Si les gouvernements veulent augmenter les impôts, ils doivent le faire ouvertement, et non pas en générant davantage de recettes alors que les prix augmentent sans que rien ne change réellement.
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Par William Robson
Les budgets de la Nouvelle-Écosse ne font pas toujours les manchettes nationales, mais celui récemment présenté par le ministre des Finances et du Conseil du Trésor, Allan MacMaster, a reçu une attention bien méritée. Il a indexé l’impôt sur le revenu des particuliers de la province à l’inflation. À compter de janvier prochain, les seuils de toutes les tranches d’imposition de la Nouvelle-Écosse et ses crédits non remboursables pour les conjoints et les personnes à charge augmenteront chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation.
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Comme Alexandre Laurin et moi l’avons soutenu dans une rapport récent de l’Institut CD Howe, cette décision est attendue depuis longtemps. La flambée des prix pendant la pandémie a rappelé à tous que l’inflation et les taxes constituent une combinaison toxique. Les gouvernements qui imposent des montants nominaux même lorsque l’inflation érode le pouvoir d’achat de la monnaie évitent de rendre des comptes en augmentant la pression fiscale d’une manière difficile à percevoir. S’ils veulent augmenter les impôts, ils devraient le faire ouvertement, et non par une inflation furtive.
Certes, certaines interactions entre l’inflation et les impôts sont difficiles à gérer, sauf en maintenant l’inflation à un niveau bas. Les paiements d’intérêts qui ne font qu’indemniser les épargnants pour l’érosion de leur capital due à l’inflation sont imposés, ce qui génère des rendements réels négatifs. Les plus-values qui reflètent simplement des prix généralement plus élevés sont imposées, laissant les détenteurs d’actifs avec de réelles pertes. Les entreprises dont les bénéfices ne reflètent que la baisse de la valeur réelle de leur capital et de leurs stocks sont imposées, ce qui leur coûte les ressources réelles dont elles ont besoin pour réinvestir.
D’autres sont plus faciles à aborder, notamment les seuils fiscaux, les déductions et les crédits qui sont des montants fixes. Les seuils et crédits non indexés signifient que les personnes dont les salaires ou les dépenses ont simplement augmenté en fonction des prix – c’est-à-dire stagnent en termes réels – sont exposées à des taux d’imposition plus élevés. De nombreux seuils d’imposition au Canada sont indexés, y compris (en accordant le crédit là où il est dû) les tranches d’imposition fédérales sur le revenu. Mais d’autres, notamment de nombreux autres seuils fédéraux, ne le sont pas.
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L’inflation récente donne quelques exemples remarquables. Le remboursement de la TPS/TVH pour habitations neuves, qui rembourse une partie de la taxe sur les maisons neuves ou ayant fait l’objet de rénovations majeures, sera progressivement éliminé entre 350 000 $ et 450 000 $. Établi lors de l’introduction de la TPS en 1991, l’objectif du seuil de 450 000 $ était d’exonérer de la taxe toutes les habitations, sauf les plus chères. Aujourd’hui, presque toutes les maisons se trouvent au-dessus. Le plafond de la déduction pour frais de garde d’enfants était de 7 000 $ il y a un quart de siècle. S’il avait augmenté avec l’IPC, il serait désormais de 12 000 dollars, soit la moitié de sa valeur actuelle de 8 000 dollars.
De nombreux autres marqueurs nominaux, tels que le seuil des petits fournisseurs pour facturer la TPS, l’exonération de 1 000 $ de l’impôt sur les gains en capital pour les biens personnels, l’exonération pour les employés étrangers dans la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis et les montants que les voyageurs de retour peuvent apporter au Canada. -gratuit – n’ont pas changé depuis des décennies. Toutes ces dispositions non indexées imposent aux Canadiens des impôts plus élevés année après année, simplement parce qu’ils n’augmentent pas avec l’inflation.
La Nouvelle-Écosse n’était pas la seule à imposer ces augmentations d’impôt invisibles. L’Alberta a suspendu l’indexation de ses seuils d’impôt sur le revenu des particuliers en 2020 et 2021. L’Île-du-Prince-Édouard n’indexe toujours aucun de ses seuils. L’Ontario n’indexe pas ses deux seuils les plus élevés – 150 000 $ et 220 000 $ – même si leur valeur réelle a chuté de plus d’un cinquième depuis leur établissement il y a dix ans. Les seuils fédéraux liés au logement, à la garde d’enfants, à la TPS, aux gains en capital et aux importations hors taxes restent non indexés.
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L’inflation est en baisse par rapport à son sommet de 2022, mais même si elle revient à l’objectif de 2 % de la Banque du Canada l’année prochaine, comme le prévoit la Banque, le pouvoir d’achat d’un dollar sera toujours inférieur d’environ 15 % à ce qu’il était avant la crise. flambée des prix post-Covid. Les impôts ont amplifié cette perte pour les salariés, les personnes qui dépendent du revenu de leurs épargnes et tous ceux qui possèdent, travaillent pour ou achètent auprès d’entreprises dont le fardeau fiscal a augmenté avec l’inflation – en fait, tous les Canadiens. Il est grand temps que tous les gouvernements s’attaquent à leurs dispositions fiscales qui frappent plus durement lorsque les prix augmentent.
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L’indexation des seuils d’impôt sur le revenu des particuliers dans le budget de la Nouvelle-Écosse mérite donc attention, éloges et, surtout, imitation.
William Robson est PDG de l’Institut CD Howe.
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