Une Première Nation de la Colombie-Britannique conteste la procédure de jalonnement de ses revendications
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Le mois dernier, les Australiens ont eu leur mot à dire sur un amendement constitutionnel proposant de donner aux groupes autochtones un nouveau levier de contrôle sur les institutions fédérales du pays. Appelé « The Voice », il aurait habilité une assemblée autochtone à faire des représentations directement au Parlement pour promouvoir les objectifs politiques autochtones.
Même s’il a été affirmé que The Voice n’impliquait pas de veto ni de contrôle effectif sur les décisions gouvernementales, le document fondateur du référendum affirmait que la souveraineté autochtone « coexiste avec la souveraineté de la Couronne ». En effet, The Voice devait être une source d’autorité parallèle aux côtés de la démocratie et de l’élaboration des lois traditionnelles de style occidental.
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Ce concept profondément antidémocratique a été largement rejeté par les Australiens, le pays votant contre à 60,7 pour cent. Malheureusement, les Canadiens n’ont jamais eu l’occasion de s’exprimer sur la même question. Au lieu de cela, une diminution constante de l’autorité et du contrôle du gouvernement au nom de la souveraineté autochtone a été imposée de manière fragmentaire par les tribunaux. La dernière preuve en date est une décision récente de la Cour suprême de la Colombie-Britannique déclarant la loi minière provinciale subordonnée aux droits des êtres spirituels invisibles.
La loi historique Gold Fields Act de 1859 de la Colombie-Britannique garantissait que l’industrie minière de la province était équitable pour les petits prospecteurs indépendants. Celui qui était le premier à enfoncer des pieux dans le sol avait le droit de rechercher des minéraux dans cette zone. Plus récemment, le jalonnement s’est fait en ligne. Mais le concept d’équité est resté. Jusqu’à maintenant.
En 2021, la Première Nation Gitxaala du nord de la Colombie-Britannique a intenté une action en justice, arguant que la procédure de jalonnement des revendications était inconstitutionnelle parce qu’elle n’incluait pas une « obligation de consulter » les populations autochtones locales.
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L’« obligation de consulter » inventée par les tribunaux vise à identifier et à éviter tout préjudice pouvant découler du développement sur ou à proximité des terres autochtones. La loi de la Colombie-Britannique impose actuellement une obligation de consultation au stade du permis minier après le jalonnement d’un claims. Cette approche est judicieuse. Les revendications reposent généralement sur une simple intuition. Ce n’est que si une analyse plus approfondie confirme la promesse d’un site qu’il est logique de procéder à des travaux substantiels, qui nécessitent alors un permis et une foule d’exigences réglementaires, y compris la consultation des Autochtones.
Forcer les prospecteurs à consulter avant de jalonner un claims semble une impossibilité pratique : jusqu’à 6 000 claims sont enregistrés dans la province chaque année. Cela obligerait également les prospecteurs à révéler leurs intuitions à leurs concurrents, ce que l’industrie trouve épouvantable, la principale raison de revendiquer une concession étant de la protéger des autres.
Dans sa décision, le juge Alan Ross de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a trouvé peu de preuves d’impacts physiques découlant du jalonnement de revendications sur les terres des Gitxaala qui nécessiteraient une obligation de consultation. Les rares cas qui se sont produits ont été traités rapidement selon les règles en vigueur.
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Au contraire, le tribunal semblait beaucoup plus intéressé par les questions « non physiques » liées aux « lieux culturels et spirituels… d’importance ». L’une des principales préoccupations était la présence d’esprits, appelés Naxnanox, qui vivraient dans des tanières dans toute la région. Les chefs héréditaires Gitxaala, explique la décision du juge, ont la responsabilité de « l’entretien des maisons, ou tanières, des êtres surnaturels qui sont au cœur de leurs croyances ». De plus, le juge Ross a expliqué : « L’enregistrement de tout claims miniers sur le territoire Gitxaala fait honte à toutes les maisons en raison d’un comportement irrespectueux ou incorrect. »
Tout cela a été accepté par le tribunal sans commentaire ni question, y compris l’affirmation selon laquelle l’emplacement réel de toute tanière abritant des êtres surnaturels est un « secret bien gardé » connu uniquement des chefs héréditaires. En conséquence, le tribunal a donné 18 mois à la Colombie-Britannique pour modifier ses procédures de jalonnement des claims. La certitude juridique et l’équité de la loi sur la tenure minière de la Colombie-Britannique, vieille de 164 ans, ont ainsi été démolies par une légion d’êtres spirituels qui ne peuvent être vus que par les plaignants.
Il s’agit d’une évolution inquiétante et sans précédent. Jusqu’à présent, les tribunaux canadiens ont adopté une approche restrictive à l’égard des revendications autochtones religieuses ou « sacrées » lorsqu’ils interprétaient l’obligation constitutionnelle de consulter. Et la Cour suprême du Canada a déjà statué que même si la Charte protège la liberté de culte des Autochtones, elle « ne protège pas le point central spirituel du culte » – ceci à partir d’une affaire concernant la présence présumée d’un « esprit de l’ours grizzly » dans une zone prévue pour le culte. Pour le developpement. Les Gitxaala s’écartent considérablement d’une telle approche mesurée.
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Malgré cette menace existentielle pour sa propre suprématie juridique, le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique n’a fait qu’une tentative sans enthousiasme pour se défendre ou défendre son industrie minière de 7,3 milliards de dollars par an. Cela s’explique en partie par le fait que le gouvernement prétend déjà s’auto-autochtoner en acceptant les principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones de 2007.
Il semble désormais inévitable que les Gitxaala et d’autres groupes autochtones finissent par se voir accorder un pouvoir de veto virtuel, non seulement sur l’exploration minière, mais aussi sur l’accès de toute sorte aux terres qu’ils revendiquent comme leur appartenant pour une raison quelconque. Cette usurpation dramatique de la légitimité et du pouvoir de la Couronne devrait préoccuper tous les Canadiens.
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Peter Best est un avocat basé à Sudbury, en Ontario, et auteur du livre 2020 « Il n’y a pas de différence : un argument en faveur de l’abolition du système des réserves indiennes et des lois et droits spéciaux fondés sur la race pour les Indiens du Canada. » Une version plus longue de cette histoire est apparue pour la première fois sur C2CJournal.ca.
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