé.

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Les changements constants dans la politique fiscale, associés à la prolifération d’incitations fiscales complexes, de crédits et d’exceptions, entraînent de l’incertitude, des coûts administratifs et un stress excessif pour les contribuables qui tentent d’en saisir les implications sur leurs finances personnelles et sur l’économie en général.

Au cours des deux dernières années seulement, nous avons vu : des changements dans les exigences concernant les fiducies et la déclaration des bénéficiaires effectifs ; la nouvelle taxe d’habitation sous-utilisée ; des modifications aux règles de divulgation obligatoire ; les modifications proposées à l’impôt minimum de remplacement; de nouvelles restrictions de location à court terme ; et plus récemment, l’augmentation proposée du taux d’inclusion des gains en capital.

L’un des principaux facteurs de cette complexité est la danse difficile entre le gouvernement en place et les fonctionnaires du ministère des Finances chargés de traduire les intentions politiques en langage juridique. De nombreuses modifications fiscales trouvent leur origine dans l’aspect politique de cette relation et, bien souvent, les responsables disposent de trop peu de temps pour consulter correctement les experts fiscaux.

Cette déconnexion souligne l’importance d’une communication et d’une collaboration efficaces entre les décideurs politiques et les professionnels comptables pour garantir que les lois fiscales sont non seulement pratiques et réalisables dans des applications réelles, mais qu’elles sont également efficaces, équitables et propices à la croissance économique.

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Sans l’expertise des comptables pour souligner les contradictions et garantir que les nouvelles réglementations s’intègrent bien aux anciennes, les efforts des décideurs politiques pour renforcer la politique fiscale et mettre un terme à l’évasion fiscale pourraient avoir exactement l’effet inverse. La complexité rend la conformité difficile.

Un exemple parfait est la réforme proposée par le gouvernement fédéral des règles de déclaration des « simples fiducies » dans le cadre des nouvelles stipulations de déclaration des bénéficiaires effectifs destinées à aider à lutter contre le blanchiment d’argent et d’autres délits financiers. Par l’intermédiaire de CPA Canada, leur organisation nationale, de nombreux comptables ont fait part de leurs inquiétudes concernant les exigences radicales en matière de déclaration et le grand nombre de Canadiens sans méfiance qui ne sont probablement pas au courant de leurs nouvelles obligations.

Après des mois de plaidoyer de la part de CPA Canada et d’autres, l’ARC a annoncé qu’elle n’exigerait pas de production de déclarations pour l’année d’imposition 2023 et qu’elle travaillerait plutôt avec le ministère des Finances pour clarifier davantage ses directives sur les exigences de production. La décision de ne pas appliquer les règles controversées a été un soulagement pour beaucoup, mais le délai de 11 heures a laissé les contribuables et les comptables aux prises avec des frais estimés à un milliard de dollars et d’innombrables heures de travail perdues dans les efforts de conformité.

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Les comptables jouent un rôle important dans l’élaboration du paysage financier de notre pays — au nom de tous les Canadiens — et dans le maintien d’un régime fiscal juste, transparent et soigneusement étudié. Présentation prébudgétaire annuelle de CPA Canada a recommandé à plusieurs reprises que le gouvernement adhère à une approche fondée sur des principes en matière de politique et d’administration fiscales, une approche motivée par l’objectif et la vision, et non par la politique et l’opportunisme.

Recommandé par l’éditorial

CPA Canada continue de réclamer un examen fiscal approfondi, dirigé par un comité indépendant, en tant que moteur essentiel de la croissance économique à long terme du Canada. Les comptables de tout le pays sont prêts à travailler avec le gouvernement pour peaufiner et améliorer le régime fiscal, à la fois pour relever les défis émergents et pour veiller à ce qu’il serve au mieux les intérêts de tous les Canadiens.

John Oakey est vice-président (fiscalité) à CPA Canada.

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