vendredi, novembre 22, 2024

Opinion : Faire de la sensibilisation aux drogues une condition pour obtenir le diplôme d’études secondaires

Un programme de cours comprenant des témoignages de toxicomanes, d’agents de santé et de policiers apporterait de grands avantages pour un coût peu élevé

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Par Herbert Grubel

L’année dernière, la Colombie-Britannique enregistré 2 511 décès soupçonnés d’être causés par des drogues illicites, soit une moyenne de près de sept par jour et une augmentation de cinq pour cent par rapport à 2022. C’est une tache sur la société canadienne et une cause de profonde frustration : malgré tous les efforts de nos gouvernements et de nos organismes de bienfaisance privés, nous n’avons pas réussi à mettre fin à ce carnage.

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Les efforts ne manquent pas. Pour réduire le nombre total de consommateurs, nous punissons la possession, la production, l’importation et le trafic de drogues par des amendes et des peines de prison. Pour réduire le nombre de décès causés par l’utilisation d’aiguilles et de drogues contaminées, nous avons mis en place des sites d’injection sécuritaires et, dans certaines provinces, des opioïdes gratuits et sécuritaires. Pour sauver les consommateurs qui ont fait une surdose, nous avons mis à leur disposition de la naloxone et mis en place des équipes médicales d’urgence prêtes à les emmener à l’hôpital pour y être soignées. Pour inciter les consommateurs à abandonner leur dépendance, nous leur offrons des soins de santé mentale et des services de réadaptation gratuits.

Que pouvons-nous faire d’autre ? Nous vivons dans une société libre. Nous ne pouvons pas emprisonner les usagers ni les inscrire contre leur gré dans des centres de réhabilitation. Nous pouvons toujours améliorer les politiques existantes et leur consacrer davantage de ressources, mais nous avons peut-être atteint les limites de ces politiques en termes d’engagement financier et d’acceptabilité politique.

Il existe cependant une politique qui n’a pas encore été mise en œuvre au Canada : exiger que tous les jeunes Canadiens soient informés des risques de décès et des autres dangers liés à la consommation de drogues récréatives addictives et qu’ils documentent leurs connaissances de ces risques pour recevoir leur diplôme d’études secondaires.

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Cette mesure n’aurait pas d’effet sur le nombre actuel de toxicomanes, mais elle devrait réduire le nombre de Canadiens qui le deviennent à l’avenir. Les jeunes qui comprennent les conséquences de la toxicomanie seront mieux en mesure de résister aux pressions sociales, aux arguments de vente des trafiquants de drogue et à la tentation de se soigner eux-mêmes pour soulager les troubles mentaux et émotionnels qui affligent de nombreux adolescents.

Nous savons qu’il est efficace d’informer le public sur les conséquences de ses actes. C’est pourquoi nous menons des campagnes d’information sur les effets des grossesses chez les adolescentes, de la conduite en état d’ébriété et de la randonnée en pleine nature sans équipement adéquat. Santé Canada mène régulièrement des campagnes d’information sur les risques de certains choix de vie et sur l’absence de vaccination contre la menace des infections.

Le Canada compte de nombreux enseignants, psychologues et experts en médias qui pourraient élaborer un programme d’enseignement qui permettrait aux élèves d’être informés efficacement des conséquences et des risques liés à la consommation de drogues. Il n’est pas nécessaire d’être un expert pour imaginer le contenu d’un tel programme.

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Une série de conférences comprendrait des témoignages de toxicomanes, en personne ou par vidéo, sur la difficulté de s’approvisionner régulièrement en drogue et de trouver l’argent pour les payer, et sur la façon dont la dépendance a conduit à l’itinérance et à la rupture des relations avec la famille et les amis. Ils discuteraient du traumatisme de voir des amis tomber dans le coma ou mourir et de découvrir que leur propre acuité mentale et leur santé diminuent.

Les récits des toxicomanes sur la manière dont ils ont été incités à essayer leur première dose seraient également importants, ainsi que les témoignages sur les plaisirs fugaces et décroissants qu’ils ressentent à chaque dose successive.

Le programme scolaire pourrait également inclure des professionnels de la santé parlant de leurs expériences face aux victimes d’overdose, de leur incapacité à réanimer nombre d’entre elles et des dommages persistants causés à la qualité de vie et à la santé mentale et physique des consommateurs.

Les films pourraient montrer des quartiers de villes où les toxicomanes vivent dans la misère, s’injectent des drogues et s’étalent sans bouger sur le sol sous l’effet de la drogue. Ils pourraient montrer des médecins s’occupant de toxicomanes en détresse, avec les lumières des ambulances clignotant sur un fond sombre. Ils pourraient montrer des membres de la famille et des amis assistant à des funérailles et pleurant la mort de victimes d’overdose, ou des toxicomanes emmenés en prison menottés par la police après avoir commis des crimes contre les biens et les personnes.

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Le coût d’un tel programme sera probablement faible par rapport aux bénéfices qu’il apporterait en termes de réduction du nombre de toxicomanes et de décès par overdose et d’allègement des charges pesant sur les familles, les établissements de santé et la communauté.

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Il ne fait aucun doute que les Canadiens s’opposeraient à une telle politique s’ils ne veulent pas que l’on empiète sur le temps consacré à l’enseignement des matières traditionnelles ou s’ils craignent que leurs enfants soient traumatisés par les présentations ou même encouragés à essayer des drogues. Ces préoccupations sont légitimes et doivent être abordées dans le cadre de discussions publiques et, en fin de compte, d’audiences organisées par le gouvernement sur les avantages et les coûts de la politique proposée – comme cela devrait être le cas pour toutes les politiques gouvernementales. Mais il me semble que les retombées de l’éducation sur la toxicomanie sont si élevées que nous devrions au moins tenir des discussions publiques à ce sujet.

Poste Financier

Herbert Grubel est professeur émérite d’économie à l’Université Simon Fraser.

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