En tant que cinquième producteur mondial de gaz naturel, nous laissons tomber le monde
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Par Paul Deegan et Kevin Lynch
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L’attaque au point mort de Vladimir Poutine contre l’Ukraine a démontré qu’en termes de son armée conventionnelle, la Russie n’est plus une superpuissance. Mais elle reste une superpuissance énergétique et, comme l’OPEP en 1973, elle a militarisé ses exportations de pétrole et de gaz pour tenter de saper le soutien de l’Europe et de l’OTAN à l’Ukraine.
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L’Europe apprend à ses dépens qu’elle a été beaucoup trop dépendante de l’énergie russe. Avant l’invasion, la Russie fournissait 45 % du gaz naturel européen. Cet approvisionnement étant désormais coupé, l’Europe doit reconstruire sa sécurité énergétique pour l’hiver à venir et les décennies à venir.
La Commission européenne a proposé un plan en quatre volets pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles russes et accélérer la transition verte : Premièrement, des mesures d’efficacité énergétique par les ménages. Deuxièmement, réorganiser les processus industriels européens à forte intensité énergétique afin de réduire la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel. Troisièmement, accélérer et développer les énergies renouvelables. Quatrièmement, trouver de nouveaux fournisseurs diversifiés de gaz naturel. À cette fin, l’Allemagne vient d’achever son premier terminal GNL et de signer des contrats de GNL à long terme avec le Qatar, tandis que les expéditions de GNL augmentent depuis la côte américaine du golfe alors que les producteurs américains ajoutent frénétiquement des capacités de production et d’exportation.
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Mais où est le Canada dans tout cela ? En tant que cinquième producteur mondial de gaz naturel, nous avons certainement la capacité d’aider nos alliés européens à contrer le système d’armement le plus efficace de la Russie : l’énergie. Mais le gouvernement dissimule les exportations de GNL vers l’Europe, pris dans l’énigme de savoir comment à la fois augmenter la production de gaz naturel pour des raisons de politique étrangère et en même temps la réduire pour satisfaire les objectifs nationaux en matière de changement climatique.
La sécurité énergétique et le changement climatique sont deux problèmes mondiaux. En ce qui concerne le changement climatique, cependant, nous avons tendance à penser localement. Nous fixons des objectifs d’émissions pays par pays, en ignorant les interconnexions et les conséquences mondiales. Pour les exportateurs d’énergie comme le Canada, nationale Les cibles de GES ont pour conséquence involontaire de limiter notre capacité à réduire global GES. Ils pénalisent aussi évidemment notre secteur du gaz naturel, qui contribue grandement à nos exportations, à nos revenus gouvernementaux, à nos revenus et à nos emplois.
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Le gaz naturel canadien pourrait aider de nombreux pays à se débarrasser du charbon, qui émet près de 50 % de CO2 de plus par unité d’énergie. L’Inde produit environ 70 % de son électricité avec du charbon. Même l’Europe en dépend encore pour environ 20 % de sa production d’électricité. Le passage du charbon au gaz naturel canadien entraînerait des gains importants dans la réduction des émissions globales de CO2 à l’échelle mondiale, mais irait à l’encontre des objectifs nationaux du Canada en matière de changement climatique et des plafonds d’émissions de CO2 dans le secteur de l’énergie conçus pour aider à atteindre ces objectifs.
Comment commencer à penser et à agir globalement sur l’utilisation de l’énergie ? Nous pouvons faire pression pour un système de crédits mondiaux de substitution énergétique, où le gaz exporté qui remplace le charbon dans d’autres pays reçoit un crédit par rapport à l’objectif national d’émissions du pays exportateur. Le système serait vérifiable, économiquement efficace et totalement compatible avec le fait que le changement climatique est un problème mondial plutôt que national. Cela améliorerait également la sécurité géopolitique, car bon nombre des pays en développement qui pourraient passer au gaz canadien achèteraient autrement à la Russie.
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Le Canada pourrait montrer l’exemple en proposant la création d’une alliance d’exportateurs d’énergie, y compris les États-Unis et l’Australie, pour intégrer ces crédits de substitution énergétique dans la méthodologie COP. Ou nous pourrions démarrer les choses et simplement faire cavalier seul, en établissant notre propre méthodologie et en invitant les autres à nous rejoindre. Un tel leadership serait bon à la fois pour le changement climatique et la sécurité énergétique. Et, bien sûr, au-delà de ces avantages pour la planète, cela signifierait plus d’investissements, plus de production de gaz, plus d’exportations, plus d’emplois bien rémunérés et plus de possibilités de partenariats avec les peuples autochtones.
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Pour y arriver, cependant, nous devons construire des terminaux d’exportation de GNL et des pipelines. Les États-Unis voient clairement les avantages économiques et la nécessité géopolitique d’augmenter la production de gaz naturel et les exportations de GNL. Il dispose de huit terminaux d’exportation de GNL, de cinq autres en construction et de 20 autres approuvés ou proposés. Le Canada n’en a pas, bien qu’il y en ait un en construction à Kitimat, en Colombie-Britannique
Compte tenu de notre manque de capacité, nous ne pouvons pas commencer à faire face à la crise énergétique de l’Europe de sitôt. Mais Ottawa et les provinces devraient travailler ensemble pour développer un environnement réglementaire clair, cohérent, favorable et prévisible, afin que nous puissions continuer à construire des pipelines et des terminaux d’exportation de GNL à la fois sur notre côte ouest pour desservir l’Asie et sur notre côte est, qui est plus proche de l’Europe que les ports du golfe des États-Unis.
Bien que bien engagée, la transition vers une énergie propre prendra des décennies. Entre-temps, l’exportation de gaz naturel réduira les émissions mondiales globales de CO2, augmentera la sécurité énergétique de nos alliés et amis et, si nous réinvestissons une partie des bénéfices dans l’énergie et les technologies propres, accélérera la transition mondiale. Gagnant-gagnant.
Kevin Lynch a été greffier du Conseil privé et vice-président de BMO Groupe financier. Paul Deegan était directeur des affaires publiques chez BMO Groupe financier et CN Rail. Les deux ont été interdits par le ministère russe des Affaires étrangères en réponse aux sanctions canadiennes contre la Russie.