Omar Allam : Le Canada a une occasion en or de capitaliser sur le renouvellement des liens avec l’Arabie saoudite

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Alors que les règles commerciales mondiales et les alliances politiques sont réécrites, l’équilibre des pouvoirs change avec une concurrence géopolitique accrue. Le Canada a une occasion marquante de corriger sa trajectoire et de progresser avec un partenaire commercial très important et un acteur géopolitique influent au Moyen-Orient et dans le monde : l’Arabie saoudite.

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La nomination par le Canada d’un nouvel ambassadeur à Riyad, en Arabie saoudite, est une étape positive dans la reprise des relations bilatérales en matière de commerce et d’investissement.

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Le rétablissement des relations diplomatiques représente une occasion en or pour le Canada.

Le pays offre un marché national et régional florissant grâce à une infrastructure de classe mondiale et une situation géographique favorable à partir de laquelle accéder à l’Europe, au Moyen-Orient, à l’Afrique et à l’Asie ainsi qu’aux pays voisins du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le commerce international, l’innovation et l’investissement étranger direct sont la voie à suivre. D’autres pays comme les États-Unis, la Chine, l’Inde, Singapour, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont actifs sur le marché et nous aussi. Le Canada doit combiner sa proposition de valeur naturelle avec clarté et concentration pour tirer parti de cette possibilité.

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L’Arabie saoudite a enregistré le taux de croissance le plus élevé du G20 en 2022, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En comparaison, les Émirats arabes unis étaient juste derrière avec une croissance de 7,6 %, tandis que le Qatar a progressé de 4,8 %, son taux le plus rapide en près d’une décennie.

Alors que Riyad continue de faire preuve de force diplomatique, l’Arabie saoudite est en passe de devenir l’économie à la croissance la plus rapide au monde en 2023, surpassant tous ses pairs du G20, selon les projections des Perspectives de l’économie mondiale 2023 du Fonds monétaire international.

Depuis que l’Arabie saoudite a suspendu ses relations diplomatiques avec le Canada en 2018, le pays a connu une transformation majeure ces dernières années, alimentée par une volonté nécessaire de diversifier son économie loin des hydrocarbures.

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Parmi les réalisations notables et les réformes substantielles soutenues par Saudi Vision 2030 au cours des dernières années, citons :

Investissements scientifiques et coopération spatiale

Avec la création de la Commission spatiale saoudienne en 2018, l’Arabie saoudite est entrée dans l’histoire plus tôt cette semaine après avoir réussi à envoyer deux de ses citoyens dans l’espace, dont la toute première femme arabe.

Missions d’intervention rapide et de sauvetage

Le pays a joué un rôle de chef de file mondial et a joué un rôle déterminant dans l’évacuation de plus de 5 000 personnes de plus de 100 pays, dont le Canada, lors de la crise soudanaise qui s’est déroulée en avril 2023.

Projet phare NEOM

La mégapole saoudienne NEOM, d’une valeur de 500 milliards de dollars, 33 fois la taille de New York et bordant la mer Rouge, a obtenu la première place dans la liste Forbes des 10 meilleures économies des futures entreprises en mars 2023.

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Développement rapide du secteur du tourisme et des loisirs après les réformes sociales

Outre des projets d’envergure comme NEOM, l’Arabie saoudite est ouverte aux touristes et a considérablement élargi son offre d’événements de loisirs, sportifs, culturels et de divertissement.

Potentiel minier important, recherche de partenariats internationaux

Le ministère saoudien de l’industrie et des ressources minérales a annoncé en avril 2023 que le gouvernement avait présélectionné 13 soumissionnaires (dont Barrick Gold Corp.) pour des licences d’exploration minière dans le cadre de ses plans de diversification loin du pétrole, libérant un vaste potentiel d’exploration de ressources dans l’aluminium, l’or, cuivre et uranium.

Des zones économiques spéciales (ZES) pour attirer les investissements étrangers

Quatre nouvelles ZES ont été créées en avril 2023 dans diverses régions du pays qui offrent des incitations concurrentielles aux entreprises et un cadre réglementaire solide.

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Les réformes de Saudi Vision 2030 sont substantielles et la dynamique est évidente. Les changements transformationnels et les investissements majeurs sur le marché entraînent une demande importante pour de nombreux biens, services, technologies et investissements dans les domaines de l’aérospatiale et de la défense, de l’éducation et de la formation, du tourisme, des soins de santé, des transports, de la mobilité, des mines, des partenariats public-privé et des énergies renouvelables. secteur, des technologies propres, solaire et éolienne ainsi que des batteries, des véhicules électriques et de la fabrication axée sur la technologie, qui ont tous déjà établi des chaînes de valeur durables — tous des domaines où le Canada est reconnu comme un chef de file mondial.

L’objectif immédiat pour le Canada devrait être la conception d’une stratégie internationale d’exportation et d’investissement qui inclut l’Arabie saoudite comme un marché prioritaire qui ne peut être négligé. Si le Canada veut réduire les risques liés à la Chine, diversifier le commerce et attirer les investissements étrangers, s’il veut contrer le terrorisme mondial et aider à lutter contre les changements climatiques, Ottawa doit renouer avec Riyad en tant que partenaire commercial à part entière et nous devons garder tous les canaux de dialogue commercial et politique ouverts, en particulier lorsque nous ne sommes pas d’accord sur des sujets sensibles.

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Pour ceux qui ont de l’expérience dans la région du CCG, il va sans dire que l’Arabie saoudite est un marché relationnel qui exige respect, investissement à long terme, patience et tolérance au risque pour réussir.

À l’avenir, voici ce que le Canada devrait envisager pour réussir en Arabie saoudite :

1. Choisissez les meilleurs marchés dans lesquels investir et les secteurs avec un avantage concurrentiel évident

Le marché saoudien doit être soigneusement examiné dans le cadre d’un exercice plus vaste dirigé par le gouvernement et le secteur privé pour définir les priorités du Canada en matière de commerce et d’investissement, les marchés internationaux ciblés, notamment le Qatar, les Émirats arabes unis et le CCG.

2. Adopter un état d’esprit orienté deal

Tirez parti des solutions de financement du commerce et des véhicules de passation de marchés de gouvernement à gouvernement avec le fonds souverain saoudien de 730 milliards de dollars américains, le Fonds d’investissement public et les principales sociétés de portefeuille pour effectuer des investissements stratégiques au Canada, en Arabie saoudite et sur des marchés tiers.

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3. Orchestrez une proposition de valeur claire pour créer des exportations à forte croissance

Les entreprises canadiennes devraient examiner de près les possibilités qui contribueront à la réalisation des objectifs de développement économique de l’Arabie saoudite alignés sur la Vision 2030 et tirer parti du portefeuille de commerce international du gouvernement du Canada et s’associer à des entreprises de services professionnels locales de confiance pour les aider à naviguer sur les plans commercial, juridique, fiscal, financier environnement réglementaire et obligations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

4. Nouveaux modèles de partenariat commercial

Bien que le Canada et l’Arabie saoudite aient mis en place un mécanisme commercial bilatéral — le Conseil économique conjoint ou JEC — il est sous-utilisé et a besoin d’un redémarrage. Le JEC exigera du secteur privé des groupes de travail pour faire progresser la coopération dans les secteurs à forte croissance. Avec un engagement proactif, le JEC peut être utilisé comme un véhicule stratégique pour poursuivre un partenariat commercial et économique global.

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5. Offensive de charme

Le premier ministre Justin Trudeau devrait saisir l’occasion de diriger une visite de haut niveau avec des ministres et des chefs d’entreprise clés en Arabie saoudite en octobre 2023 en marge de l’Initiative des investissements futurs pour signaler l’engagement du Canada et faire avancer les intérêts stratégiques.

C’est maintenant. Sans mesures importantes, les entreprises canadiennes continueront de prendre du retard sur leurs concurrents et de rater des occasions perdues.

Les signes sont clairs, le risque d’inaction est tout simplement trop élevé pour que le Canada ignore plus longtemps l’Arabie saoudite.

Omar Allam est un conseiller commercial mondial et un ancien diplomate commercial canadien.