vendredi, novembre 22, 2024

Opinion: Essayons l’arbitrage au lieu des grèves de la fonction publique

Trouver des moyens de rendre les négociations contractuelles moins conflictuelles, perturbatrices et coûteuses devrait être une priorité élevée

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Une inflation élevée et imprévisible a rendu les négociations collectives plus difficiles. La récente grève de plus de 150 000 fonctionnaires fédéraux n’en est qu’une illustration. D’une durée de 12 jours pour la plupart des travailleurs touchés et de deux semaines pour 35 000 employés de l’Agence du revenu du Canada, elle a mis en lumière un problème auquel tous les gouvernements canadiens doivent s’attaquer, et rapidement : quelles méthodes peuvent-ils utiliser pour assurer le maintien des services publics municipaux, provinciaux ou fédéraux essentiels sans interruption, et à un coût tolérable pour les contribuables? Je crois qu’ils doivent recourir davantage à l’arbitrage exécutoire.

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Plusieurs décisions de la Cour suprême du Canada, notamment dans Saskatchewan Federation of Labour vs Saskatchewan en 2015, ont créé de nouveaux défis pour les relations de travail dans le secteur public. Dans cette décision, la Cour a examiné une loi de la Saskatchewan qui autorisait le gouvernement provincial à désigner divers services de santé comme « essentiels » et à interdire aux employés qui les fournissent de faire la grève. La Cour a jugé cette loi inconstitutionnelle au motif qu’une interdiction des grèves « interfère considérablement avec un processus significatif de négociation collective ». Il reconnaissait que certaines catégories de travailleurs devaient toujours être disponibles pour produire des services essentiels, mais indiquait que si le droit de grève devait être supprimé ou limité pour ces travailleurs, il devait être remplacé par « l’accès à un mécanisme alternatif significatif pour résoudre les problèmes de négociation ». impasses », comme l’arbitrage.

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La décision était controversée, deux des sept juges participants étant dissidents, mais l’opinion majoritaire était que l’alinéa 2d) de la Charte — qui stipule simplement que la « liberté d’association » est l’une des libertés fondamentales des Canadiens — devrait être interprété comme signifiant tous les employés au Canada, qu’ils soient du secteur privé ou du secteur public, doivent avoir soit le droit de grève, soit l’accès à une forme quelconque d’arbitrage.

L’idée que tous les employés devraient avoir les mêmes droits, bien qu’attrayante, néglige une différence fondamentale dans la nature des négociations collectives entre les secteurs public et privé. Dans le secteur privé, la concurrence limite la capacité des employeurs à répercuter les coûts de main-d’œuvre plus élevés sur les consommateurs en augmentant les prix des biens et services qu’ils vendent, de sorte que des salaires plus élevés ou des dispositions contractuelles qui augmentent les coûts peuvent entraîner des pertes d’emplois importantes lorsque les entreprises déplacent la production vers d’autres lieux. où les coûts sont inférieurs ou réduisent l’emploi à mesure qu’ils perdent des parts de marché. En revanche, lorsqu’il s’agit de services publics essentiels fournis par les gouvernements, des coûts de main-d’œuvre plus élevés peuvent être répercutés sous la forme de taxes plus élevées, auxquelles les consommateurs ne peuvent pas échapper. Le gouvernement est le seul fournisseur de bon nombre de ces services. Avec peu de crainte de futures pertes d’emplois, les syndicats du secteur public ont plus de pouvoir de négociation et donc une plus grande capacité à négocier des salaires plus élevés que les travailleurs comparables du secteur privé.

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Compte tenu de cette différence fondamentale entre les secteurs privé et public, il n’est pas clair si les dirigeants et les assemblées législatives qui nous ont donné la Charte canadienne des droits auraient été d’accord avec la décision de la Saskatchewan. Mais, à moins qu’un gouvernement n’ait recours à la clause nonobstant, la loi est ce que dit la Cour suprême du Canada. Compte tenu de la suggestion de la Cour selon laquelle les limites au droit de grève pour les travailleurs essentiels peuvent être compatibles avec la Charte si elles sont négociées à l’avance et imposées en conjonction avec « l’un des mécanismes significatifs de règlement des différends couramment utilisés dans les relations de travail », les gouvernements canadiens devraient commencer étudier les moyens d’inclure plus largement des clauses d’arbitrage dans les contrats de travail de la fonction publique.

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Les règles d’arbitrage existantes — par exemple, celles faisant référence à la « capacité de payer » de l’employeur comme un facteur clé — pourraient devoir être modifiées pour être utilisées dans les négociations du secteur public, où elles pourraient ne pas s’appliquer. De même, la responsabilité des arbitres d’expliquer leurs décisions au public, ce qu’ils n’ont généralement pas à faire dans les affaires du secteur privé, devrait être clarifiée, et il faudrait envisager le recours à l’arbitrage de l’offre finale, dans lequel l’arbitre doit choisir entre les offres finales des parties en litige. Cela décourage les deux camps de prendre une position extrême.

Comme l’a souligné la rhétorique de l’AFPC lors de la récente grève, l’incertitude quant à l’inflation future a rendu les négociations collectives dans le secteur public beaucoup plus controversées. Des décisions de la Cour suprême comme celle de la Saskatchewan n’ont pas aidé à calmer les eaux. Trouver des moyens de rendre les pourparlers contractuels moins conflictuels, perturbateurs et coûteux devrait être une grande priorité pour les gouvernements canadiens.

Åke Blomqvist, professeur de recherche auxiliaire à l’Université Carleton, est chercheur en politique de la santé et chercheur en résidence à l’Institut CD Howe.

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