Opinion: Budget 2023 ni prudent ni juste pour les générations futures

Ce gouvernement fédéral est à fond dans les dépenses et les emprunts

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Par Alex Laurin, John Lester et William Robson

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L’engagement du gouvernement à faire preuve de prudence a été l’un des principaux thèmes de la préparation du budget de la ministre des Finances Chrystia Freeland. La prudence a également été un thème majeur lors de la préparation du budget de l’an dernier. Au cours des deux années, cependant, la course s’est avérée trompeuse. Le budget de l’an dernier a relevé les prévisions de dépenses et d’emprunts. Cette année implique également des dépenses et des emprunts futurs beaucoup plus élevés que ce à quoi nous nous attendions, excluant le retour à l’excédent 2027-28 promis l’année dernière.

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Parce que le plan budgétaire enterre les chiffres clés sous des centaines de pages de messages politiques et de documents remaniés, il faut creuser pour découvrir à quel point le budget répète l’imprudence de ses prédécesseurs. Ce que les fouilles révèlent, c’est qu’une croissance des revenus plus faible que prévu, principalement due à un léger ralentissement cette année, et des dépenses plus élevées que prévu, principalement dues à l’augmentation des intérêts sur la dette fédérale, ont aggravé les projections avant même les nouvelles dépenses.

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Dans les budgets 2021 et 2022, une croissance des revenus étonnamment forte a amélioré le résultat net du statu quo. Mais plutôt que de remettre le budget en excédent, comme le gouvernement aurait facilement pu le faire, il a dépensé la quasi-totalité de la manne. En 2023, de nouveaux développements économiques aggravent les projections. Mais la réaction politique est la même : dépenser plus – un total d’environ 65 milliards de dollars de plus sur l’horizon de projection.

Le gouvernement affirme qu’il couvrira environ un sixième du coût des nouvelles dépenses en réduisant les opérations et en réduisant les services professionnels externalisés. Mais les révisions des dépenses promises dans un passé récent n’ont jusqu’à présent pas été à la hauteur. Le budget promet également de nouvelles recettes, en particulier de l’impôt minimum alternatif remanié et de l’impôt minimum mondial sur les entreprises. Mais ces nouveaux revenus n’arriveront que si les contribuables concernés ne trouvent pas de moyens de planifier autour de ces taxes, ce qui, d’après l’expérience, est peu probable.

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Dépenser et emprunter davantage dans les bons comme dans les mauvais moments n’est pas nouveau. De nombreux pays, dont le Canada, l’ont déjà fait et le font encore. Les gouvernements pensent souvent qu’une politique budgétaire expansionniste devrait soutenir les dépenses, même en période de boom. Ils rejettent les inquiétudes concernant les déficits qui déplacent injustement le coût des services gouvernementaux vers l’avenir parce qu’ils croient que les générations futures seront plus riches. Ou il peut s’agir de simple populisme : obtenir un avantage électoral à court terme avec des aides et des services dont les électeurs actuels peuvent profiter, tout en obligeant les futurs électeurs à payer la facture.

Quelles que soient ses motivations, ce gouvernement fédéral est à fond dans les dépenses et les emprunts. La dernière année dans les projections de la mise à jour financière de l’automne 2019 – les dernières projections pré-COVID – était 2024-25. Dans la mise à jour de l’automne 2020, les dépenses prévues pour 2024-2025 étaient supérieures de 9 milliards de dollars à ce qu’elles étaient un an plus tôt. Le budget 2021 a ajouté 24 milliards de dollars supplémentaires, la mise à jour de l’automne 2021 11 milliards de dollars, le budget 2022 14 milliards de dollars, la mise à jour de l’automne 2022 26 milliards de dollars supplémentaires et maintenant le budget 2023 ajoute 9 milliards de dollars supplémentaires. C’est un ajout total de 93 milliards de dollars. Les dépenses projetées pour 2024-2025 ont augmenté d’environ 13 milliards de dollars tous les six mois.

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Freeland cite une baisse projetée du ratio de la dette au PIB au cours des 30 prochaines années comme preuve de la prudence et de l’équité du gouvernement envers les générations futures. Mais cette projection est sans récession. Les 30 prochaines années apporteront inévitablement des récessions et les gouvernements réagiront inévitablement en dépensant et en empruntant davantage. Une récente étude par deux d’entre nous (Alex Laurin et John Lester) utilise l’expérience passée pour simuler des scénarios avec des récessions. Appliquée au scénario de base du budget, son approche montre une chance sur quatre que le ratio d’endettement augmente par rapport à sa valeur de 2027-28 au cours des trois prochaines décennies. Un plan budgétaire vraiment prudent rendrait l’échec de la réduction du ratio d’endettement beaucoup moins probable.

Un gouvernement qui se veut juste envers les générations futures rembourserait le coût des aides temporaires à la COVID-19 avant que les générations qui n’en bénéficient pas ne commencent à payer des impôts, c’est-à-dire d’ici 2040-41. Rembourser la dette COVID dans ce délai avec suffisamment de certitude nécessiterait des restrictions budgétaires équivalant à une augmentation de la TPS de quatre points de pourcentage d’ici 2027-2028. Le simple fait de ramener le ratio d’endettement à son niveau d’avant la pandémie de 30,7 %, un objectif nettement moins exigeant, nécessiterait une retenue équivalant à une augmentation de la TPS de deux points de pourcentage.

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Selon les preuves actuelles, pour que la politique budgétaire fédérale suive une trajectoire prudente et équitable pour les générations futures, le gouvernement devra renoncer à une partie de la flexibilité de la politique budgétaire qu’il a utilisée si imprudemment. Une option serait une législation l’obligeant à fixer un plafond pour les dépenses non cycliques, de sorte que les recettes exceptionnelles soient économisées et non dépensées. Quelle que soit l’option que nous choisissons, le budget de 2023 souligne que l’approche actuelle ne mène nulle part.

Alex Laurin et William Robson travaillent pour l’Institut CD Howe. John Lester est membre exécutif de la School of Public Policy de l’Université de Calgary.

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