vendredi, novembre 8, 2024

Opinion : blâmer « l’urgence » de la productivité du Canada principalement sur la lenteur de l’adoption de l’innovation

John Ruffolo : Nous avons besoin que nos secteurs privé et public s’unissent autour de leurs forces complémentaires, permettant ainsi une véritable approche « Équipe Canada »

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Lorsque la sous-gouverneure principale de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, a qualifié d’« urgence » la faible croissance de la productivité au Canada, ses paroles ont résonné avec toute la clarté d’une alarme incendie. Nous pouvons tous sentir la fumée (métaphorique) et ressentir la hausse de la température. S’enfuir et espérer que quelqu’un d’autre éteigne le feu ne fonctionnera pas.

La première étape consiste à définir clairement le problème de productivité du Canada. Oui, notre production économique diminue par rapport à nos intrants, en particulier par rapport à nos principaux concurrents mondiaux. Le déclin de la productivité nationale signifie en fin de compte une baisse du niveau de vie pour tout le monde et moins de financement pour les programmes sociaux dont nous bénéficions actuellement.

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La principale cause du retard de productivité du Canada est notre lenteur à adopter des innovations qui stimulent la productivité, celles qui émergent des entreprises créées par des entrepreneurs férus de technologie. En tant qu’économie, nous devons mieux identifier et intégrer de manière opérationnelle les développements innovants dans les domaines des logiciels, de la robotique, de l’intelligence artificielle, des équipements de fabrication et de transformation avancés, entre autres technologies.

Ces innovations accomplissent deux choses : soit elles contribuent à augmenter la valeur des biens ou des services que nous produisons, soit elles nous aident à diminuer leurs coûts de production respectifs. Dans une situation idéale, l’adoption d’innovations dans votre entreprise pourrait augmenter à la fois le chiffre d’affaires et le résultat net, ainsi que la compétitivité de l’entreprise.

Nous aurons toujours besoin de main-d’œuvre humaine, mais les « gagnants » économiques de demain seront les pays qui tenteront aujourd’hui d’augmenter utilement la main-d’œuvre humaine grâce à l’innovation. Pour réaliser des progrès significatifs en matière de productivité au Canada et rester dans la course, nous avons besoin que nos secteurs privé et public s’unissent autour de leurs forces complémentaires, permettant ainsi à une véritable approche « Équipe Canada » de prendre forme sur cette question vitale.

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Permettez-moi d’utiliser ici une analogie avec l’agriculture, car d’une manière générale, les agriculteurs et les entrepreneurs soucieux de l’innovation ont beaucoup en commun. Les deux commencent par des graines – qu’il s’agisse des graines d’une nouvelle idée révolutionnaire de l’entrepreneur ou des graines physiques de l’agriculteur. Les deux détermineront individuellement le meilleur terrain, ou secteur de l’économie, pour planter ces graines. Les deux rassembleront les diverses ressources nécessaires pour faire pousser ces graines en cultures matures récoltables, façonnant ainsi l’économie de leur unité en conséquence.

Et tous deux se tourneront vers le gouvernement pour obtenir de l’aide sur les principaux obstacles qu’aucun des deux ne peut surmonter efficacement seul, comme l’accès aux marchés mondiaux ou la lutte contre les espèces envahissantes.

Dans cette analogie, le gouvernement ne microgère pas les opérations quotidiennes de qui que ce soit. Au contraire, il met en œuvre des politiques largement utiles qui assurent l’égalité des chances, plutôt que de poursuivre l’illusion de l’égalité des résultats.

De cette façon, l’ensemble du gâteau économique peut s’agrandir pour tout le monde. Ce que nous devons éviter, c’est d’avoir un gâteau économique qui ne grossit pas, conduisant à des scénarios déprimants où des groupes d’intérêts concurrents se battent pour des croûtes et des miettes brisées.

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Laissez-moi être clair : je ne suis pas un techno-libertaire. J’apprécie les garde-fous créés par le gouvernement qui freinent les pratiques commerciales prédatrices ou qui punissent la pollution de notre précieux environnement naturel. Mais pour que la productivité du Canada s’améliore, nous avons besoin que nos différents niveaux de gouvernement prennent conscience de leur responsabilité de « ne pas nuire » aux perspectives des entrepreneurs ayant des idées innovantes.

Le gouvernement devrait, pour commencer, réduire les formalités administratives qui freinent nos entrepreneurs et examiner les meilleures pratiques pertinentes à travers le monde pour s’en inspirer. Pour contribuer davantage à soutenir les gains de productivité au Canada et à soutenir nos entrepreneurs innovants, nos efforts en matière de politique publique peuvent être concentrés sur trois domaines : l’accès au capital, l’accès aux talents et l’accès aux clients et aux marchés.

Lorsqu’il s’agit d’attirer des investissements privés dans des entreprises innovantes, la politique gouvernementale peut être une aide ou un obstacle. Le projet controversé d’Ottawa visant à augmenter les impôts sur les gains en capital inhibe déjà le capital-risque, avant même qu’il ne soit adopté. Du côté positif du grand livre, un engagement opportun d’un soutien gouvernemental (comme le soutien d’Exportation et développement Canada), lorsque le risque d’investissement est inacceptablement élevé pour le capital privé, peut par la suite aider à canaliser le financement privé vers des entreprises innovantes en atténuant cette incertitude.

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En ce qui concerne les talents, les politiques publiques peuvent être utilisées pour attirer, retenir et récompenser les personnes possédant des compétences et des qualifications rares à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le Canada continue de bénéficier grandement de son ouverture de longue date aux nouveaux arrivants talentueux, en particulier ceux qui possèdent des compétences recherchées dans les industries innovantes ou dans les métiers. Cela dit, nous devons aligner nos politiques en matière de talents sur nos politiques en matière d’infrastructures – sinon, les déficits de logements et les transports publics lamentables inciteront certains nouveaux arrivants à reconsidérer le Canada.

Enfin, sur le plan des clients et des marchés, le gouvernement pourrait contribuer à maintenir des règles du jeu équitables dans les secteurs réglementés et dans les espaces dominés par quelques grands acteurs mondiaux confrontés à d’importantes barrières en matière de données ou de propriété intellectuelle, afin que nos start-ups et les premiers acteurs soucieux de l’innovation Les compagnies de scène ont la possibilité de rivaliser équitablement. Les gouvernements pourraient permettre l’accès aux marchés mondiaux grâce à des accords commerciaux bilatéraux, à l’établissement de normes et à l’alignement des régimes de données et de propriété intellectuelle.

Et le plus simple, nos trois niveaux de gouvernement pourraient utiliser une modeste partie des milliards dépensés chaque année en dépenses d’approvisionnement pour soutenir les idées et les produits/services innovants de nos entreprises nationales canadiennes, lorsque cela est possible.

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Je crois sincèrement qu’en exploitant toute la puissance du secteur privé et en adoptant les bons choix de politique publique, nous pouvons faire de l’économie canadienne un véritable leader mondial en matière de productivité.

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Vétéran de 30 ans sur la scène canadienne de l’investissement technologique, John Ruffolo est le fondateur de Maverix Private Equity et co-fondateur du Conseil des innovateurs canadiens.

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