Colin Craig: Une politique qui autorise le traitement dans un autre pays et le remboursement à domicile mettrait fin à beaucoup de souffrances
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Si les gouvernements provinciaux copiaient une politique européenne en matière de soins de santé, ils pourraient aider immédiatement des milliers de patients canadiens qui souffrent.
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Adoptée en 2011, la « directive transfrontalière » de l’Union européenne (UE) enlève le pouvoir aux bureaucrates de la santé et place plutôt les patients aux commandes. Les patients de l’UE confrontés à une longue liste d’attente pour une intervention peuvent se rendre dans un autre pays de l’UE, payer une intervention chirurgicale, puis être remboursés par leur pays d’origine pour la facture. Les remboursements couvrent le coût de ce que le gouvernement aurait payé pour que la procédure soit effectuée localement.
L’importation de l’approche politique de l’UE au Canada pourrait apporter un soulagement immédiat à de nombreux patients désespérés. Il y a quelques années, un patient de la Colombie-Britannique Jenny McKenzie décrit à SecondStreet.org à quoi ressemblait la vie sur une liste d’attente. Sa douleur à la hanche était si intense que le simple fait de traverser son salon devenait assez difficile. La lenteur du système de santé du gouvernement a également privé Jenny de temps précieux avec ses petits-enfants : garder des enfants hyper-mobiles était tout simplement hors de question. Pendant qu’elle attendait d’être opérée, elle ne pouvait pas voyager, faire de l’exercice ou même rencontrer ses amis pour prendre un café.
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D’autres patients ont décrit avoir pensées suicidaires alors qu’ils languissaient sur les listes d’attente du gouvernement et luttaient pour faire face à la douleur chronique. Un professeur de soins infirmiers à la retraite qui a mené des recherches universitaires sur la souffrance des patients a décrit une fois à SecondStreet.org comment un patient albertain s’est fait annuler sa chirurgie, car son attente d’un an pour la procédure nécessitait la prise d’analgésiques et les narcotiques avaient endommagé son foie à un point tel qu’il n’est plus qualifié pour la chirurgie.
Les données obtenues par SecondStreet.org ont montré 11 581 patients sont décédés au Canada en 2020-2021 en attendant que les gouvernements se décident à offrir la chirurgie. La plupart semblaient être décédés en attendant des procédures qui auraient pu améliorer leur qualité de vie, comme une opération de la hanche. Mais il y avait aussi de nombreux cas où des patients sont décédés en attendant une intervention chirurgicale qui aurait pu leur sauver la vie, comme une opération cardiaque.
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Si les gouvernements provinciaux fournissaient un soutien financier aux Canadiens pour qu’ils se fassent opérer à l’étranger ou dans d’autres provinces, des milliers de patients pourraient recevoir les soins dont ils ont besoin en temps opportun. Les grands-parents pourraient recommencer à profiter de leurs années de retraite et passer du temps avec leurs petits-enfants. Les parents pourraient retourner au travail et remettre leur vie sur les rails. Qui sait? La vie de certains patients pourrait même être sauvée.
Pour être clair, il pourrait y avoir des cas où un patient doit payer la différence entre le montant remboursé par son gouvernement et le coût de la chirurgie par un fournisseur de soins de santé à l’extérieur du Canada. Cependant, l’inverse est également possible. Par exemple, le patient manitobain Max Johnson a indiqué à la fin de 2021 que son opération au genou en Lituanie coûte beaucoup moins cher que le gouvernement du Manitoba dépense généralement pour la procédure.
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Copier l’approche de l’UE aiderait également les patients qui n’ont pas voyagé à l’étranger mais qui sont restés sur les listes d’attente du gouvernement pour une intervention chirurgicale. Chaque fois qu’une personne devant eux quittait la liste d’attente du système public et voyageait à l’étranger, tout le monde sur la liste progressait d’une place.
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Les gouvernements provinciaux couvrent parfois le coût des chirurgies planifiées fournies aux patients canadiens dans d’autres pays. Mais le mot clé est « parfois ». Bien que ce recours soit rare au Canada, dans l’UE en 2019 84 pour cent des demandes de remboursement ont été approuvées. Dans l’ensemble, 243 655 patients ont vu leur demande de remboursement approuvée à l’avance ou après que le patient a payé la chirurgie. Les patients canadiens bénéficieraient clairement si le Canada approuvait aussi systématiquement les remboursements.
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Le meilleur aspect de cette politique est peut-être son coût, qui est minime. Cela n’augmente pas vraiment les coûts, mais change plutôt lorsque la dépense se produit. Au lieu que le gouvernement paie l’opération d’un patient l’année prochaine, il paie la facture maintenant. Ainsi, avec le temps, le coût s’équilibre.
Voyager à l’étranger pour une intervention chirurgicale n’est pas vraiment pratique ; pas plus que d’avoir à payer de l’argent pour la chirurgie. Mais le système canadien est en crise. Trop de patients souffrent. Nous devons penser en dehors du business as usual. Les gouvernements se sont beaucoup trop habitués aux longues listes d’attente pour les soins de santé. Les patients méritent une nouvelle approche, une approche qui les place aux commandes.
Colin Craig est président de SecondStreet.org, un groupe de réflexion canadien.