Nous sommes tous contre de nouvelles taxes. Mais ce n’est pas si simple
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Il semblerait bizarre que quiconque soit favorable à de nouveaux impôts, surtout ceux qui doivent les payer. Et je suppose que je fais partie du 1 pour cent des contribuables canadiens les plus riches. Alors, ce que vous vous apprêtez à lire est-il une approbation de l’augmentation de l’impôt sur les gains en capital annoncée par la ministre des Finances, Chrystia Freeland ? Oui et non. Le « non » est facile : nous sommes tous contre de nouveaux impôts. Mais ce n’est pas si simple. Et c’est là le problème : personne ne tente de dresser un tableau complet, dont la compréhension permettrait d’évaluer les mérites de cette initiative fiscale particulière.
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Commençons par un niveau élevé. L’économie canadienne ne se porte pas bien par rapport à ses pairs. Nous perdons sur de nombreux indicateurs : croissance du PIB, productivité, revenu de base moyen. Ce n’est pas joli. Le travail du gouvernement consiste à inverser cette tendance et à faire preuve de leadership. Il y a près de 20 ans, j’ai participé à un panel avec Mike Lazaridis et Joe Rotman qui examinait notre incapacité à égaler les Américains en matière de commercialisation efficace des activités de recherche menées au Canada, tant dans les secteurs public que privé. Malheureusement, cela reste un handicap, mais des changements importants se produisent, notamment grâce au Creative Destruction Lab (que je préside), né à l’Université de Toronto et qui est aujourd’hui un incubateur technologique mondial de grande envergure.
Plus important encore, le pays n’investit pas de manière agressive dans les secteurs où l’économie mondiale est en feu. Nous sommes bons dans l’IA des modèles de langage à grande échelle – en fait, nous avons été impliqués dans ses balbutiements. Mais le capital de risque américain et l’appétit plus grand pour le risque au sud de la frontière – qui dépasse de loin ce que nous aimons tolérer – ont rapidement entraîné un déplacement de la croissance de cette industrie là-bas.
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Cette réticence à être agressif s’étend aux engagements importants en capital dans les immobilisations. Comme me l’a un jour déploré un ministre du gouvernement actuel : « Nous ne semblons tout simplement pas capables de construire de grands projets dans ce pays. » En témoignent les obstacles rencontrés par l’expansion du pipeline Trans Mountain. Le grand capital se détourne du Canada, ce qui rend difficile la réalisation de grandes choses, et cela doit changer.
Nous sommes une puissance énergétique, mais l’énergie d’aujourd’hui et celle de demain sont deux choses différentes. Le gouvernement a investi des milliards pour convaincre les constructeurs automobiles d’y construire leurs usines de batteries. Et la technologie des batteries a des applications dans le secteur de l’énergie, pas seulement dans les véhicules électriques. Nous possédons un minerai de fer qui se classe parmi les meilleurs au monde pour la production d’acier vert. Il existe de nombreuses possibilités pour le Canada de diriger la révolution verte. Mais cela nécessite de gros investissements et nous devons rivaliser pour obtenir ces investissements avec d’autres, y compris l’administration Biden, qui dépense des centaines de milliards pour stimuler l’activité du secteur privé.
Voulons-nous être joueur ou pas ? Voulons-nous être à la pointe des milliards – oui, des milliards – de dollars qui seront dépensés dans la transition verte au cours des 25 prochaines années ? Si tel est le cas, le gouvernement doit alors jouer un rôle de leadership. Mais attendez : nous ne pouvons pas emprunter de l’argent à un coût aussi bas que nos homologues américains, qui disposent de la seule monnaie de réserve au monde. Nous devons accorder beaucoup plus d’attention aux déficits budgétaires et notre bilan national ou le delta du coût de nos emprunts continueront de se creuser. Avec cela, notre monnaie va sombrer – et aucun pays n’a connu une économie dynamique et une augmentation significative du niveau de vie de la population grâce à une monnaie bon marché.
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La vérité est que nous avons des choix difficiles. Investissez ou rentrez chez vous. Soyez financièrement responsable, sinon vous ne pourrez pas investir. Soyez prudent avec la politique fiscale et appliquez-la de manière à ne pas nuire à l’incitation à investir, mais à générer les revenus nécessaires pour que nous puissions investir. Cette dernière hausse du taux des plus-values s’avérera-t-elle un frein au dos ? Je n’y crois pas une seconde. Ceux qui doivent payer plus n’aimeront pas le faire, mais je dirais que nous aimons notre pays et qu’il regorge d’opportunités. Nous devons travailler ensemble pour faire de ce pays le pays dont nous voulons tous être fiers, alors retournez au travail et arrêtez de vous plaindre.
John Risley est président et chef de la direction de CFFI Ventures Inc.
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