La gouverneure Kathy Hochul a proposé des incitations fiscales pour revitaliser le cinéma à New York, incluant un fonds de 100 millions de dollars pour les films indépendants et un bonus de 10 % pour les productions à gros budget. Face à une baisse de 15 % des dépenses de production, les initiatives visent à attirer davantage de projets. Cependant, des critiques émergent sur l’efficacité de ces crédits fiscaux, malgré le soutien de l’industrie cinématographique.
Propositions d’incitations fiscales pour relancer le cinéma à New York
La gouverneure Kathy Hochul a récemment dévoilé une nouvelle initiative visant à revitaliser l’industrie cinématographique et télévisuelle de New York, en réponse à une chute marquée de la production. Parmi les propositions, elle a suggéré un fonds innovant de 100 millions de dollars dédié aux films indépendants, ainsi qu’un bonus supplémentaire de 10 % pour les entreprises qui parviennent à réaliser au moins trois productions à gros budget dans l’État, s’ajoutant au crédit de base de 30 %.
Un contexte de baisse de production
Selon les estimations du bureau de développement de l’État, les dépenses de production à New York devraient diminuer de 15 % par rapport aux niveaux de 2019. De plus, les demandes de crédits d’impôt ont chuté de 53 % par rapport aux chiffres d’il y a cinq ans, malgré l’augmentation significative du plafond annuel des crédits, qui est passé de 420 millions à 700 millions de dollars en 2023.
La tendance à la baisse de la production ne se limite pas à New York ; elle se manifeste également aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, alors que les studios adaptent leurs stratégies face à l’évolution du marché du streaming. Cette situation a laissé de nombreux professionnels de l’industrie en quête de nouvelles opportunités, incitant certains législateurs à agir pour relancer l’activité dans leurs régions.
Pour contrer cette dynamique, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a proposé d’augmenter l’incitation fiscale de l’État à 750 millions de dollars par an, tandis que la Colombie-Britannique envisage également d’étendre son incitatif fiscal à environ 843 millions de dollars canadiens pour faire face à une baisse similaire. New York, quant à elle, se concentre sur la concurrence avec le New Jersey, où l’incitation cinématographique peut atteindre jusqu’à 39 % des coûts de production.
En 2023, New York a déjà augmenté son crédit d’impôt de 25 % à 30 %, et a élargi l’éligibilité pour les premiers 500 000 dollars de salaires des talents impliqués dans les productions. La nouvelle proposition de Hochul cherche à supprimer ce plafond de 500 000 dollars, alignant ainsi l’État sur les politiques du New Jersey et d’autres États.
Un autre point soulevé concerne le délai de traitement des crédits. Actuellement, certains crédits sont étalés sur deux ans, et pour les productions plus importantes, sur trois ans. La proposition de Hochul vise à simplifier ce processus en offrant le crédit complet dès la première année d’attribution.
Face à une demande croissante, le programme est en sursouscription, ce qui entraîne des retards et oblige l’État à puiser dans les budgets futurs pour financer les productions actuelles. Ce phénomène impacte particulièrement les productions indépendantes. Pour remédier à cette situation, le bureau de Hochul a proposé de créer une réserve de 100 millions de dollars pour les films et séries à petit budget, qui seront alloués selon un système de premier arrivé, premier servi. Si cette proposition est acceptée par la législature, le fonds viendrait s’ajouter aux 700 millions de dollars déjà alloués, portant le total annuel à 800 millions de dollars.
L’Association des producteurs de films a salué ces initiatives, décrivant Hochul comme une « championne de la communauté créative de l’État de New York ». Selon eux, la production cinématographique et télévisuelle dans les villes de l’État génère des emplois de qualité et soutient l’économie locale, avec des chiffres impressionnants montrant que les grandes productions injectent des millions dans les communautés chaque jour.
Cependant, toutes ces propositions ne font pas l’unanimité. Le sénateur d’État James Skoufis, représentant la vallée de l’Hudson, a exprimé des réserves concernant l’efficacité de l’incitation cinématographique. Il a évoqué un audit d’État de 2023 qui a révélé que chaque dollar investi dans ce crédit ne génère que 31 cents de revenus fiscaux. Malgré ses critiques, il a reconnu que l’abrogation du crédit semble peu probable.