La politique américaine envers le Venezuela a subi un revirement sous Donald Trump, qui a annulé les concessions accordées par Joe Biden pour l’extraction pétrolière, en raison des promesses non tenues de Nicolás Maduro. La fin de ces autorisations, prévue pour le 3 avril, pourrait nuire à l’économie vénézuélienne, déjà affaiblie, dépendante des exportations de pétrole. Alors que la situation se détériore, l’avenir des relations entre les États-Unis et le Venezuela et leurs conséquences sur la population restent incertains.
La Réorientation de la Politique Américaine envers le Venezuela
La politique étrangère de Donald Trump est souvent imprévisible, et cela est particulièrement vrai en ce qui concerne sa position sur le Venezuela. À peine six semaines après son arrivée à la Maison Blanche, Trump semble avoir totalement renversé l’approche de son prédécesseur envers le régime de Nicolás Maduro. Sur Truth Social, il a affirmé avoir annulé les concessions faites par Joe Biden concernant l’extraction pétrolière au Venezuela, en raison de la non-conformité de Maduro avec ses promesses électorales.
Ces concessions incluaient une autorisation spéciale pour Chevron, une entreprise américaine, qui lui permettait d’extraire du pétrole au Venezuela et de l’exporter vers les États-Unis. Cette permission avait été accordée par Biden après que Maduro ait promis de tenir des élections, mais malgré les irrégularités électorales observées, Biden n’avait pas remis en question ces concessions.
Impact Économique sur le Venezuela
À partir du 3 avril, ces autorisations prennent fin, représentant un coup dur pour l’économie vénézuélienne, qui dépend fortement des revenus générés par la vente de pétrole aux États-Unis. Actuellement, les entreprises occidentales représentent environ 50% de la production pétrolière du pays, avec Chevron exportant près de 240 000 barils par jour en janvier dernier. Ces exportations rapportent entre 2 et 3 milliards de dollars par an au régime de Maduro.
Avec la perte potentielle de ces revenus, d’autres entreprises comme Eni, Repsol et Maurel & Prom, également impliquées dans l’extraction pétrolière au Venezuela, pourraient se retrouver dans une situation similaire. Bien que l’impact sur ces entreprises reste incertain, il est peu probable qu’elles continuent à opérer tant que Chevron est sous embargo.
Actuellement, le Venezuela ne produit qu’un peu plus d’un million de barils par jour, un chiffre bien en deçà de son potentiel, alors qu’il possède les plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde. La gestion inefficace du secteur pétrolier, aggravée par la corruption, a conduit à une dégradation des infrastructures d’extraction, empêchant le pays de subvenir à ses propres besoins en essence.
En cas de retrait des entreprises étrangères, le gouvernement pourrait se retrouver contraint de vendre son pétrole de façon illégale à des pays comme la Chine, mais à des prix considérablement réduits. De plus, avec une demande croissante de l’OPEP pour l’augmentation de la production pétrolière, vendre sur le marché noir deviendrait encore plus difficile.
Selon les estimations, l’économie vénézuélienne pourrait subir une contraction allant jusqu’à 7,5% cette année, stoppant ainsi une reprise économique qui avait commencé en 2021. Le FMI prévoyait une croissance de 3% pour cette année, après une chute de près de 70% depuis l’arrivée de Maduro au pouvoir. Huit millions de Vénézuéliens ont déjà quitté le pays en quête de meilleures conditions de vie.
Le futur de la politique américaine envers le Venezuela reste incertain, et il est possible que Trump souhaite adopter une approche de « pression maximale » similaire à celle de son premier mandat, où il avait intensifié les sanctions contre le régime de Maduro.
Alors que la situation évolue, il sera intéressant de voir comment les relations entre Washington et Caracas continueront à se développer, et quelles seront les conséquences pour le peuple vénézuélien.