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Par Gina Pappano
Le système bancaire britannique vient de traverser un scandale majeur. Même si cette question n’a pas fait l’objet d’une grande couverture médiatique de ce côté-ci de l’Atlantique, nous ferions tous bien d’y prêter attention. L’incident inquiétant au centre du scandale — ce qu’on appelle maintenant le « débancarisation » — ressemble beaucoup à une sorte d’annulation de plus en plus courante ici au Canada.
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Le scandale implique l’homme politique et personnalité médiatique britannique Nigel Farage, ancien chef de l’UKIP, le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, et leader du camp du Oui lors du référendum sur le Brexit en 2016. Plus tôt cet été, M. Farage a annoncé que sa banque – Coutts & Co – l’avait informé que son compte était en train d’être fermé. Il en a parlé publiquement, suggérant que la fermeture était politiquement motivée. La banque a nié, allant jusqu’à prétendre que la véritable raison était qu’il n’avait pas assez d’argent sur son compte. Mais finalement, M. Farage a eu raison. Il a mis la main sur des communications internes montrant que Coutts fermait son compte parce que ses positions politiques ne « correspondaient pas à leurs valeurs ».
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S’ensuit la démission d’Alison Rose, PDG de NatWest Group, la société mère de Coutts, rapidement suivie par le départ de Peter Flavel, PDG de Coutts. Même le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est impliqué et envisage actuellement de nouvelles réglementations qui empêcheraient les banques de refuser de servir leurs clients en raison de leurs opinions politiques. Farage s’est finalement vu proposer de récupérer son compte Coutts, mais il n’a pas encore précisé s’il accepterait l’offre de garder ses comptes ouverts. Il a toutefois précisé qu’il avait envoyé une lettre de litige à Coutts exigeant des excuses complètes et une compensation pour ses frais.
Tout cet épisode devrait sonner l’alarme pour nous tous. L’idée selon laquelle les banques, qui sont des institutions clés de la vie moderne, deviennent des acteurs idéologiques et décident de refuser leurs services à des individus autrement éligibles en raison de leurs opinions politiques est plus que déconcertante.
Bien entendu, les banques se livrent déjà à des formes d’annulation qui ne sont pas sans rappeler ce qui est arrivé à M. Farage. Les institutions financières, y compris les banques, décident désormais régulièrement de cesser d’investir ou de fournir des services aux sociétés pétrolières et gazières, à la fois pour attirer les militants du climat et pour améliorer leurs scores environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) auprès des environnementalistes et d’autres groupes de défense. .
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InvestNow, l’organisation que je dirige, est intervenue et a présenté des propositions d’actionnaires aux banques canadiennes pour contrer ces campagnes destructrices de prospérité, dont l’objectif ultime est de fermer l’industrie pétrolière et gazière du Canada. Nous sommes les premiers à présenter de telles propositions aux banques du Canada. Notre objectif est de les empêcher de céder aux pressions politiques et idéologiques et de devenir complices de projets visant à saper le secteur énergétique canadien.
Pourquoi les banques existent-elles ? La Loi sur les banques, qui réglemente les banques à charte du Canada, poursuit trois objectifs principaux : protéger les fonds des déposants, assurer le maintien des réserves de liquidités et promouvoir l’efficacité du système financier par la concurrence.
Les banques ont besoin d’une charte du gouvernement pour faire des affaires. Cette charte accorde un privilège, mais elle impose également une responsabilité : détenir et gérer les investissements de tous les Canadiens. Ce n’est pas une autorisation pour agir en tant qu’activiste social.
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Les banques possèdent de nombreux attributs des services publics. Ils ne doivent pas devenir le bras armé financier d’une position morale donnée. Les citoyens, et en particulier les actionnaires, devraient examiner attentivement ce que nos banques signalent à travers leurs déclarations politiques et s’assurer qu’elles gèrent leurs investissements de manière sage et prudente, sans se laisser récupérer par des intérêts particuliers. La militarisation du secteur bancaire comme outil politique doit cesser. Le secteur bancaire devrait être une question de banque, et non de climat, de répartition des revenus ou quoi que ce soit d’autre.
Le système bancaire canadien est parmi les mieux gérés, les mieux réglementés et les mieux capitalisés au monde. Il est important que les Canadiens aient confiance dans leurs institutions financières. Mais cette confiance repose sur la connaissance que nous avons tous accès aux avantages de notre système, et pas seulement ceux qui occupent des positions politiques et idéologiques officiellement privilégiées.
Gina Pappano, directrice exécutive d’InvestNow, était responsable des renseignements sur les marchés à la Bourse de Toronto (TSX) et à la Bourse de croissance TSX (TSXV).