OpenAI, fondée avec une mission altruiste, devient une entreprise hyper financée, suscitant des tensions entre ses objectifs financiers et sa vision initiale. Des départs notables parmi les dirigeants, dont le PDG Sam Altman, mettent en lumière des préoccupations sur la culture d’entreprise. La transition vers une structure à but lucratif soulève des questions sur l’avenir d’OpenAI et sa capacité à concilier rentabilité et mission sociale, tandis qu’elle se mesure à des géants comme Google et Meta.
Le défi d’attirer des investisseurs repose sur une réalité inéluctable : ces derniers attendent des résultats concrets.
OpenAI : D’une Mission Altruiste à une Entreprise Hyper Financée
OpenAI a été fondée avec un objectif noble en tête : contribuer au bien-être de l’humanité à travers le développement d’une intelligence générale artificielle. Cependant, en chemin, elle est devenue l’une des start-ups les plus financées de la Silicon Valley, et ce paradoxe entre sa mission initiale et ses ambitions financières ne cesse de croître.
Peu de temps après le lancement d’un nouveau modèle prétendument capable de « raisonner », OpenAI envisage de renoncer à son statut à but non lucratif. Des départs notables parmi les cadres supérieurs, dont le PDG Sam Altman — qui a récemment fait l’objet d’une éviction temporaire liée à des problèmes de confiance — renforcent son ascendant dans le secteur technologique.
Mercredi dernier, Mira Murati, la directrice technique de longue date, a annoncé son départ pour « créer du temps et de l’espace pour de nouvelles explorations ». Ce jour-là, deux autres figures importantes, Bob McGrew, directeur de la recherche, et Barret Zoph, vice-président de la formation postérieure, ont également décidé de quitter l’entreprise. Dans un post sur X, Altman a qualifié ces changements de « phénomène naturel » au sein des entreprises.
Un Changement de Cap Inévitable
Altman a reconnu que la rapidité de ces changements n’était pas habituelle, mais a expliqué que la nature même d’OpenAI la rendait différente des autres entreprises. Cette série de départs fait écho à une tendance qui a pris de l’ampleur l’an dernier, après une tentative infructueuse du conseil d’administration de révoquer Altman. D’autres cofondateurs, comme Ilya Sutskever, ainsi que des chercheurs clés, ont également quitté OpenAI, soulevant des préoccupations sur la culture d’entreprise et la gestion des priorités.
Initialement conçu comme un laboratoire à but non lucratif, OpenAI a évolué vers une structure à but lucratif, OpenAI LP, permettant ainsi de lever des fonds pour le développement de l’intelligence générale artificielle. Cependant, cette transition suscite des inquiétudes quant à la mission philanthropique de l’organisme à but non lucratif qui vise à assurer que l’AGI profite à l’ensemble de l’humanité.
Avec une valorisation actuelle estimée à 150 milliards de dollars, OpenAI se trouve en concurrence avec des géants comme Google et Meta, qui développent également leurs propres modèles d’IA. Alors que l’entreprise cherche à lever des fonds supplémentaires, la pression pour générer des rendements financiers devient plus forte, remettant en question l’esprit originel de donation qui prévalait à ses débuts.
Les récents changements de direction et la réorganisation imminente vers une entité à but lucratif soulèvent des interrogations sur l’avenir d’OpenAI et la manière dont elle équilibrera ses objectifs financiers avec sa mission sociale. Les départs de personnalités clés, comme Murati, ne font qu’accentuer l’incertitude qui entoure cette transformation.