Réparer le système de santé, c’est dépasser le débat traditionnel entre un système à payeur unique à la canadienne et des soins privés à l’américaine
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Le Canada a longtemps nié que, malgré un appui solide pour notre système de santé publique, les Canadiens dépensent plus d’argent en soins de santé et obtiennent des résultats médiocres par rapport à de nombreux autres pays avancés. Avec l’augmentation des hospitalisations et les graves pénuries de personnel causées par la variante hautement transmissible Omicron, les défaillances de notre système de santé universel sont mises à nu.
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Dans tout le pays, une forte augmentation des hospitalisations, associée à une augmentation écrasante des nouvelles infections qui oblige de nombreux travailleurs de première ligne à se mettre en quarantaine, a mis à rude épreuve les systèmes de santé.
Ontario et Colombie britannique ont tous deux reporté des chirurgies non urgentes. De nombreux hôpitaux et cliniques, en particulier dans les zones rurales, ont été contraints de fermer temporairement ou de transférer des patients ailleurs. Pour tenter de protéger leurs systèmes de santé, les provinces ont réimposé divers degrés de restrictions.
Ces problèmes ne sont pas uniques au Canada, mais nous avons été désavantagés tout au long de cette pandémie, car notre système de santé était mis à rude épreuve avant même la COVID. Les Canadiens paient environ 25 pour cent de plus pour les soins de santé que la moyenne de l’OCDE, mais n’en ont pas pour leur argent. En effet, le Canada est à la traîne par rapport à bon nombre de ses pairs lorsqu’on le juge selon presque toutes les mesures.
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Avant la pandémie, le Canada comptait environ 13 lits de soins intensifs pour 100 000 habitants, contre 26 aux États-Unis, 29 en Autriche et 34 en Allemagne. En 2019, nous avions 1,97 lits de soins aigus pour 1 000 habitants, ce qui est loin derrière l’Allemagne (5,95), la Corée du Sud (7,08) et le Japon (7,74).
Et ces lits étaient toujours à pleine capacité ou presque. Selon les données de l’OCDE, le taux d’occupation pour les lits de soins actifs au Canada était l’un des plus élevés au monde, à 91,6 %, comparativement à 61,6 % en Grèce et à 64 % aux États-Unis. Le Canada compte également environ la moitié de la nombre de médecins par habitant que l’Autriche, et près de 45 pour cent moins d’infirmières par habitant que la Norvège.
Il n’est pas étonnant que le système canadien de médecine socialisée soit connu pour ses temps d’attente. Plus de 60 pour cent des Canadiens cherchant un rendez-vous avec un spécialiste en 2016 ont dû attendre plus d’un mois , contre seulement 25 pour cent aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse. En fait, en 2019, le temps moyen qu’il a fallu aux Canadiens pour recevoir un traitement spécialisé après avoir obtenu une référence était de 20,9 semaines , tandis que le temps d’attente médian dans Les salles d’urgence canadiennes était de 3,2 heures.
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Il est facile de comprendre pourquoi notre système de santé a cédé sous le poids de la COVID-19. Le simple fait d’éliminer l’arriéré de chirurgies et d’autres procédures retardées causées par la pandémie sera un processus long et extrêmement coûteux. En Ontario seulement, le Bureau de la responsabilité financière estimé au printemps qu’il faudrait plus de trois ans et 1,3 milliard de dollars pour résorber l’arriéré – et c’était sans tenir compte de la dernière vague.
En septembre, les premiers ministres de l’Alberta, du Manitoba, du Québec et de l’Ontario ont tenu une conférence de presse conjointe demander au gouvernement fédéral d’augmenter les transferts en santé aux provinces. Bien que leurs appels aient été largement ignorés, si l’on se fie à l’histoire, l’éventuelle « solution » que les politiciens proposeront entraînera des injections massives de l’argent des contribuables, ce qui entraînera un endettement supplémentaire du pays sans produire de résultats significatifs.
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En 2004, le premier ministre Paul Martin a organisé un sommet au cours duquel il a promis de « réparer les soins de santé pour une génération ». Le résultat était un Accord de 41 milliards de dollars avec les provinces qui ont vu les transferts en santé augmenter de six pour cent un an au cours de la prochaine décennie. Pourtant, une génération de Canadiens n’a pas vu d’améliorations. En fait, les délais d’attente n’ont fait que s’allonger depuis lors.
Selon le Fraser Institute dernier rapport sur les temps d’attente, le délai moyen entre l’obtention d’une référence et la consultation d’un spécialiste a augmenté de 201 pour cent depuis 1993; tandis que le délai entre la consultation d’un spécialiste et le traitement a augmenté de 159 %.
Réparer le système de santé va demander plus que de l’argent. Cela nécessitera des idées novatrices et des réformes structurelles, et nécessitera d’aller au-delà du débat traditionnel entre un système à payeur unique à la canadienne et des soins privés à l’américaine.
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Nous n’avons pas besoin de construire un système de santé capable de gérer une pandémie mondiale comme celle que nous vivons actuellement. Mais nous avons besoin d’un système qui ne fonctionne pas à pleine capacité ou presque dans le meilleur des cas, et nous avons besoin d’un système suffisamment flexible pour gérer les augmentations inattendues de la demande.
Pour ce faire, nous devons reconnaître que la plupart des pays avancés offrent un mélange de soins publics et privés, et mettre fin à notre aversion inutile à autoriser la participation du secteur privé aux soins de santé.
Cela peut signifier suivant l’exemple de la Saskatchewan – comme le pays l’a fait après cette province est devenu le premier d’adopter un système de médecine socialisée en 1947 — en créant davantage de partenariats public-privé. Cela peut signifier permettre aux hôpitaux privés de fonctionner aux côtés des hôpitaux publics, afin de réduire la pression sur le système public et de nous aider à mieux recruter et fidéliser les professionnels de la santé.
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Il s’agira certainement d’éviter les schémas visant à intégrer d’autres domaines dans le système à payeur unique, tels que la dentisterie et les produits pharmaceutiques.
Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les problèmes que la pandémie a exposés soient résolus en injectant de l’argent sur le problème tout en poursuivant les affaires comme d’habitude. Nous avons besoin que les partis politiques de tous les horizons soient ouverts à l’adoption de changements fondamentaux dans les soins de santé au Canada, et cela doit inclure un rôle plus important pour le secteur privé.
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