Numeral veut transformer les comptes bancaires en microservices

Rencontrez Numeral, une startup française qui souhaite mettre à niveau les comptes bancaires des entreprises. Alors que les clients interagissent avec Numeral à l’aide d’une interface de programmation d’applications (API) moderne, la startup se connecte directement aux serveurs bancaires pour télécharger les fichiers de paiement et interagir avec des systèmes d’information obsolètes. En faisant abstraction de cette couche de complexité, vous pouvez traiter vos comptes bancaires comme un autre microservice dans votre architecture.

Le mois dernier, Numeral a annoncé avoir levé un tour de table de 14,8 millions de dollars (13 millions d’euros) mené par Balderton Capital. Alexandre Prot, Tom Blomfield, Guillaume Princen et Kima Ventures ont également participé. L’équipe Numeral a initialement commencé à travailler sur le projet au sein de Logic Founders, un studio de démarrage créé par eFounders.

La meilleure façon de décrire Numeral est de décrire ce qu’il n’est pas. Numeral n’est pas un agrégateur bancaire ouvert pour les applications grand public. Il ne rivalise pas avec Tink, TrueLayer ou Yapily.

Numeral n’est pas non plus un fournisseur de services bancaires. La société ne propose pas de comptes bancaires, ne génère pas d’IBAN et n’émet pas de cartes.

« Nous sommes une plateforme d’automatisation des paiements pour les entreprises technologiques », m’a dit le co-fondateur et PDG Édouard Mandon. « Nous laissons les entreprises technologiques se connecter à leur compte bancaire pour automatiser les opérations de paiement. »

Alors que les banques de détail commencent à peine à proposer des API, les banques d’entreprise ont ouvert leur plateforme bancaire il y a de nombreuses années. Mais ne vous attendez pas à une API REST avec des pages de documentation. De nombreuses banques s’attendent à ce que vous téléchargiez un fichier texte sur un serveur SFTP. Le fichier est également censé être formaté d’une manière très spécifique.

Numeral vend son produit à des sociétés de fintech, d’insurtech ou d’immobilier qui dépendent fortement des virements bancaires. Par exemple, les premiers clients de l’entreprise sont Spendesk et Swile. Numeral a créé des intégrations pour ses premiers clients afin que Spendesk et Swile puissent interagir avec leurs comptes bancaires à l’aide d’une API.

D’ici fin 2022, Numeral prévoit de proposer une couverture pour une dizaine de banques différentes. « Actuellement, la moitié de nos clients découvrent notre service par le biais d’une banque française qui décrit Numeral comme les API qu’ils n’offrent pas », a déclaré Mandon.

Une fois l’intégration terminée, les clients de Numeral peuvent intégrer des capacités et des fonctionnalités de paiement dans leurs applications. La startup propose également une application web pour le personnel non technique. De cette façon, ils peuvent rapprocher les paiements et les comptes sans avoir à utiliser l’ancienne application Web proposée par les banques d’entreprise.

Numeral peut alors ajouter quelques fonctionnalités supplémentaires en plus de son API. Par exemple, vous pouvez imaginer mettre en place un workflow d’approbation, un système de notification, etc.

La startup réfléchit également aux capacités d’orchestration. Si un client possède plusieurs comptes bancaires, il peut acheminer les paiements vers le bon compte en fonction de plusieurs règles. Numeral pourrait également être utilisé pour gérer activement les soldes de trésorerie sur plusieurs comptes.

Cela pourrait être particulièrement utile pour les clients internationaux ayant des comptes dans plusieurs pays. Mandon a travaillé pour iBanFirst avant de lancer Numeral, il sait donc une chose ou deux sur le fait d’avoir plusieurs banques partenaires réparties dans plusieurs pays.

Avec le cycle de financement, Numeral prévoit de passer à une équipe de 30 à 40 personnes. Outre de nouvelles intégrations avec des banques françaises, la société prévoit d’étendre sa couverture et sa clientèle à d’autres pays européens, tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie.

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