vendredi, novembre 22, 2024

Opinion : Amener le Canada à zéro émission nette coûtera plusieurs fortunes

Même un institut de recherche financé par le gouvernement estime que les coûts équivaudront à des années de PIB. Les politiques doivent commencer à en parler

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Par Robert Lyman

Parmi les nombreuses questions sur les politiques du gouvernement fédéral visant à éliminer pratiquement les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada d’ici 2050, l’une des plus difficiles à répondre concerne les coûts pour les gouvernements, les entreprises et les consommateurs. Cela est dû en partie à un grave échec de la gouvernance. Les gouvernements fédéral et provinciaux n’ont pas réussi à fournir aux Canadiens un inventaire des mesures qu’ils ont mises en œuvre, de leurs coûts, de leurs bénéficiaires visés et de leur efficacité. Les gouvernements rendent régulièrement hommage à « la transparence et à la responsabilité », mais les ont largement ignorés dans leurs politiques climatiques.

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L’Institut canadien du climat est un organisme de recherche à but non lucratif, principalement financé par le gouvernement fédéral, qui promeut l’accélération des efforts du Canada pour atteindre zéro émission nette. Elle a passé un contrat avec Navius ​​Research pour développer le « Climate Action Tracker », une liste en ligne des mesures climatiques actuelles et prévues et des dépenses connexes. Les chiffres des dépenses sont parfois spéculatifs, la liste n’est pas complète et il n’est pas toujours clair comment Navius ​​a décidé ce qui est une mesure climatique et ce qui ne l’est pas. Mis à part ces arguties et d’autres, les Canadiens devraient être reconnaissants que quelqu’un ait enfin fait cet effort.

Selon l’outil de suivi, des fonds ont été approuvés pour pas moins de 112 mesures fédérales et 364 mesures politiques provinciales et territoriales en matière de climat. De 2020 à 2028, les sommes impliquées dans ce nombre étonnant d’initiatives s’élèvent à 172,8 milliards de dollars pour les mesures fédérales et à 303 milliards de dollars pour les provinces et les territoires, pour un total de 476 milliards de dollars. C’est plus que la province de Québec dépensé sur les soins de santé au cours de la dernière décennie.

Les crédits d’impôt à l’investissement sont essentiellement un incitatif fiscal fédéral pour l’investissement des entreprises. Ils permettent aux particuliers ou aux entreprises de déduire de leurs impôts un certain pourcentage des coûts d’investissement. En règle générale, ces crédits d’impôt transfèrent jusqu’à la moitié des coûts en capital d’un projet de l’investisseur au contribuable général. Ils représentent la plus grande des dépenses liées au climat. Le crédit d’impôt à l’investissement pour l’électricité propre représentera un montant estimé à 25,7 milliards de dollars d’ici 2030 ; celui pour Clean Hydrogen, 17,7 milliards de dollars ; pour la fabrication de technologies propres, 11 milliards de dollars ; pour l’investissement dans les technologies propres, 6,7 milliards de dollars ; et ainsi de suite. Les trois plus grands programmes de dépenses directes sont le financement de la Banque de l’infrastructure du Canada (25 milliards de dollars jusqu’en 2030), le Fonds de croissance du Canada (15 milliards de dollars) et le Fonds pour le transport en commun (14,9 milliards de dollars).

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Aussi impressionnants que soient ces chiffres, ils sont éclipsés par les estimations des dépenses combinées du gouvernement et du secteur privé nécessaires pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. En 2022, RBC estimé cela représenterait environ 2 000 milliards de dollars. Le budget fédéral de cette année-là prévoyait que pour atteindre la carboneutralité, il faudrait des investissements allant de 125 à 140 milliards de dollars. par an chaque année jusqu’en 2050, soit entre 3 400 milliards et 5 200 milliards de dollars au total. D’autres autorités ont publié des estimations des dépenses nécessaires simplement pour décarboniser la production d’électricité canadienne et ensuite électrifier complètement l’économie – c’est-à-dire : pas en comptant le coût de l’élimination des émissions dans tous les modes de transport, production pétrolière et gazière, industrie, bâtiment et agriculture) – et ils se situent généralement dans la même fourchette.

Quelle est la taille de ces chiffres ? Le PIB du Canada s’élevait à un peu plus de 2 100 milliards de dollars en 2022, de sorte que la fourchette des estimations pour atteindre la carboneutralité se situe entre un et deux ans et demi du revenu total du Canada. Deux billions de dollars représentent 50 000 $ pour chacun des 40 millions de résidents actuels du Canada, soit environ 118 000 $ pour chaque foyer. Si vous deviez dépenser 40 dollars par seconde, il vous faudrait 1 584 ans pour dépenser 2 000 milliards de dollars et 4 118 ans pour dépenser 5 200 milliards de dollars.

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Les taxes carbone monopolisent pratiquement le débat public sur le coût des réductions d’émissions, mais ne représentent en réalité qu’une petite partie du total. Selon un 2021 rapport Selon Ross McKitrick et Elmira Aliakbari pour l’Institut Fraser, d’ici 2030, les réductions de la taxe carbone accordées aux contribuables dépasseront légèrement les recettes de la taxe carbone versées aux gouvernements. Cependant, l’une des principales conclusions de l’analyse de l’Institut Fraser est que l’augmentation de la taxe sur le carbone entraînera des réductions prononcées des recettes ailleurs dans le système fiscal, ce qui signifie que pour maintenir les réductions de taxe sur le carbone aux ménages dans la mesure promise, le gouvernement devra aller plus loin. en déficit. En fait, ce déficit pourrait ajouter environ 22 milliards de dollars par an à la dette publique.

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L’ampleur stupéfiante des chiffres impliqués dans les estimations suggère que les débats actuels sur la politique climatique doivent se recentrer sur les dépenses, la responsabilité et la rentabilité, ainsi que sur les chevauchements et les duplications, en supposant qu’il y ait un véritable effort pour réduire les coûts. Il y a aussi, bien sûr, la question de savoir quel effet, le cas échéant, ces énormes dépenses pourraient avoir sur les températures mondiales. Malheureusement, la réponse est quasiment nulle.

Poste financier

Robert Lyman est un économiste de l’énergie à la retraite.

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